Alouette III et Lama poussés vers la retraite en Inde.

Certaines voix disent que les dés sont pipés et que tout est déjà joué d’avance. Le ministère indien de la défense a annoncé ce lundi 11 août 2025 son intention de commander un lot de deux cents hélicoptères légers (mono- ou biturbines) afin de remplacer les actuels HAL Cheetah et Chetak. Il s’agit des versions construites sous licence de respectivement l’Aérospatiale SA.315B Lama et SA.316B Alouette III. À priori les hélicoptéristes américains seraient d’ores et déjà blacklistés.

Ces deux modèles d’origine française servent au sein des forces indiennes depuis le milieu des années 1970 et ont régulièrement été modernisés. Les Indiens ont même développé à un moment une version de combat de Cheetah sans réel succès il faut bien le reconnaître. Pour autant Alouette III et Lama sont là bas des hélicoptères au moins aussi mythiques que chez nous. C’est dire si l’Indian Air Force et l’Indian Army ont la pression quand il s’agit de leur trouver un successeur. La commande concernera à 40% la première et à 60% la seconde.

Selon toutes vraisemblances c’est l’hélicoptère monoturbine de conception et de construction indigène LUH (pour Light Utility Helicopter) qui remportera le marché. Sauf qu’en Inde des voix s’élèvent pour qu’environ 30% du marché soit réservé à des machines de conception et de construction étrangère, biturbines si possible. Est-ce un aveu de faiblesse du LUH après les difficultés du programme Dhruv ou bien la volonté de ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier ? Toujours est-il que les noms d’Agusta-Westland et d’Airbus Helicopters flottent dans l’air ainsi que celui de Kazan.

Les deux constructeurs européens pourraient bien faire s’affronter leurs deux best-sellers respectifs, l’AW.139 et le H145M tandis que l’hélicoptériste russe avancerait son Ansat. Au jour d’aujourd’hui les industriels américains et coréens n’ont pas été conviés, la Chine et la Turquie étant logiquement exclues de la compétition. Visiblement des constructeurs comme Bell Helicopter ou encore MD Helicopters payent ici la folie fiscale de Donald Trump. Les différents concurrents ont jusqu’au 18 octobre 2025 à minuit pour présenter leur candidature. L’accent auprès des hélicoptéristes étrangers est sur un assemblage local avec transfert de technologie. On verra jusqu’où les industriels seront prêts à aller pour ce très juteux contrat.

Affaire à suivre.

Photo © Indian Army