La Patrouille de France a enflammé le Vieux-Port.

Pendant une dizaine de minutes elle a (presque) réussi à voler la vedette au trois-mâts Belem et à sa précieuse cargaison. Ce mercredi 8 mai 2024 en soirée la Patrouille de France a fait son show afin de marquer l’arrivée en France de la symbolique flamme olympique. Ses célèbres Alpha Jet E ont présenté un tableau assez inédit au-dessus de Marseille et de son Vieux-Port. Malheureusement la météo n’a pas permis de pleinement jouir des anneaux olympiques dessinés dans le ciel par les biréacteurs tricolores.

Avant cela le plus que centenaire trois-mâts français à la célèbre coque noire et blanche s’est offert une régate XXL dans la rade de Marseille, passant notamment au large des îles du Frioul et du château d’If. Il a aussi frôlé les calanques afin d’offrir aux Provençaux un hommage franc et sincère. Et déjà le monde militaire l’accompagnait, sur les eaux. Entre le voilier école Belle Poule, la vedette de gendarmerie Huveaune, et les embarcations des Marins-Pompiers de Marseille le Belem était entre de bonnes mains. Sans compter les gendarmes d’élite du GIGN et leurs collègues policiers du RAID qui protégeaient de trois-mâts de la menace terroriste. Fort heureusement tout s’est déroulé de la meilleure des manières.

Et aux alentours de 19 heures enfin il est entré à petite vitesse dans le Vieux-Port, salué par des dizaines de milliers de curieux et de spectateurs. En majesté le Belem l’a traversé sans craindre d’être bloqué par la moindre sardine. Même les supporters de l’Olympique de Marseille, le mythique club de foot de la ville participaient à la fête avec une sublime banderole géante déployée. Et enfin le Belem a accosté le ponton flottant créé spécialement pour lui.
Alors que le champion olympique de natation Florent Manaudou fut le premier relayeur de la flamme dans l’Hexagone la Patrouille de France s’est présentée. Cinq de ses avions ont dessiné dans le ciel marseillais les anneaux olympiques. Alors que la météo avait jusque là été impeccable quelques gouttes de pluie ont un peu gâché ce tableau inédit. La suite par contre a été phénoménale. À huit Alpha Jet E ils ont fendu le ciel de la cité phocéenne. Quelques minutes plus tôt le ténor Naestro a entonné a cappella une très sobre et très émouvante Marseillaise, presque aussi belle que celle chanté douze jours plus tôt en Grèce juste avant l’embarquement de la flamme. Ce fut alors Nana Mouskouri, 89 ans, une des plus grande voix francophones qui la chanta dans son pays.

Au-dessus de Marseille et de son Vieux-Port les Alpha Jet E de la Patrouille de France ont littéralement mis des étoiles plein les yeux des dizaines de milliers de filles et de garçons présents, de leurs parents, et des invités de la cérémonie. Les panaches de fumées tricolores ont repeint le ciel de la ville avant que dans l’axe même des mâts du Belem la formation vienne s’éclater dans un ballet millimétré. À sa manière l’Armée de l’Air et de l’Espace venait de saluer la flamme olympique, le trois-mâts, son équipage, le nageur Florent Manaudou, la sprinteuse Nantenin Keïta, et le rappeur Jul. Grands sportifs les pilotes de la Patrouille de France ont ainsi d’une certaine manière honoré ces Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024.

Désormais la flamme olympique va pouvoir s’élancer aux quatre coins de l’Hexagone, mais aussi dans la France des outremers, dans celle des campagnes, des villes, avant de rejoindre le 26 juillet prochain la capitale. D’ici là il n’est pas impossible qu’elle recroise le chemin des plus célèbres Alpha Jet de la planète. Après tout la Patrouille de France c’est un peu comme la baguette, le cassoulet, le roquefort, la mauvaise humeur, le Mont Saint-Michel, ou la Tour Eiffel : c’est un des symboles de la France.

Vive la Patrouille de France, vive l’olympisme et vive Paris 2024.

Photos © Armée de l’Air et de l’Espace & Paris 2024.