C’est sans doute une des évolutions les plus intéressantes du chef d’œuvre de General Dynamics. Ayant volé pour la première fois en juillet 1982 et n’étant plus exploité depuis seize ans le F-16XL n’est pas à proprement parler l’avion d’essais le plus moderne qui soit. C’est pourtant bien en lui que pourrait se trouver le secret es évolutions futurs du Lockheed-Martin F-35 Lightning II. L’avionneur américain compte également s’appuyer sur le programme MANTA daté de la toute fin du siècle dernier.
James Taiclet cherche t-il à griller la politesse à Kelly Ortberg ? Le premier est le CEO de Lockheed-Martin et le second de Boeing. En effet selon les estimations de Taiclet il faudra au minimum une décennie pour que le futur F-47 devienne une réalité. Une période durant laquelle il estime que ses équipes pourront avoir fait évoluer le F-35 Lightning II vers un avion beaucoup plus perfectionné, et pourquoi pas le (toujours) très hypothétique F-55. Ce dernier pourrait même revenir dans la partie en volant avant le F-47. Rappelons que le F-55 est une version biréacteur dérivée du monoréacteur F-35. Il semble que chez Lockheed-Martin beaucoup n’aient pas encore digérer la victoire de Boeing dans le remplacement des F-22 Raptor.
L’une des pistes actuellement avancée afin d’expliquer l’avenir du F-35 et pourquoi pas la définition du F-55 serait de se baser sur l’aile gothique du F-16XL. Pour se faire James Taiclet n’est pas aller chercher n’importe qui : il a fait appel à Darold Cummings. Pour celles et ceux qui l’ignorerait il est à l’origine d’une partie de l’architecture du Northrop B-2 Spirit et était designer en chef sur le programme YF-23 Black Widow II, le concurrent justement du F-22. Cummings a proposé à Lockheed-Martin une double approche pour l’avenir du F-35 et du F-55.
La première reprend donc exactement le principe du F-16XL vis-à-vis des autres versions du F-16. C’est à dire augmenter la surface alaire permettant ainsi de gagner des réservoirs de carburant tout en affinant l’aile et le fuselage. Il ne faudra cependant pas toucher à l’emplacement des baies à armement interne, à moins de vouloir légèrement les agrandir. Le seconde approche se base sur le programme MANTA, pour Multi-Axis No-Tail Aircraft. Il s’agissait là de supprimer l’empennage de l’avion et de le remplacer par une poussée vectorielle telle que celle du prototype germano-américain X-31 Vector. Darold Cummings reste sur la même ligne de conduite à savoir une poussée vectorielle tridimensionnelle mais lui y ajouterait l’emploi d’un plan Canard relié à une intelligence artificielle. Dans l’état actuel du programme les gens de Lockheed-Martin parlent d’un F-35EX qui pourrait voler aux alentours de 2032-2033 pour de premières livraisons trois à quatre ans plus tard. Pour le F-55 ils concèdent qu’il faudra sans doute attendre 18 à 24 mois supplémentaires. Pour autant leur biréacteur devrait être prêt avant le F-47 qui part de zéro.
Contrairement aux F-35A et F-35B qui découlaient du X-35 Joint Striker Fighter, donc destiné aussi bien aux Américains qu’à leurs alliés, le F-35EX serait avant tout dédié à l’US Air Force… et à l’US Navy. Un tel avion pourrait en effet parfaitement régler tous les atermoiements autour du programme F/A-XX de remplacement des F/A-18E/F Super Hornet. Et le tout selon Cummings en réalisant des économies en recherches et développements plus que substantielles.
Vous l’aurez compris le principal adversaire de Boeing sur les marchés de défense n’est pas à chercher en Chine ou en Russie, et même pas dans l’Union Européenne. Il est américain. Et il est déterminé à ne pas laisser s’imposer le F-47.
Affaire (évidemment) à suivre.
Photo © National Air & Space Museum
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5 réponses
Donc si je lis bien, ils veulent concevoir un chasseur aile-delta, bi-réacteur, avec des plans canard et des éléments de furtivité. Un gros Rafale quoi. Ils devraient confier le projet à Dassault. Hahaha.
Bien vu ! (;-))
Le F35, presque 30 ans après son début de développement et près de 20 ans après son premier vol, reste un avion aux performances aujourd’hui toujours (très) controversées. Les optimistes diront qu’il est à moitié réussi, les pessimistes (dont je fais partie) à moitié raté. Dans tous les cas il ne semble pas donner pleinement satisfaction à ses utilisateurs, sauf langue de bois massif.
Une dinguerie de repartir d’une base frelatée (inévitable, vu la fiche opérationnelle du JSF présentée par le Pentagone aux constructeurs) pour essayer de faire un bon avion? Et vu les modifications structurales (mineures isn’t it?) envisagées à la cellule actuelle du F35 pour (prétendument) réduire la facture finale, ça fleure bon la très grosse couleuvre à avaler (ils ont déjà un entrainement intensif à cet exercice les boys américains avec les coûts exorbitants des F22/Lightning II/B2 Spirit/PAN de classe Ford/frégates de la classe Zumwalt etc etc etc).
A l’aune de cet article, ils ne sont pas sorti des ronces les cowboys… Et le Rafale A, développé en 1985-1986, est donc bien un concept d’avion de guerre en avance de 40 ans (minimum… Mais j’exagère toujours un peu avec notre Rafalou).
PS: hormis l’apex de la voilure que j’ai toujours trouvé un peu bizarre, et le raidisseur d’extrados « old school », le design du F16XL est splendide.
Bonsoir Soleil levant,
J’aime beaucoup ceux qui déteste un avion en n’ayant que des informations parcellaire, je ne suis pas pilote, mais je les fréquentes et les retours de certains sans dévoiler un secret d’État est formidable, autant que l’a été lorsqu’ils sont passé du F-104G au F-16 ou du Mirage-5 au F-16.
Ou pour la Croatie du MIG-21 au Rafale F3 et demain peut-être F4.
Pour vous, un seul avionneur est capable, la société Dassault, vont ils vendre du F4 nasalisé à l’Espagne, bien sûr que non leur navire ne le permet pas et refaire de l’aérien maritimes prend des années, il suffit de voir par où passe la Royale Navy et ces porte-avions.
Le SCAF une illusion que la France voudrait piloter à 80 % en sous-traitant quelques bribes aux Allemands, Espagnols ou Belges tout en conservant pour eu quelques beau secrets comme si le SCAF était comme le Rafale made in France Itar free…
Dassault va comme toujours trouver une raison politiquement raisonnable pour construire un SCAF sans sous-traitant autre que ceux qui lui baise les pieds en France, pendant ce temps les Allemands se seront allié aux Anglais et aux Nippons pour un avion européens-nippon.
La Belgique, elle traînera les pieds sans avancer vers l’un ou l’autre en achetant tard et a gros prix peut être européen, mais pas sûr qu’il soit français.
Passez une belle soirée sans incendie.
Le retour d’expérience des pilotes français de Rafale qui ont affronté (en exercice) le F-35 est très positif pour l’avion américain. N’en déplaise à certains mais la caricature qui en est souvent faite n’est finalement qu’une… caricature. Après on empêchera jamais aux gens d’êtres manichéens et chauvins, surtout pas aux Français.