Finalement la Sécurité Civile n’atterrira pas dans les Landes !

Gérald Darmanin l’avait promis à l’été 2023 et Bruno Retailleau y renonce au printemps 2025, les ministres de l’intérieur se suivent mais ne se ressemblent pas. Cette semaine le ministère de l’Intérieur a fait savoir aux acteurs locaux que la base aérienne de Sécurité Civile de Mont-de-Marsan ne verra finalement pas le jour. C’est une énorme déception à la fois pour les soldats du feu et pour les élus locaux, de droite comme de gauche. Espérons que le sud-ouest ne sera pas cet été le théâtre d’un nouveau mégafeu.

Car Landiras à l’été 2022 est encore dans toutes les mémoires, le premier véritable mégafeu français. C’était en tirant les enseignements de l’engagement des avions bombardiers d’eau sur cet incendie hors-norme que Gerald Darmanin, alors ministre de l’Intérieur, avait l’année suivante annoncé la création de la Base de Sécurité Civile de Mont-de-Marsan. C’était il y a presque deux ans, ça semble finalement très loin désormais, notamment pour les décideurs de la place Beauvau. Car si monsieur Darmanin est toujours ministre il a troqué désormais l’Intérieur pour la Justice. À sa place le très médiatique Bruno Retailleau a donc choisi le renoncement.

Le «premier flic de France» ne sera de ce fait pas en 2025 le premier pompier de France ! À cause de ses arbitrages les sapeurs-pompiers de Gironde et des Landes devront patienter le temps que les CL-415 et les Dash 8 arrivent de Nîmes. Et dans la fournaise des feux d’espaces naturels l’attente risque de paraître très longue. Bruno Retailleau a fait savoir à Xavier Fortinon, actuel président du Conseil Départemental des Landes, que : «l’installation d’une deuxième base aérienne pérenne dans le sud-ouest n’est pas prévue pour l’instant». En sciences-politiques on appelle ça par analogie avec le rugby, botter en touche. Dans le sud-ouest les soldats du feu devront donc se contenter du pélicandrome ouvert justement à Mont-de-Marsan sous l’administration de Gérald Darmanin.

Dash 8 de la Sécurité Civile, un avion qui peut attaquer les flammes au retardant ou comme ici à l’eau.

Malheureusement un tel renoncement ne met pas que les sapeurs-pompiers en danger, il place également le massif forestier des Landes devant un péril total. Le temps que les avions bombardiers d’eau de la Sécurité Civile franchissent les 425 kilomètres qui séparent leur base gardoise de Nîmes de la forêt landaise des hectares de pin maritime ont le temps de finir en cendres. Et avec eux la biodiversité qui lui est liée.

Affaire à suivre.

Photos © DSCGC


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Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

4 réponses

  1. Bonjour Arnaud
    Étant vendéen nous connaissons parfaitement ce monsieur
    Beaucoup de blabla et peu de réalisation
    Malheureusement pour nos amis pompiers qui n’auront qu’à espérer que cet été ne soit pas l’été de l’enfer
    Cordialement

  2. Il est consternant de constater que la politique du feu n’a pas de fil rouge… Toutes les décisions sont prises au coup par coup (gestion des avions, des hommes, des moyens terrestres,…) Tout est soumis au bon vouloir du ministre en exercice, et de sa sensibilité sur tel ou tel moyen.
    Il faudrait les emmener voir le résultat des méga feux de Landiras ou de La Teste: c’est lunaire. Certes la nature reprendra ses droits peu à peu. Mais les animaux morts, les espèces anciennes d’arbres réduites à néant, c’est perdu..
    Tous les jours cette vision que j’ai de la région me bouleverse et m’éloigne de plus en plus des hommes politiques qui ne suivent que leur plan de carrière, quoiqu’ils en disent…

  3. Salut Arnaud et les Passionnés,
    Non pas que je sois un fan de Bruno Retaillau, mais je ne pense pas que ce soit un choix basé sur la stratégie globale de lutte contre le feu. A mon avis, les contraintes budgétaires très fortes qui pèsent sur les finances de l’état français l’ont obligé à faire des coupes sombres dans son budget d’investissement. Sachant qu’il existe déjà un Pélicandrome à Bordeaux et à Mont-de-Marsan, le ministère de l’Intérieur considère que la situation reste gérable, d’autant plus que des mesures de prévention concernant la protection de la forêt des Landes ont été engagées depuis ces méga-feux. Donc pour l’instant, ils considèrent que le risque est acceptable. A confirmer, mais je pense que les Canadair et Dash peuvent être détachés temporairement pendant les « coups de feux » sur les pélicandromes lors des périodes de feux. De fait, une base permanente n’est pas encore une nécessité absolue à leurs yeux, même si l’évolution du climat et des risques d’incendies dans l’Ouest les amèneront inévitablement à terme à investir dans une nouvelle base. Par ailleurs, cela nécessite de nouveaux avions. Ce sera donc peut-être à l’occasion de la réception en ….2028 ? des prochains avions de lutte contre l’incendie commandés par la France (2) lors d’une commande groupée européenne en 2024 …?
    Aéronautiquement,

  4. Qui peut encore avoir confiance dans Retailleau? Il ne sait que lancer les policiers contre les migrants. Il se croit chef de la police, il va laisser les pompiers se faire cramer par les feux de forets par ce qu’il ne voit pas plus loin que le bout de son bréviaire !!! J’ai honte d’avoir été macroniste quand je le vois diriger l’intérieur.

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