Né de l’échec du Bö 108 l’EC-135 permit, avec le Tigre, de valider la fusion au début des années 1990 d’Aérospatiale et de MBB. Il fut durant plusieurs années la vitrine d’Eurocopter malgré des ventes en demi-teinte. Il excellait sur le marché civil mais peinait à trouver sa place sur celui de la défense et des services étatiques. À la création d’Airbus Helicopters, en lieu et place d’Eurocopter, l’appareil fut rajeuni et vit sa dénomination changée. La version civile devint H135 et H135M pour sa version militaire.
Au début de l’année 2014 disparaissait Eurocopter aux profits d’Airbus Helicopters. Une forme de flottement eut lieu durant quelques mois autours des désignations des hélicoptères du constructeur européen. Finalement les EC-135 et EC-635 furent respectivement codés H135 et H135M. Les motorisations retenues étaient alors celles des EC-135T3 et EC-135P3 à savoir respectivement les turbines Safran Arrius 2B2 Plus et Pratt & Whitney PW206B3 de 660 chevaux pour la première et 708 chevaux pour la seconde. Par rapport aux EC-135/EC-635 d’origine les H135 et H135M introduisaient des nouveautés comme un poste de pilotage tout écran, la généralisation d’une avionique assistée avec notamment le fameux FADEC, ou encore un Fenestron légèrement redessiné.
Début 2015 les commercialisations de l’Airbus Helicopters H135 se limitaient bien souvent aux marchés civils, et parfois parapubliques via des forces de police. L’ACH135 ouvrait aussi à l’appareil le marché des hélicoptères d’affaire très haut de gamme avec la possibilité de disposer d’une cabine grand luxe pour quatre passagers en plus du pilote. Malheureusement pour lui le H135M connaissait aussi peu de succès sur les marchés militaires que son grand frère EC-635. La faut à… un autre Airbus Helicopters. En fait le H135M se retrouvait fréquemment en concurrence direct avec le H145M réputé plus polyvalent et plus agréable de pilotage.
Au printemps 2017 la Royal Air Force commença a recevoir ses premiers Airbus Helicopters H135, commandés quatre ans auparavant comme EC-135, et destinés à l’entraînement primaire sous la désignation de Juno HT.1. Bien qu’acquis selon un standard civil ces hélicoptères entraient en service au sein d’une des principales forces aériennes en Europe. L’année suivante l’hélicoptériste européen se mit sur les rangs d’une compétition lancé par l’US Navy afin de trouver un successeur au mythique Bell TH-57 Sea Ranger d’entraînement. Malgré de bonnes qualités reconnues par les Américains c’est l’Agusta-Westland AW.119 Koala qui l’emporta donnant naissance au Leonardo TH-73A Thrasher. En dépit de cet échec le pli était pris : le H135 se présentait désormais comme un hélicoptère d’entraînement militaire tout à fait crédible.
Comme pour l’ensemble de l’industrie aéronautique mondiale la pandémie du coronavirus Covid-19 allait grandement ralentir l’activité d’Airbus Helicopters. Pour les H135 et H135M 2020 fut quasiment une année blanche, alors même que les H145 et H145M redémarrèrent plus rapidement leurs ventes.
Au lendemain de la crise sanitaire mondiale les yeux du monde entier se sont tournés vers l’Allemagne et la France, les deux pays à l’origine du consortium Eurocopter et donc d’Airbus Helicopters. Si la première fit bien l’acquisition de H135 pour ses forces de l’ordre la seconde continuait de faire confiance aux H145 et H145M. Surtout la France était engagé dans le programme de développement du H160M et ne comptait ainsi pas s’en détourner pour les H135 et H135M. Il fallait donc chercher ailleurs. Et c’est en Espagne que l’hélicoptère tira son épingle du jeun avec une commande étatique de trente-six machines signée en novembre 2021 et dont les premiers exemplaires entrèrent en service à partir du printemps 2023. L’Ejercito del Aire y del Espacio et l’Armada Espanola en firent leur hélicoptère d’entraînement et de liaison standard. Par ailleurs la Marinha do Brasil fit l’acquisition de trois machines dédiées aux missions de liaisons embarquées, de SAR, et de soutien aux actions polaires. Ils y remplacèrent à partir de 2024 les Helibras HB-355, la version locale de l’AS.355 Écureuil 2. Cette même année 2024 c’est le Canada qui sélectionnait le H135 comme… hélicoptère d’entraînement. Cela confirma son statut auprès de nombreux pays, comme excellente plateforme dédié à la formation militaire.
Malgré toutes ces évolutions l’Airbus Helicopters H135 et sa version militaire H135M sont des aéronefs qui semblent bien en fin de vie. C’est sans doute la raison pour laquelle le constructeur européen a présenté en 2025 le H140 qui est clairement taillé pour le remplacer, au moins sur les marchés civils et parapubliques.
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