La Base Aérienne 721 de Rochefort perd son mythique Dassault Mirage IIIT.

Les pots de fleurs ça va ça vient, souvent au gré des retraits du service. Mais quand l’avion sur stèle est unique au monde sa dépose et son expédition vers un musée aéronautique deviennent un évènement. Celui survenu il y a quelques jours sur la Base Aérienne 721 de Rochefort n’y fait pas exception : l’avion s’appelait Dassault Mirage IIIT. Un avion expérimental entré dans la légende aéronautique française.

Un avion qui malgré le poids des ans est demeuré superbe.

Comme son nom le laisse deviner le Mirage IIIT est dérivé du légendaire chasseur Mirage III, le chef d’œuvre français des années 1960. La lettre T signifie ici Turbofan. En effet le Mirage IIIT était un banc d’essais en vol destiné à valider l’emploi du Snecma TF106. Il s’agissait d’un turboréacteur double flux dérivé du Pratt & Whitney JTF10 américain et fabriqué sous licence française. Connu sous sa désignation militaire de TF30 le JTF10 est notamment le turboréacteur qui anima notamment le General Dynamics F-111 Aardvark. En fait le Mirage IIIT devait valider son emploi dans le cadre du programme du Mirage III V à décollages et atterrissages verticaux.

C’est entre les mains du pilote d’essais Jean Coureau (1928-1997) que le Dassault Mirage IIIT réalisa son premier vol le 4 juin 1964. D’abord doté d’un TF104 de cinq tonnes de poussée il se vit attribué ensuite le TF106 de sept tonnes et demi de poussée. Dans cette configuration Coureau le fit décoller le 25 janvier 1965. L’idée de monter de tels turboréacteurs sur Mirage III ne fut jamais un franc succès et les pannes étaient régulières. C’est pourquoi le programme fut rapidement abandonné.

Depuis la fin des années 1970 le Dassault Mirage IIIT trônait fièrement comme pot de fleur de la Base Aérienne 721 de Rochefort, siège de la prestigieuse EFSOAAE, l’École de Formation des Sous-Officiers de l’Armée de l’Air et de l’Espace. Et c’est donc de là qu’il a été déposé afin d’être convoyé par la route jusqu’à Montélimar, capitale mondiale du nougat et siège du fameux MEAC. Le Musée Européen de l’Aviation de Chasse va donc s’enrichir d’un avion unique au monde, à la riche histoire. Et la Base Aérienne 721 de Rochefort dans tout ça ? La nature ayant horreur du vide un Dassault Aviation Mirage 2000C doit le remplacer dans les prochaines semaines.

Une manipulation délicate pour un avion unique au monde.

Avec ce court article j’espère que certain(e)s auront découvert ce Mirage IIIT et qu’ils ou elles auront gagné l’envie d’aller le découvrir à Montélimar. Le MEAC vaut vraiment le détour, c’est un des plus beaux endroits de France pour les aérophiles.

Photos © Armée de l’Air et de l’Espace.


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Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

14 Responses

  1. Le TF 306 était également le moteur des Mirage F2 et Mirage G. Une autre raison de sa mise à l’écart était son origine US, qui aurait bridé la souveraineté de la politique de défense et d’exportation.

    1. « Brider la souveraineté de la politique de défense ». Ça pourrait presque être du Charles de Gaulle dans le texte. Et sinon l’hypothèse que Dassault ait foiré ses Mirage III V, Mirage F2, et Mirage G vous y avez pensé ?

      1. La le Monsieur vous dit « une AUTRE raison  » ! Donc en plus de celle que vous eviquez dans votre « article ». Il faut des gros guillemet. Et toujours se besoin que vous avez de vous montrez agressif bien a l’abri derrière votre écran, bien sur. Et toujours autant de faute de francais c’est fatiguant de vous lire.

        1. Le verbe « éviquer » pour vous c’est quoi éviter ou évoquer ? Et franchement quand on fait des réflexions sur l’orthographe madame Pouchou (ou quelque soit votre véritable identité) on essaye d’éviter d’en faire à son tour. J’ai arrêté de compter à cinq de votre part, au-delà je me suis dit que c’était une pure perte de temps. M’enfin, merci madame Pouchou pour ce bon fou rire.

