Changhe Z-18

À l’automne 1981 Chinois et Français signaient un accord industriel prévoyant que les premiers pourraient produire sous licence l’Aérospatiale SA.321 Super Frelon des seconds. Désigné Changhe Z-8 celui-ci allait notamment renforcer l’expérience locale en matière de voilures tournantes. L’accord entre Paris et Pékin prévoyait notamment de possibles développements futurs du dit Z-8. Sans doute que jamais les responsables de l’hélicoptériste français ne s’étaient douter que plus de 45 ans plus tard des évolutions directes de leur Super Frelon seraient encore en production à l’autre bout du monde sous la forme notamment du Changhe Z-18.

Au début des années 2010 le groupe chinois Avicopter chercha à développer un hélicoptère commercial destiné à concurrencer directement le Sikorsky S-92 Superhawk. Ses ingénieurs développèrent l’AC313, reprenant à leur compte plus de 50% des éléments du Changhe Z-8 tout en affinant sa silhouette et en revoyant en profondeur son avionique et le niveau de confort de la cabine. Les autorités militaires chinoises ne mirent pas longtemps à comprendre l’intérêt qu’ils avaient à disposer d’une telle machine. Elles demandèrent à Changhe d’en étudier une version militaire. Celle-ci reçut dans un premier temps la désignation de Z-8G.

Les différences particulièrement visibles entre ce Z-8G et le Z-8H apparu en 2016 mais reprenant les grandes lignes du Super Frelon étaient telles que l’hélicoptériste chinois et les autorités choisirent de lui trouver une nouvelle désignation. Le Z-18 venait de naître. Dès le départ deux versions furent annoncées, le Z-18A à vocation terrestre et le Z-18F dédié aux opérations embarquées. Cette seconde version fut dotée d’un radar de recherches dans le nez, d’un détecteur d’anomalies magnétiques, et d’une capacité d’emport et de tir de 32 bouées acoustiques et de quatre torpilles légères.
Les deux prototypes du Z-18, celui de la version A et celui de la version F, volèrent pour la première fois au cours du second semestre 2014.

C’est le Changhe Z-18F qui entra le premier en service, comme hélicoptère embarqué et terrestre de lutte anti-sous-marine, au mois de mai 2018. Les premiers Z-18A de leur côté furent pris en compte par l’armée chinoise en janvier 2019. Capables d’accueillir jusqu’à 30 soldats équipés ou 26 parachutistes ils commencèrent peu à peu à remplacer les Mil Mi-8 Hip et Mi-17 Hip-H d’origine soviétique et russe. Tout comme cela avait été le cas pour le Z-8 le Z-18 donna naissance à une version de surveillance et de veille radar. Désignée Z-18J celle-ci est destinée aux forces aéronavales.

En janvier 2019 apparut le Z-18L. Il s’agissait alors de la version la plus radicalement évoluée de cette famille d’hélicoptères. Perdant l’aspect lourd et un peu patot de l’AC313 cette nouvelle version 100% terrestre s’était grandement affinée. Certains observateurs voyaient en lui un hybride entre le Super Frelon français et le Superhawk américain. Le Z-18L disposait d’un fuselage plus élancé, de nouveaux carénages de train, d’un poste de pilotage et d’une cabine revue et corrigée. Optimisé pour les opérations spéciales le Z-18L possède des équipements électro-optiques et un radar de suivi de terrain dernier cri. Son armement défensif se compose de trois mitrailleuses de sabord QJH001 de calibre 12.7 millimètres.

À l’été 2025 plus de 150 exemplaires du Changhe Z-18 avaient été produit, dont environ 20% de Z-18L. Jusqu’en 2031 la Chine a interdiction formelle d’exporter ces machines. Après cette date ce sera autre chose et ce Z-18 se retrouvera alors en concurrence directe avec l’Agusta-Westland AW.101 Merlin italien. Tout comme le Z-8 avant lui le Z-18 n’a pas été codé par l’OTAN, du fait de sa (lointaine) parenté avec le Super Frelon français.