De nouveau la chasse russe agresse l’aéronavale américaine !

On pensait qu’avec la crise du Covid19 les tensions américano-russes en Méditerranée étaient derrière nous, c’est raté ! Ce mardi 26 mai 2020 deux chasseurs russes de supériorité aérienne Sukhoi Su-35 ont intercepté de manière très agressive un avion de patrouille maritime américain Boeing P-8A Poseidon. Ce dernier volait dans l’espace aérien international et surveillait les abords des côtes syriennes. Durant plus d’une heure les pilotes de chasse ont enchaîné les manœuvres hostiles.

Il fut un temps où l’on accusait fréquemment les pilotes américains d’être des cowboys. Cette fois c’est clairement la chasse russe qui endosse ce rôle. L’interception dont a fait l’objet un Boeing P-8A Poseidon fait bondir bien au-delà du Navy Yard de Washington DC.
Le Pentagone a fait pression sur le département d’État pour avoir des explications de la part de l’ambassade russe aux États-Unis. Il faut dire que là les pilotes de chasse n’y sont pas allés de main morte.

Alors que l’avion de patrouille maritime orbitait, transpondeur allumé et plan de vol transmis aux autorités de l’OACI, il a été intercepté par deux Sukhoi Su-35S Flanker-E lourdement armés. Chaque biréacteur russe emportait six missiles air-air, que les pilotes ont largement exhibé durant les 65 minutes qu’a duré l’agression. À plusieurs reprises les pilotes ont cerné l’avion de surveillance de l’US Navy se tenant rarement à plus de 10 mètres des extrémités de voilure. L’équipage américain a, avec sang froid, relevé le maximum d’information sur les avions hostiles et saisi toute l’interception grâce à l’une des caméras embarqués à bord. Le FLIR de l’avion a également permit de filmer cette nouvelle interception agressive.

Car il ne s’agit pas là d’une première, même pas en 2020. En effet le mois dernier à deux reprises la chasse russe a intercepté de la même manière des P-8A Poseidon qui patrouillaient au large des côtes syriennes. La première et la seconde fois au cours de ce mois d’avril 2020 c’était déjà l’action de Su-35 russes. De là à penser que Moscou ne protège les actions de son allié il n’y a qu’un pas.
Depuis plusieurs mois l’US Navy veille à ce que des navires n’acheminent pas d’armes chimiques au régime du dictateur syrien Bachar El-Assad, allié de Vladimir Poutine. Dans le même temps les P-8A Poseidon traquent les éventuelles livraisons maritimes de matériels et de personnels aux groupes djihadistes présents dans la région. Ce qui dans les deux cas semble grandement gêné la chasse russe.

Reproduction de l’image de couverture permettant d’admirer l’armement de ce Sukhoi Su-35 russe.

Au bout de 65 minutes de manœuvres assez resserrées l’avion américain a préféré en rester là. Il a rebroussé chemin afin de retourner à NAS Sigonella en Sicile où il est stationné. À aucun moment la chasse russe n’a alors tenté de le poursuivre, montrant bien que cette interception n’était en aucun cas lié à une identification d’avion inconnu.

Photo © US Navy.

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ARTICLE ÉDITÉ PAR
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

12 réponses

  1. Les USA n’avaient pas prévu de faire accompagner leurs avions par une escorte ?
    Il me semblait justement que suite aux précédentes interceptions, les américains avaient décider que des chasseurs seraient mobilisés ?

    Les SU 35 auraient probablement été moins téméraire face à des F15 d’escorte !

    1. La Russie ayant cessé ses provocations le Pentagone avait renoncé à cette option. Il était alors question de F/A-18E/F Super Hornet et non de F-15C/D Eagle. Sans doute que cela va redevenir d’actualité.