  2. En effet, le MEAC est un très beau et riche musée.
    Un DC3 de l’armée de l’air – qui ne volera plus jamais – y trône fraîchement repeint en camouflage……Aussi un poste de pilotage de DC6 ou 7 Seven Seas accollé au hangar avec un Mirage très impressionnant !
    À visiter vraiment !

  3. Bonjour et merci Arnaud, pour ce très bel article qui a atteint son but:

    1) Je ne connaissais pas ce Mirage III T (alors que je termine une mquette au 1/48 de Mirage III R pour ma fille de 4 ans…
    2) Je ne connaissais pas le JTF10 (mais le TF30, le moteur du F14A oui)
    3) Le MEAC est super (j’y suis allé 3x et avec les enfants), voilà un bon argument pour y retourner (car il y a des centaines de maquettes à admirer aussi…)
    4) Montélimar, c’est aussi une histoire médiévale (très) intéressante…

  4. Si les Mirage cités n’ont pas été produits en série, ça ne signifie pas que c’étaient de mauvais avion. Un avion vole sur un plan vertical, horizontal, mais plus encore sur un plan politique et commercial. Sauf erreur le Balzac était l’avion à décollage vertical le plus rapide à avoir volé .
    De surcroît AMD a toujours utilisé les études de tous ces avion pour améliorer les prochains, (exemple de la flèche choisie pour le Mirage F1 après les essais de géométrie variable), constance rare et exemple de pragmatisme français qui nous change du dogmatisme habituel.

  5. quelqu’un saurait ou sont passés la rangée de pots de fleurs qui étaient installés sur le côté de la BAN de Nîmes Garons le long de la route départementale ? J’ai posé la question à un copain qui commandait la Base de Défense qui a pris la place, il n’a jamais vu d’avions à sa prise de commandement ?

  6. C’est au pied de ce magnifique avion trônant à l’entrée de la base, ou plutôt près de la place d’armes, que moult élèves sont passés (dont moi-même). Cela a plus que renforcé mon désir de travailler sur avion…. En 1982, il était le seul présent, de nos jours plusieurs modèles ont été rajoutés ( MIR 2000, FI, etc).
    Autre magnifique avion: celui qui est dessiné sur la place d’armes.
    A propos de musées recélant des trésors, je citerais le Conservatoire de l’Air et de l’Espace d’Aquitaine (CAEA) sur la Base Aérienne 106 de Mérignac. Il renferme des nombreuses pépites. Trois fois hélas, il n’est plus ouvert au public, seuls ses membres y ont accès.

  7. Salut Arnaud et les Passionnés,
    Ils pensent loger le Mirage dans le fougon …..???!!!!
    Sinon une belle Gueule ou plutôt un beau Cul ce Mirage avec cette tuyère surdimensionnée….! Je le trouve mieux proportionné et plus puissant esthétiquement parlant.
    Aéronautiquement,

    1. Hé Rafaletiger !
      C’est sur que dans le « fougon » , ça va être plus difficile ….! bon, je vais me décider à mettre mes lunettes …!
      Aéronautiquement,

    2. Rafaletiger tu en es à te répondre à toi même ? Fais gaffe c’est le début de la sénilité !!! Surprise qu’Arnaud n’ait pas sorti ses astérisques quand tu as écrit cul. Tu es pistonné ou quoi ?

  8. Bonjour, ce qui est regrettable c’est de voir un avion sur une base école de mécaniciens avoir été si mal entretenu…
    Cela en dit long sur la gestion des personnels et de la volonté de l’AAe de préserver son patrimoine. Quelques musées sur les bases aérienne dont le plus important à Mont de Marsan (gratuit ouvert au public les mercredi et jeudi) bataillent à longueur d’années pour sauver ce qui peut l’être sans beaucoup de succès. Sans compter les magouilles de certains musées civiles payants qui brouillent le jeu à grands coups de généraux en retraite…

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