Un jet américain remplacera t-il le Hawk T2 dans la Royal Air Force ?

À l’instar de la France la Grande Bretagne est une nation européenne majeure dans l’histoire de l’aviation, et ce même si depuis plusieurs années elle a perdu beaucoup de sa superbe. Dernier écueil en date la décision de BAE Systems d’officialiser une alliance industrielle et commercial avec Boeing autour de son T-7A Red Hawk. Le dernier né des avions d’entraînement américain (développé conjointement avec l’avionneur suédois Saab) pourrait ainsi remplacer les vingt-huit actuels BAE Systems Hawk T2 mais aussi les vieux Hawk T1 des Red Arrows. La formation officielle de présentation de la RAF devra t-elle voler sur un avion étranger ?

Face à l’Aeralis Dart anglo-japonais les gens de chez BAE Systems ont donc choisi la solution de facilité. Pour être très honnête la lettre d’intentions autour de cette accord américano-britannique n’a pas réellement été une grosse surprise ce mardi 18 novembre 2025 quand elle a été révélée. Elle s’inscrit pleinement dans une démarche initiée l’été dernier par madame Maria Eagle, ministre des marchés publics de la défense du gouvernement Starmer. Cette spécialiste des portefeuilles ministériels travaillistes (elle était déjà aux affaires sous Tony Blair) avait expressément demandé un avion à réaction qui soit rapidement disponible et dont la rentabilité soit confirmée. Beaucoup y ont alors vu un enterrement quatre étoiles justement pour le Dart qui n’a toujours pas volé !

En juillet dernier quand madame Eagle a fait sa déclaration beaucoup y ont vu également un appel du pied en direction du groupe italien Leonardo, lequel dispose d’usines en Grande Bretagne, afin qu’il fasse une proposition autour de son best-seller M-346 Master. Il ne s’est pas fait prier et visiblement cet avion est en compétition.
Un avion qui s’appelle Master en service un jour en Grande Bretagne, voilà qui ne ferait sans doute pas plaisir au Doctor Who…

Plus sérieusement le Boeing-Saab T-7A Red Hawk est peut-être bien rapidement disponible, sa rentabilité n’est cependant pas assurée à ce stade. L’avion n’est en effet pas encore opérationnel au sein de l’US Air Force et sa commande par l’US Navy est encore très loin d’être assurée. Surtout la Suède ne l’a pas sélectionné, pas plus qu’un autre pays européen. Le faire candidater en Grande Bretagne c’est peut-être une manière aussi de le lancer sur le Vieux Continent.

Outre le fait que les Red Arrows évoluant sur un jet américain, même assemblé localement par BAE Systems, risquerait de choquer un tel avion pour la formation avancée dans la Royal Air Force serait une grande première. Rappelons que depuis les Jet Provost la RAF a toujours œuvré sur jet d’entraînement de conception et de production indigène. Elle a toujours refusé les avions américains.

Affaire (forcément) à suivre.

Photo © Royal Air Force