Arsenal VG.90

Fiche d'identité

Appareil : Arsenal VG.90
Constructeur : Arsenal de l'Aéronautique
Désignation : VG.90
Nom / Surnom :
Code allié / OTAN :
Variante :
Mise en service : 1949
Pays d'origine : France
Catégorie : Avions expérimentaux
Rôle et missions : Prototype de chasseur embarqué.

Sommaire

“ Un prototype de jet à l'architecture inhabituelle ”

Histoire de l'appareil

En 1945 la France faisait officiellement partie des vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale. Pourtant son outil industriel était en miettes. Quatre années d’occupation allemande l’avait réduite à néant, ou presque. Malgré cela les industries tentèrent de se relever, et notamment l’aéronautique. Dans l’immédiat après-guerre les constructeurs hexagonaux se lancèrent tous azimuts dans des programmes parfois très ambitieux pour lesquels tous les aéronefs n’aboutirent évidemment pas à une production en série. L’un des prototypes d’avions les plus représentatifs de cette époque fut l’Arsenal VG.90.

C’est au tout début de l’année 1947 que l’état-major de la Marine Nationale lança un plan d’achat autour d’un chasseur d’assaut embarqué à réaction. Paris refusa immédiatement les propositions étrangères, en fait américaines et britanniques, arguant que le futur avion devait être de conception et de construction nationale. Afin de s’assurer qu’aucun avionneur étranger ne viendrait jouer les trouble-fêtes le cahier des charges fut repris et affiné. Désormais il était question que l’avion soit armé de trois canons de calibre 30mm et puisse emporter une tonne de bombes sous les ailes.
Un compromis fut cependant trouvé autour de la motorisation, qui elle pouvait être étrangère. En effet malgré des progrès notables les motoristes français étaient à l’époque encore très en retard. La preuve le SO.6000 Triton avait volé avec un réacteur allemand.

De manière assez surprenante seuls trois constructeurs y répondirent : l’Arsenal de l’Aéronautique, la Société Nationale de Construction Aéronautique du Centre et enfin la Société Nationale de Construction Aéronautique du Nord. L’état-major commanda à chaque avionneur deux prototypes, le second devant être armé. Les challengers s’appelaient alors respectivement VG.90, NC-1080, et N.2200.

Le programme de l’Arsenal VG.90 prévoyait que l’avion reprenne quelques éléments du chasseur avorté VB.10, notamment au niveau de la verrière du poste de pilotage et de l’empennage. Pour le propulser son constructeur avait fait appel au motoriste britannique Rolls-Royce et à son réacteur Nene offrant une poussée sans post-combustion de 2268 kilogrammes.
Extérieurement l’avion se présentait sous la forme d’un monoplan à aile haute en flèche disposant d’un dièdre positif fortement accentué. Doté d’un fuselage métallique il possédait cependant des ailes et un empennage en tubes d’acier et contre-plaqué.
Le pilote prenait place dans un cockpit monoplace non doté d’un siège éjectable.
C’est dans cette configuration que ce prototype vola le 27 septembre 1949 sous l’immatriculation civile française F-WFOE.

Lors des premiers vols d’essais l’Arsenal VG.90 démontra des qualités de vol assez acceptables mais pas extraordinaires. Le prototype de chasseur était hautement subsonique mais peinait à voler vite à basse altitude. Un défaut quand on songe que sa future version de série devait mener des assaut à la mer. Pourtant le 25 mai 1950 l’avion s’écrasa lors d’un vol de tests en raison de trop fortes vibrations, tuant sur le coup Pierre Decroo qui le pilotait.

Le second prototype fut assemblé au début de l’année 1951, avec un turboréacteur légèrement plus puissant. Cependant l’armement ne coïncidait plus avec le cahier des charges émis quatre ans plus tôt. Les trois canons de 30mm avaient laissé la place à deux Hispano de 20mm ainsi qu’à deux mitrailleuses Darne de calibre 7.5mm. Ces dernières étaient des armes datant d’avant-guerre et qui jouissaient d’une très mauvaise réputation dans les forces françaises. C’est pourquoi l’Arsenal de l’Aéronautique fut autorisé à les remplacer par des Vickers britanniques de calibre 7.7mm. Désormais le VG.90 n’emportait plus de bombe mais un panier ventral pour 36 roquettes de 50mm, une technologie venue des États-Unis où le Lockheed F-94 Starfire l’avait adopté. Sous voilure il pouvait emporter seize autre roquettes, de 127mm celles-ci. Cependant c’est sans aucune munition que ce second prototype vola le 10 juin 1951.
Pour des raisons de sécurité un siège éjectable fut installé.

En décembre 1951 la Marine Nationale annonça son intention de commander en série l’avion. Un troisième prototype fut commandé, avec cette fois des équipements d’appontage. Des essais devaient être réalisés sur un porte-avions britannique. Paris exigea cependant que ce troisième avion soit propulsé par un tout nouveau SNECMA Atar 101F de 4000 kilogrammes de poussée. Un contrat pour soixante-dix avions était alors clairement envisagé. Pourtant le 21 février 1952 le pilote d’essais Claude Dellys se tua aux commande du second Arsenal VG.90, sans que son siège éjectable n’ait fonctionné. Là encore l’instabilité de l’avion fut mise en avant. Une semaine plus tard la Marine Nationale mettait fin au programme, le troisième prototype étant assemblé à moins de 30%. Il fut envoyé à la ferraille.

Avion instable l’Arsenal VG.90 est bien représentatif de ces prototypes français des années 1945-1955. Durant cette période l’industrie hexagonale chercha à rattraper son retard sur les Américains, Britanniques, et Soviétiques. Au risque de développer des avions inutiles. Malgré son architecture particulièrement séduisante le VG.90 est de ceux là.


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Photos du Arsenal VG.90

Caractéristiques techniques

Modèle : Arsenal VG.90, second prototype.
Envergure : 12.60 m
Longueur : 13.44 m
Hauteur : 3.55 m
Surface alaire : 30.07 m2
Motorisation : 1 turboréacteur Rolls-Royce Nene
Puissance totale : 1 x 2850 kgp. sans post-combustion
Armement : Deux canons de 20mm, deux mitrailleuses de 7.7mm, un panier ventral à 36 roquettes de 50mm et possibilité d'emporter 16 roquettes de 127mm sous voilure.
Charge utile : -
Poids en charge : 8090 kg
Vitesse max. : 920 km/h au niveau de la mer
Plafond pratique : 13000 m
Distance max. : 1550 Km sans armement.
Equipage : 1
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Profil couleur

Profil couleur du Arsenal VG.90

Plan 3 vues

Plan 3 vues du Arsenal VG.90
Fiche éditée par
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Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Vidéo du Arsenal VG.90

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