Seconde vie des C-130H Hercules de l’US Air Force en Amérique du sud et latine.

Washington DC cherche actuellement par tous les moyens à réduire l’emprise de l’Iran et de la Russie sur les pays d’Amérique Latine et d’Amérique du Sud. Parmi les axes de sa politique on retrouve notamment la vieille recette visant à fournir des aéronefs militaires américains obsolètes pour l’US Air Force et l’US Navy mais parfaitement adaptés encore aux pays en question. Les avions de transport tactique Lockheed C-130H Hercules sont parmi les plus en vue dans ce dossier, loin devant les derniers hélicoptères Bell UH-1H/V Iroquois issus de l’US Army. Trois pays cependant sont d’ores et déjà exclus de ce dispositif.

En fait l’idée n’a rien de neuve. Les États-Unis l’ont déjà employé à au moins deux reprises. Une première fois au début des années 1950 avec des avions et hydravions issus de la Seconde Guerre mondiale puis une seconde fois au début des années 1980 autour d’avions et d’hélicoptères ayant servis durant la guerre du Vietnam. C’est donc une technique qui a prouvé son efficacité que l’administration Biden remet en place. Et comme par le passé c’est le sous-continent d’Amérique Latine et l’Amérique du Sud qui lui servent de laboratoire, avec en plus désormais l’arc caribéen.
Là où par le passé il fallait contrer l’Union Soviétique ce sont aujourd’hui la Chine, l’Iran, et la Russie qui sont dans le collimateur de l’US Department of Defense et de l’US Department of State.

L’un des outils actuels est l’avion de transport tactique Lockheed C-130H Hercules, un modèle entré en service dans les forces américaines entre les années 1980 et 1990 et aujourd’hui en cours de retrait du service. Ils sont remplacés par des Lockheed-Martin C-130J Super Hercules bien plus adaptés. La majorité des C-130H prélevés des stocks de l’US Air Force avait été modernisés entre 2000 et 2010. Ces avions présentent donc encore un certain potentiel pour des forces aériennes de seconde zone, moins regardantes sur le nombre d’heures de vol des machines réceptionnées.

Le premier pays qui recevra un tel appareil est l’Argentine. L’US Air Force lui a réservé le C-130H Hercules porteur du serial 89-1188 et le numéro de série constructeur 382-5197. Au sein de la Fuerza Aérea Argentina son serial sera TC-60, celui porté jusqu’à peu par un vieux C-130B depuis retiré du service. Depuis 1989 il appartient au 934th Airlift Wing de l’Air Force Reserve Command, une formation qui doit entamer bientôt sa transformation sur C-130J.
Six autres pays de la région pourraient bientôt faire l’objet d’une donation similaire. La Bolivie et l’Équateur afin de remplacer de vieux Hercules de générations précédentes mais aussi des pays n’utilisant pas l’Hercules comme le Guatemala, le Paraguay, et le Pérou. Ce dernier utilise cependant des Lockheed L-100 Hercules civils. Enfin l’Uruguay pourrait ainsi accroitre sa flotte qui repose actuellement sur deux ravitailleurs en vol KC-130H Hercules rachetés en 2021 de seconde main auprès de l’Espagne.

Le Congrès américain a autorisé ce genre d’opération international à condition cependant que les avions de chasse et/ou d’attaque au sol en soient exclus. Ensuite trois pays sont blacklistés par les parlementaires américains qui ont apposé un strict véto à leur application de cette politique étrangère américaine : Cuba, le Nicaragua, et le Venezuela. Ce dernier est d’ailleurs considéré par les États-Unis comme un état subventionnant le terrorisme de par ses liens avec l’Iran et la Russie.
Affaire donc à suivre.

Photos © US Air Force