L’Algérie devient la première cliente étrangère du drone turc Aksungur.

Plus que jamais la Turquie s’impose désormais comme l’autre grand pays asiatique des avions sans pilote après Israël. Preuve en est avec le contrat signé en fin de semaine dernière et révélée aujourd’hui par l’industriel Turkish Aerospace Industries autour de son drone MALE Aksungur. C’est l’Al-Quwwāt al-Gawwiyyah al-Gazāʾiriyyah, autrement dit la force aérienne algérienne, qui vient d’en commander six exemplaires pour un montant d’environ cinquante-cinq millions d’euros. On ignore cependant si l’Algérie l’a acquis en version de combat ou de pure reconnaissance ?

Jusque-là le TAI Aksungur n’était en service qu’au sein de la Türk Deniz Kuvvetleri, c’est à dire la marine turque. Elle l’emploie pour de la surveillance maritime, notamment le long des îles et îlots grecs revendiqués par Ankara.
L’aviation algérienne est donc la première cliente internationale de celui que beaucoup de spécialistes présentent comme la réponse turque à l’IAI Eitan. Outre la ressemblance troublante entre les deux drones leurs dimensions sont très proches, l’Aksungur étant cependant légèrement plus compact que son concurrent israélien.

Pour l’Al-Quwwāt al-Gawwiyyah al-Gazāʾiriyyah le TAI Aksungur permettra à partir de fin 2023 de venir renforcer une flotte d’avions sans pilote déjà assez étoffée, sans doute la plus cohérente d’Afrique. Pour autant le drone de facture turque n’y assurera pas de mission à caractère navale l’Algérie n’ayant pas de doctrine d’emploi en ce sens.
Il permettra avant tout de disposer d’un drone ayant des capacités de reconnaissance tous-temps et pouvant évoluer plus de quarante-huit heures en mission. Surtout il offre à l’Algérie l’occasion d’adopter un drone aux standards de l’OTAN alors même que la majorité de ses actuels avions sans pilotes en sont loin. La Chine est aujourd’hui son principal fournisseur.

L’autre gros avantage pour la force aérienne algérienne c’est que l’Aksungur n’est pas qu’un drone MALE de reconnaissance, c’est aussi un UCAV c’est à dire un appareil capable d’emporter des munitions sous voilure. Bombes guidées laser et/ou TV et missiles antichars, tous de facture turque, font partie de son arsenal à concurrence de 750 kilogrammes. Cet avion sans pilote pourrait donc permettre aux militaires algériens de mener des missions antiterroristes dans le sud du pays, et surtout de l’autre côté de la frontière au Mali. Ce pays est en effet redevenu, après le départ de la force Barkhane un nid pour le terrorisme djihadiste. L’insécurité malienne met donc en péril la stabilité algérienne.

Ce contrat est également une très mauvaise nouvelle pour Baykar dont on dit que l’Algérie était une cible pour son bimoteur Bayraktar Akinci. Clairement la guerre commerciale fait rage entre les avionneurs turcs spécialistes du domaine des drones militaires haut de gamme. Et TAI vient de frapper fort.

Photo © Turkish Aerospace Industries.

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ARTICLE ÉDITÉ PAR
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

8 réponses

  1. je pense qu’il y a une erreur de syntaxe dans le titre :

    On dirait plutôt : « l’Algérie devient le premier client étranger… » ou « l’aviation/force aérienne/armée algérienne devient la première cliente » étrangère

    1. Non aucune faute puisque comme l’Allemagne ou la France l’Algérie est un nom propre genrée au féminin. C’est ainsi pour tous les pays dont l’initiale est la lettre A. L’Algérie est donc un pays féminin et non masculin.

  2. Je crois avoir lu que l’Algerie allait fabriquer ses propres drones. Malheureusement les médias auxquels on a accès disent toujours une chose et son contraires.

    1. En fait l’Algérie fabrique déjà son propre drone, il est nommé Al Fajer L-10. Mais malheureusement il ne semble pas totalement opérationnel alors même qu’il est censé être en service depuis 2017. Par ailleurs le drone émirati Yabhon Smart Eye 2 est produit sous licence algérienne depuis 2019. Je n’ai pas d’autres informations pour vous Ckamel, désolé.

  3. C’est tout de même impressionnant le rythme auquel la Turquie est en train d’avancer dans la maîtrise de la technologie.
    C’est un bon modèle de développement.

  4. Belle appareil mais je suis assez surpris du faible prix pour une flotte de 6 appareils avec c’est capacités !

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