Relancer la production d’un avion dont les chaînes d’assemblage sont à l’arrêt depuis 25 ans a quelque chose d’assez ubuesque. Pourtant c’est bien la volonté du Président des États-Unis Donald Trump qui a annoncé il y a quelques jours vouloir que l’US Air Force soit dotée de nouveaux Northrop B-2A Spirit. Il a avancé le chiffre de vingt-huit exemplaires à commander alors que la flotte actuelle n’est «que» de vingt-et-un de ces bombardiers stratégiques furtifs. Certaines voix aux USA dénoncent déjà un programme visant à affaiblir le développement du B-21A Raider.
Quand en fin de semaine dernière le 47e Président des États-Unis a fait sa déclaration dans un style bien à lui il y a eu une forme de scepticisme. Trump fait du Trump, c’est ce qu’on pouvait largement se dire. Sauf que l’homme d’état n’en démord pas. Il veut que Northrop Grumman lui fabrique vingt-huit B-2A Spirit supplémentaires. Que la chaîne d’assemblage soit arrêtée depuis un quart de siècle et que les équipes de l’avionneur soient occupées au programme B-21 Raider ne semblent pas être arrivé jusqu’aux oreilles présidentielles. Ou alors celles ci sont bouchées.
Mais au fait pourquoi vingt-huit et pas vingt-cinq ou trente avions ? Mystère et boule de gomme. Bien malin est celui ou celle qui arrivera à décrypter ce qui se passe dans la tête de Donald Trump. Le président américain s’est pris de passion pour cet avion depuis l’opération aérienne menée fin juin contre les centres d’enrichissement nucléaire de l’Iran. D’un coup d’un seul cette aile volante Northrop revenait sur le devant de la scène médiatique. Et face à aux progrès de l’industrie aéronautique de la Chine le président américain a choisi de ressortir un avion donc désormais ancien. Car oui le B-2A Spirit est un avion du 20e siècle. Le B-21A Raider est lui du 21e tout comme les bombardiers stratégiques furtifs en développement côtés chinois et russes.
La relance de production du B-2A Spirit peut-elle permettre à l’Amérique de maintenir le statu quo mondial ? Trump semble le croire. Il est Président des États-Unis il est forcément suffisamment bien conseillé pour que sa décision autour de ces vingt-huit nouvelles (et hypothétiques ?) ailes volantes soit réfléchies. Entre 1989 et 2000 il fallait compter environ sept mois pour l’assemblage d’un seul B-2A. Si le rythme industriel n’a pas été revu et corrigée et que la chaîne repart d’ici Noël la pleine dotation dans cette nouvelle série n’interviendra pas avant la fin de la décennie… prochaine. Or à l’horizon 2038-2040 le Northrop Grumman B-21A Raider sera lui déjà opérationnel.
On peut donc se poser largement la question de la pertinence d’un tel désir présidentiel ? Hegseth et Vance feraient bien mieux de conseiller à Trump d’augmenter la commande de B-21A Raider plutôt que de se fourvoyer avec ces vingt-huit B-2A Spirit supplémentaires et non budgétés. L’opposition démocrate rappelle d’ailleurs qu’en période de shutdown l’annonce autour de ces bombardiers est totalement superflue puisque le président américain n’a pas les moyens institutionnels pour cela.
Affaire donc à suivre.
Photo © US Air Force
En savoir plus sur avionslegendaires.net
Subscribe to get the latest posts sent to your email.
3 réponses
« The délire » tout simplement.
Je me demande si délire c’est pas un peu un pléonasme de Trump ?
Et pourquoi pas des B52 qui sont de mon point de vue beaucoup plus photogéniques!!!!!!!