Cette fois ci ça y est il y est : le porte-avions USS Gerald R. Ford croise en zone Antilles Caraïbes ! Un peu moins de trois semaines après que l’US Department of War ait annoncé son déploiement afin, officiellement, de faire plier les narcos colombiens et vénézuéliens le navire et son escadre menacent clairement la stabilité dans la région. En cas de décision par la Maison-Blanche de frappes aériennes la force aérienne et l’aéronavale vénézuéliennes ont-elles les capacités de riposter ? Plus le temps passe et plus on se demande à quel jeu joue ce Donald Trump qui se prétend futur récipiendaire du Nobel de la Paix.
Non pas que l’Aviación Militar Bolivariana et l’Aviación del Armada Bolivariana de Venezuela puissent prétendre jouer dans la même cour que l’US Navy ; elles ne le peuvent pas. En fait même face à l’USS Gerald R. Ford et à ses plus de 90 aéronefs embarqués elles ont le profil d’un petit Poucet. Le Carrier Air Wing 8 qui forme son ossature aérienne s’articule autour de trois escadrilles sur chasseurs monoplaces Boeing F/A-18E Super Hornet et une sur biplaces F/A-18F Super Hornet, et enfin d’une escadrille de brouillage et de destruction des moyens de détection sur EA-18G Growler. S’y ajoute des moyens moins offensifs comme les avions de veille radar Northrop Grumman E-2D Advanced Hawkeye et de transport Grumman C-2A (R) Greyhound. Enfin des hélicoptères de lutte anti-sous-marine Sikorsky MH-60R Seahawk et de soutien opérationnel MH-60S Knighthawk assurent la sécurité du géant des mers. De tels hélicos se retrouvent aussi à bord des navires de surface qui accompagnent le porte-avions. On en trouve ainsi à bord des destroyers lance-missiles USS Bainbridge, USS Mahan, et USS Winston S. Churchill.
Face à cette incontestable puissance de feu les vingt-et-un Sukhoi Su-30MK2 Flanker-C et les quatre General Dynamics F-16A/B Fighting Falcon de l’Aviación Militar Bolivariana semblent bien faméliques. Pourtant ce serait à eux de porter la contre-offensive en cas de bombardement américain, enfin à ceux qui auraient été épargné par les missiles de croisière BGM-109 Tomahawk des destroyers américains et par les munitions des chasseurs embarqués.
Pour ce qui est de l’Aviación del Armada Bolivariana de Venezuela c’est encore pire elle ne possède que deux très lents Casa C-212 MP Patrullero de patrouille maritime ayant des capacités secondaires limitées de lutte contre les menaces de surface. Mais surtout rien qui puisse refiler des frayeurs à l’équipage d’un porte-avions américain.
Il reste bien la Fuerza Aérea del Armada Nacional Bolivariana, l’aviation de l’armée, mais là encore ses moyens offensifs sont dérisoires se résumant à neuf hélicoptères de combat Mil Mi-35M2 Hind-E et à une quinzaine de Mi-17V Hip-H d’appui tactique rapproché.

Non face à l’USS Gerald R. Ford la véritable force des Vénézuéliens c’est leur DCA. Ils posséderaient une cinquantaine de missiles sol-air moyenne portée S-125 et S-200 d’origine soviétique ainsi que qu’à peu près moitié moins de S-300 et de S-400 longue portée d’origine russe. Ces derniers auraient été livrés très récemment, entre la fin de la semaine dernière et le début de celle-ci via des vols spéciaux en provenance de l’extrême Orient russe. Au moins un Ilyushin Il-76T Candid porteur des marquages de nationalité de la fédération de Russie a été observé par les Américains débarquant de tels équipements. Ajoutez à cela que le Venezuela possède des missiles sol-air courte / très courte portée Mistral d’origine française et RBS-70 d’origine suédois ainsi que sans doute une petite cinquantaine de 9K38 Igla fournis par la Russie et vous voyez que c’est là le véritable souci de Donald Trump au cas où il déciderait dans les prochaines heures ou les prochains jours d’ordonner des raids aériens au-delà des seuls narcos et cette fois contre le régime de Nicolás Maduro.
Alors vous direz qu’il reste toujours l’énergie du désespoir ? C’est vrai. La résilience et la résistance de l’Ukraine dès les premières semaines de la guerre contre la Russie l’ont bien démontré. Les Vénézuéliens pourraient en faire de même. Sauf que les stratèges de Washington DC ont forcément étudié les erreurs de leurs homologues moscovites et en auront tiré les enseignements. Et puis Nicolás Maduro n’est pas Volodymyr Zelensky, il ne jouira pas d’un capital sympathie suffisant pour emmener vers lui une grosse partie de l’opinion publique internationale. Aujourd’hui les seuls pays qui le soutiennent diplomatiquement ne représentent quasiment rien militairement. On parle de la Biélorussie, du Burkina Faso, ou encore du Mali. Les satellites principaux de la Russie en sommes. Chinois et Indiens ont bien choisi de ne pas s’en mêler.

Rappelons qu’en plus de l’USS Gerald R. Ford l’US Navy entretient également dans la région une flottille articulée autour du porte-aéronefs USS Iwo Jima à la puissance de feu déjà considérable. Sans parler des avions de combat prépositionnés à Porto-Rico. Et juste pour la forme ce lundi 10 novembre 2025 le porte-avions USS George H.W. Bush a appareillé de Norfolk, sur la côte Atlantique, pour une destination non révélée par le Navy Yard. Donald Trump serait-il assez farfelu pour envoyer un second porte-avions en zone Antilles Caraïbes ? Après tout avec lui plus c’est gros plus ça passe !
Photos & illustration © ministère vénézuélien de la défense.
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Une réponse
Bonjour Arnaud,
Savez vous pour quelle raison le Ford embarque des F18 en lieu et place de F35 qui seraient selon plus approprié pour un eventuelle frappe limitée.