Crash mortel d’un Mil Mi-171 Sh2 Hip-K en Algérie.

Peu de pays entretiennent une histoire commune aussi forte avec la France que l’Algérie et donc forcément tout drame qui s’y déroule nous touche immédiatement. L’écrasement d’un hélicoptère militaire Mil Mi-171 Sh2 Hip-K appartenant l’Al-Quwwāt al-Gawwiyyah al-Gazā’iriyyah trouve évidemment chez nous un écho particulier. Près de 24 heures après l’accident qui a coûté la vie aux trois membres d’équipage on en sait un peu plus sur ses causes. Le crash s’est déroulé à proximité immédiate de l’aérogare de l’aéroport El Goléa à El Menia, dans le centre du pays.

Il était 21 heures en heure d’Alger ce mercredi 7 février 2024 quand l’hélicoptère a décollé de la partie militaire de l’aéroport. Trois personnels se trouvaient à bord, deux officiers et un sous-officier. Le vol planifié à l’avance devait permettre de réaliser un exercice nocturne d’évacuation sanitaire aux profits des populations civiles. Très rapidement après avoir quitté le plancher des vaches le Mil Mi-171 Sh2 Hip-K a décroché. Il a violemment percuté le sol ! Les équipes de secours de l’aéroport ont été dépêchées sur zone en quelques minutes seulement. Pour autant il n’y avait plus rien à faire pour les trois hommes d’équipage tués sur le coup. Le trafic aérien a été interrompu jusqu’à ce jeudi 8 février au matin. Une partie pourtant a été neutralisé afin de permettre aux personnels du ministère algérien de la défense de mener leurs investigations. L’hélicoptériste russe a également annoncé envoyer sur place deux experts.

Il faut dire que pour Mil l’Algérie en général et l’Al-Quwwāt al-Gawwiyyah al-Gazā’iriyyah en particulier sont des clients de premier plan. Cette force aérienne utilise plus de 130 Mil Mi-17 Hip-H/Mi-171 Hip-K. Le Mi-171 Sh2 est d’ailleurs une version spécialement développée pour elle à partir du Mi-171 Sh. Outre le transport d’assaut et l’évacuation sanitaire elle est apte à l’appui tactique rapproché et à la lutte antichar.

Selon plusieurs médias locaux les enquêteurs algériens s’orienteraient vers un des dangers les plus connus au monde : le péril aviaire. L’hélicoptère aurait rencontré une nuée d’oiseaux lors de sa phase de décollage, ce qui aurai conduit à sa perte. Cependant d’autres pistes sont annoncées à l’étude comme une possible erreur de pilotage ou encore la présence d’un drone léger. Il faut savoir que les équipages algériens de Mi-171 Sh2 Hip-K évoluent de nuit avec des JVN ; leur poste de pilotage étant adapté à cet emploi. Il est donc difficile d’imaginer que les pilotes n’aient pas vu des oiseaux ou un drone dans une telle situation.

Alger a communiqué sur l’identité des trois victimes. Il s’agissait du colonel Amara Réda, du lieutenant-colonel Djalal Yacine et du sergent Belgharbi Mohamed. Ce dernier était contractuel de la défense algérienne et non sous-officier de carrière. Ils avaient tous trois de nombreuses heures de vol sur ce type d’hélicoptère de facture russe.

Photo © agence Algérie Presse Service.