Le Saab JAS 39E/F Gripen peut-il créer la surprise au Pérou ?

Nous étions nombreux à penser que l’affrontement allait opposer Français et Sud-Coréens, visiblement les Suédois ont décidé de jouer les trouble-fêtes. Saab a choisi de proposer son JAS 39E/F Gripen dans la compétition visant au remplacement des actuels Dassault Aviation Mirage 2000P. En vue d’une victoire possible l’avionneur et les autorités de Stockholm ont demandé l’aval aux parlementaires suédois, qui seuls peuvent autoriser cette exportation. Le Pérou pourrait-il devenir le troisième pays sud-américain après le Brésil et récemment la Colombie à choisir le chasseur scandinave ?

Au moins les Dassault Aviation Rafale F4 et KAI KF-21 Boramae vont se sentir moins seuls dans cette petite compétition péruvienne. Et celle-ci prend d’un seul coup un peu d’ampleur. Car à trois avions on peut vraiment parler d’un concours qui s’étoffe. Dans le même temps on a appris que l’avionneur Lockheed-Martin pourrait lui aussi s’en mêler avec son monoréacteur F-16V Viper. Sauf que les Péruviens ont fort peu goûté les 32% de surtaxations douanières décidées par l’administration Trump. Cela pourrait fermer la porte au constructeur américain.

En fait le Lockheed-Martin F-16V Viper entre directement dans la même catégorie que ce Saab JAS 39E/F Gripen, alors que les Dassault Aviation Rafale F4 et KAI KF-21 Boramae sont plutôt des avions un peu plus haut de gamme. L’absence de l’avion américain pourrait donc avoir un effet positif pour son concurrent suédois si le Pérou choisit d’aller vers un chasseur économique. Et très honnêtement celui-ci semble bien plus taillé pour le remplacement des Mirage 2000P dans une aviation militaire qui comme la Fuerza Aérea del Peru n’intervient à l’étranger que pour des exercices continentaux.

Bien sûr une victoire du Rafale F4 comme remplaçant du Mirage 2000P serait une belle démonstration… de pure continuité. Cependant il faut reconnaitre que les aspects économiques et compacts du Gripen jouent en sa faveur. Et c’est sans doute cela qui a motivé les Suédois dans leur décision de présenter leur avion. D’autant plus qu’ils peuvent proposer une construction régionale, via l’avionneur brésilien Embraer partenaire industriel du programme F-39. Vous l’aurez compris la compétition péruvienne est plus relancée que jamais.

Affaire à suivre.

Photo © Flygvapnet


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Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

7 réponses

  1. Conséquence prévisible de la monoculture, il n’y a pas d’alternative. Gripen et Rafale ne sont pas dans la même catégorie. Le problème suédois est son réacteur américain. Une coopération entre Saab et un motoriste européen, ne serait-elle pas opportune ? Pour AMD, une coopération pour le HAL industrie, ne permettrait-t-elle pas l’amélioration d’un produit existant pour proposer un monoreacteur moderne, mais économique?

    1. Il me semble que Safran est déjà à la manoeuvre pour faire fonctionner le réacteur militaire indien Kaveri depuis quelques années. Les indiens forment d’excellents ingénieurs, mais cela ne remplace pas les savoirs-faire très pointus nécessaires pour fabriquer un moteur d’avion de chasse (et le reste aussi). Sinon oui nous avons deux superbes motoristes en europe, il est plus qu’opportun que les pays européens montrent une préférence marquée pour leur industries qui seraient tout à fait au meilleur niveau avec les investissements « qui vont bien ».

    2. Lors de la conception du Gripen E, il y a eu compétition entre le réacteur actuel et le EJ200 du Typhoon. Peut-être pourraient-ils reprendre cette étude.

  2. Bonjour a vous lecteur et rédacteurs.

    La France cherche du financement auprès des pays du Golf pour le financement du nouveau moteur du Rafale F-5, alors financé un moteur destiné au Gripen et autres produits européens ou non est un leurre.

    Le moteur de l’Eurofighter a coûté les yeux de la tête pour RR et de ces cocontractants.

    Combien de construction spécifique du ‘C-390 Millennium ont déjà été exigé des pays acheteur en Europe, ce qui influe sur le prix, mais aussi la maintenance.

    Amicalement.

  3. C’est sur que si les Péruviens sortent pas de chez eux et n’ont pas d’ennemi un Gripen leur suffit parfaitement. Après le Rafale a plus d’allure.

  4. Je suis sceptique car pour le contrat avec la Colombie un budget de plus 3 milliards USD est annoncé pour 14-16 appareils. Attention je n’ai pas lu le (futur) contrat: cela inclut-il l’outillage, les munitions, un offset?
    Mais l’enveloppe projetée est grossièrement comparable avec le contrat Rafale avec la Serbie. Le Gripen possède une image (bien travaillée comme Darty) d’avion économique et pas cher mais avec le Gripen EF c’est une autre histoire. Alors si j’étais le Pérou, autant mettre un peu plus d’argent et avoir un bi-reacteur (le Pérou est un grand pays).

  5. Il serait triste que Dassault ne parvienne pas à s’imposser avec le Rafale au Pérou. D’autant plus que la vente du Rafale F4 à la Serbie implique l’adaptation de l’avion français aux missiles russes qu’ils ont en stock, après avoir opéré le MiG-29. Probablement les mêmes missiles qui leur resteront au Pérou après avoir eux aussi opéré le même avion (et également en retraite).

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