  2. Toujours un peu étonné par ce genre d’incident dont je ne comprends pas le sens.
    Le P-8 sait que les Su-35 n’ouvriront jamais le feu. Les russes savent que les US le savent… Donc de quoi s’agit-il ? De faire des tonneaux et des demi-boucles à proximité ? Dans quel but ?

    1. les avions vont pas se vendre tout seul et ce genre de chose est une bonne méthode. à défaut d’être subtile….

  3. La Navy a t’elle un porte avion dans ce coin actuellement ? Ou est ce qu’elle a des F18 basés à terre dans des pays alliés ?

    Je parlais des F15 car l’USAF a toujours des avions disponibles dans ce coin, j’étais moins sur pour le F18 Super Hornet.

  4. La Russie a envoyé des avions de chasse en Libye, et ils ne veulent peut être pas que l’OTAN viennent voir de plus près.
    Franchement le su35 avec ses 6 missiles air-air sous voilure, ça doit donner des sueurs froides au pauvre type qui regarde par le hublot dans le Poséidon. J’espère qu’il avait pris des réserves de papier toilette avant de partir 😉

  5. 《Franchement le su35 avec ses 6 missiles air-air sous voilure, ça doit donner des sueurs froides au pauvre type qui regarde par le hublot dans le Poséidon. 》 Les pilotes d’aéronefs militaires sont parfaitement entraînés à ce genre de situation et contrairement à ce que vous pensez n’éprouvent aucune crainte. Sinon ils choisiraient un autre métier. Quand au pilote russe il fait le malin sachant que le P8 n’a pas d’escorte sinon il garderait ses distances.

    1. Sans trop m’avancer je pense que le propos d’Arthur 25 était à prendre au 2nd degré. 😉

  6. Il faut voir ces manœuvres comme un jeu du chat et de la souris. Les SU-35 sont là pour dire « hey les yankis vous êtes sur nos plates-bandes et allez jouer ailleurs ». Après tout les russes ont des infrastructures en Syrie et tout comme nous, n’aiment pas être espionnés.
    C’est de l’agressivité « folklorique » : les russes ne vont pas tirer sur un P8A et si l’appareil américain ne fait pas tout de suite demi-tour, ils le secouent un peu (les chasseurs se rapprochent et s’arrangent pour que l’avion intercepté passe dans les turbulences générées par les appareils russes).. Je ne cautionne absolument pas ces agissements, ce sont juste les règles du petit jeu avec les Russes.
    Coté OTAN ont est plus soft car on se contente d’escorter (ton transpondeur est en panne ? Zut ! On reste avec toi pour que les liners puissent te voir).
    Dans la navale, on avait coutume dans les années 80 de grenader (à la grenade d’exercice bien sûr mais cela doit secouer quand même) les sous-marins classiques russes et de les suivre jusqu’aux eaux internationales. Puis les russes faisant surface, on leur demandait poliment si tout allait bien et on les remerciait pour cette exercice… Cette politesse est toujours pratiquée et surprend nos alliés de l’OTAN lorsque cela se produit en lors d’exercices communs. Comme quoi les russes ne sont pas les seuls à faire « joujou ».
    Cette anecdote mise à part je crois qu’il y a une convention pour évité la surenchère lors d’interception entre appareils OTAN – Russie. Cela date de la guerre froide. je n’en connais pas plus les détails que cela, mais disons qu’en cas d’interception, il ne faut pas envoyer de renfort ni procéder à des actions d’escalade (lâché de leurres, accrochage actif radar, manœuvres brusques…). Si un lecteur en sait un peu plus cela m’intéresse.

    1. Désolez Ricko mais les forces occidentales accompagnent,avertissent mais n’effectuent pas de manœuvres dangereuses ce qui le cas des russes et même sur des avions civiles il y a quelques temps au dessus de la baltique quand aux su 35 qui tirent la PC-devant un p8 le vortex peut éteindre des réacteurs ou décrocher les commandes de vol de toute façon quand un p8 est sur zone il y a toujours 1 où 2 arlen b dans la patouille

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