Brest pleure son Super Frelon.

«Bougre de sauvage d’aérolithe de tonnerre de Brest» aurait pu dire ce cher capitaine Haddock. Depuis ce jeudi 25 avril 2024 la Bretagne est orpheline d’un de ses hélicoptères les plus emblématiques : le Super Frelon N°134. Exposé depuis juin 2021 à proximité de l’arsenal de Brest tout près de la porte Tourville il a été extrait par une grue et un semi-remorque spécialement adaptés. On ignore actuellement quand il reviendra, et même s’il reviendra.

Devenu un des symboles contemporains de la célèbre ville portuaire bretonne le Super Frelon N°134 était arrivé à Brest un certain 8 juin 2012. Et très vite l’hélicoptère a attiré les curieux autant que les passionnés d’aviation ou encore les nostalgiques d’une certaine période de l’aventure aéronautique française. Sa taille en impressionnait plus d’un. Rappelons qu’il demeure à ce jour le plus gros hélicoptère tricolore construit en série !  Pour beaucoup de gens de mer le Super Frelon N°134 rappelait aussi les milliers de vies que ce modèle d’appareil a sauvé aussi bien en Atlantique nord qu’en Manche ou en Méditerranée.  Pendant 40 ans, de 1970 à 2010, le Super Frelon a été le saint-bernard de la Marine Nationale.

Or en presque douze ans de présence brestoise l’attrait du Super Frelon N°134 ne s’est jamais démenti. À tel point même qu’il fut rapidement victime de son succès autant que des intempéries. Certes en Bretagne il ne pleut que sur les c*** mais force alors est de constater que beaucoup se trouvaient à proximité du vénérable triturbine. Car en presque douze ans d’installation il a beaucoup souffert de la météo. Contrairement à une idée reçue l’hélicoptère a finalement très peu été taggué. On ne connait que six occurrences depuis juin 2012. Ça en fait à peine une tous les deux ans, c’est négligeable. C’est bel et bien son exposition aux intempéries autant qu’aux aléas du réchauffement climatique qui l’ont véritablement dégradés plus que la main de l’homme. Ne nous voilons pas la face un tel hélicoptère posé au milieu de la rue était aussi devenu un terrain de jeux pour les petits Brestois et les petites Brestoises. On en aurait fait autant à leur âge.

Et justement depuis jeudi dernier les enfants sont ceux qui regrettent le plus sa disparition. D’autant que selon les médias régionaux il n’est pas impossible que le Super Frelon N°134 ne revienne jamais à son emplacement brestois. Que ce soit du côté de mairie de Brest ou de la préfecture maritime Atlantique il semble que le mot d’ordre soit au silence radio. À titre personnel je n’ose pas croire qu’il ne reviendra pas sur son quai une fois sa restauration réalisée. Car au-delà de l’aspect mémoriel évident il en va aussi du respect dû aux équipages qui H24 surent prendre les airs à son bord pour aller sauver des vies.

Affaire (forcément) à suivre.

Photos © Service Historique de la Défense.


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Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

14 Responses

  1. Il va falloir se balader en Chine pour en voir voler maintenant …du moins leurs clones …

    Bel hélico remplacé par rien dans sa catégorie ! Dommage !

  2. Je savais qu’il avait été taggué pendant le confinement, je ne savais pas que ça avait eu lieu plusieurs fois. Après il faut voir que son entretien a toujours coûté atrocement cher à la métropole brestoise alors même qu’il était en lisière de la zone militaire et qu’hormis les marins personne n’en bénéficiait vraiment. C’est triste pour l’histoire de l’aviation moins pour les finances publiques de la ville.
    Il serait bien mieux dans un musée.

  3. « Sa place est dans un musée ! » comme dirait un certain archéologue.

    Même pour une machine prévue pour l’usage en mer, être stationné en extérieur abime la bête sans entretien (coûteux), surtout dans une ville (pollution aux oxydes d’azote et de soufre créant des acides) maritime (eau + sels).

    Brest n’a-t-il donc pas de lieu suffisamment vaste et à l’abri pour y faire rentrer et exposer ce témoin d’un âge passé ? Beaucoup se contenterai même qu’il soit exposé dans la galerie d’un centre commercial plutôt que ferraillé…

  4. Bel hélicoptère mais je suis d’accord qu’il aurait été préférable de l’exposer dans un musée. Brest est une ville soumise aux embruns et avec un climat parfois très doux en hiver. Ca me rappelle la Gazelle du rond-point de Montauban qui elle aussi avait été installée à la va-comme-je-te-pousse et retiré quelques années plus tard à cause des dégradations du temps qui passe. Les avions et hélicoptères ne sont pas fait pour ça, ils sont trop fragiles pour être exposés à longueur d’années à l’air libre. C’est dommage mais les bretons vont devoir faire leur deuil de ce Super Frelon.

  5. Je suis Brestois et tous les jours je passais à côté de cet hélico en empruntant à vélo le pont de Recouvrance. Il existe des moyens, qui auraient pu et dû être employés, pour passiver le duralumin et le plexiglas, en plus d’une gamme fournie de résines, enduits, et vernis remplissant la meme fonction. On est en Bzh, mais encore en France, et donc rien n’a été fait. Rappelons aux bulots qui décident de chaque détail de notre existence, que dans la vraie vie, toute machine volante est à l’abri dans un hangar. Ce qu’ils n’auraient jamais manqué de faire pour leurs DS de fonction, ils n’ont pas été ****** de le faire pour cette machine inestimable. Regardez dans quel état minable se trouve le dernier Concorde à Athis-Mons au sud d’Orly.
    Kenavo, les édiles.

  6. Triste fin pour ce très bel hélico. Je remarque que votre site est le seul en dehors de Ouest France à en parler. Ils font quoi les autres médias aéros?

  7. Dieu merci il en reste un exemplaire en parfait état au musée de l’ALAT , à Dax. Vu de près il est impressionnant . La place d’un telle machine est dans musée, voire un hangar convenablement aménagé.

    1. Le Musée de l’Air et de l’Espace en possède aussi deux en très bon état dont le prototype.

  8. À l’entrée de nombreuses bases aériennes l’on trouve ici ou là un Mirage III, un SMB2, un Fouga magister et chez nous en Belgique le F-16 de Florenne ou le F-104 de Safraanberg et le Mirage V BA17 érigé en monument mascotte du CC Sp Dept Tech Air de Safraanberg (Saint-Trond).
    Ces avions comme le Spitfire de Florenne ont été peints avec des recouvrements particulièrement résistant aux UV et a la corrosion, je m’étonne que rien n’a été fait pour ce Super Frelon, peut-être en ont-ils trop…!

    1. Il y a un Spitfire à Florenne? Quel modèle?
      Merci pour l’information, en tout cas. Je ne manquerai pas d’aller le voir cet été.

  9. Je l’ai vu juste avant Noël en allant voir mon frère qui vit à Brest et il était déjà bien fatigué (le Super Frelon pas mon frère) donc je ne suis pas surprise qu’il ait été démonté. Les hélicoptères comme lui devraient être protégés en intérieur.

  10. Ces vieilles machines si glorieuses sont chargées d amiantes et de biens d autres ingrédients toxiques. Poursuivre leurs expositions, c’est exposer les personnels totalement dévoués à des risques inutiles.
    Ce n est pas glamour, mais uniquement une triste réalité.

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