Bell 427

Fiche d'identité

Appareil : Bell 427
Constructeur : Bell Helicopter Textron Inc
Désignation : Bell 427
Nom / Surnom :
Code allié / OTAN :
Variante : Super Kiowa
Mise en service : 2000
Pays d'origine : Etats-Unis
Catégorie : Hélicoptères
Rôle et missions : Hélicoptère léger biturbine

Sommaire

“ L'échec qui tenta de remplacer un autre échec ”

Histoire de l'appareil

L’histoire aéronautique n’est pas un long fleuve tranquille. Elle épouse les évolutions des 20e et 21e siècles y compris dans leurs heures les plus sombres. Les constructeurs tentent sans arrêt de s’adapter aux besoins de leurs clients voire de les anticiper, et ce aussi bien dans le domaine civil que militaire. Il arrive pourtant qu’ils fassent parfois fausse route, n’analysant pas correctement les réalités d’un marché sommes toutes en perpétuelle évolution. Si auprès des militaires ces échecs conduisent bien souvent dans le mur, ou plus exactement à des machines ne dépassant pas le stade expérimental, chez les clients civils il faut parfois en passer par une production en série. Parmi les machines de cette seconde catégorie l’un des exemples les plus frappants est l’hélicoptère biturbine américain Bell 427.

L’idée au milieu des années 1990 des dirigeants de Bell Helicopter était de relancer le développement d’un biturbine léger à vocation civile et parapublique. Il s’agissait en fait de reprendre le concept du Bell 206LT Twin Ranger, une version à deux turbines du mythique Bell 206 Jet Ranger. Ce Twin Ranger avait été un échec retentissant avec seulement treize exemplaires construits. Il répondait en fait à la même logique qui avait poussé en France Aérospatiale à développer son AS.355 Écureuil 2 à partir de l’AS.350 Écureuil. Là où l’hélicoptère français avait connu un succès mitigé mais palpable l’hélicoptère américain n’avait de son côté jamais réussi à trouver son marché.

Le Bell 206LT Twin Ranger ayant été dérivé du Bell 206 Jet Ranger la logique voulait pour l’hélicoptériste américain de se baser sur son nouveau monoturbine léger, le Bell 407. Le nouvel appareil reçut donc la désignation de Bell 427.
Afin d’amortir les coûts de développement et en vue d’une commercialisation élargie en Asie Bell Helicopter s’allia avec l’industriel sud-coréen Samsung Aerospace. Ce dernier n’avait pourtant qu’une compétence limitée en matière de voilures tournantes, ayant seulement rempli des contrats comme sous-traitant. Il allait désormais nager dans le grand bain, Bell Helicopter lui octroyant l’usinage de 40% des pièces du Bell 427 dont le fuselage et l’ensemble anticouple. Afin de modéliser leur futur hélicoptère les deux industriels firent appel au logiciel français CATIA 3D développé par Dassault Systèmes. Les premières ébauches de l’appareil furent présentées lors du salon Heli-Expo de 1996.

Le prototype du Bell 427 fut réalisé dans le courant de l’année 1997 dans les usines canadiennes de Bell Helicopters dans la banlieue de Montréal. Extérieurement il se présentait sous la forme d’un biturbine de construction mixte en métal et composite. Ses deux turbines Pratt & Whitney Canada PW207D d’une puissance unitaire de 575 chevaux entraînaient un rotor principal à quatre pales. Extérieurement le Bell 427 ne pouvait pas renier sa filiation avec le Bell 407, même s’il présentait un nez redessiné et affiné, une poutre de queue revue et corrigée, et de nouveaux patins d’atterrissage. Outre le poste de pilotage biplace côte à côte, pour le coup identique à celui du Bell 407, le nouvel hélicoptère possédait une cabine adapté à l’accueil de sept passagers dans un confort optimum. L’appareil pouvait en outre être configuré pour les évacuations sanitaires, assurant ainsi le transport d’un malade couchée et médicalisée et de deux soignants.
C’est dans cette configuration que le prototype vola le 11 décembre 1997. Il fut certifié en janvier 2000 par l’aviation civile des États-Unis, ouvrant ainsi la voie à sa commercialisation.

Pourtant le carnet de commandes du nouvel hélicoptère était loin d’être rempli. Lors de cette certification seuls quatre Bell 427 étaient en commande, dont deux en provenance du ministère sud-coréen des transports. Ce dernier utilisa le nouvel hélicoptère comme appareil de liaisons au profit des hautes personnalités. L’industriel Korean Aerospace Industries, qui avait racheté Samsung Aerospace en 1999, fit aussi l’acquisition d’un appareil utilisé lui pour des vols promotionnels et comme soutien aux essais en vol.
Aux États-Unis aussi le succès du nouvel appareil était très limité. Aucun service de police ne s’intéressait à lui, préférant des machines produites en Europe comme l’Agusta-Westland AW.119 Koala monoturbine ou l’Eurocopter EC-145 biturbine. Les services hospitaliers aussi boudaient le nouvel appareil. En 2005 à peine soixante-deux hélicoptères avaient été produits.

Pourtant c’est bien dans le domaine militaire que le Bell 427 a été un véritable flop. Seul le Grupo Aéreo de Helicópteros de la Fuerza Aerea Paraguaya acheta en 2011 un exemplaire pour des missions de transport de hautes personnalités. L’hélicoptère fut acquis sur le marché de seconde main auprès d’un client américain avec l’aide de fonds taïwanais.
En fait quand le Paraguay fit son acquisition la production en série du Bell 427 avait déjà été stoppée nette. Quatre-vingt-huit exemplaires seulement furent produits entre 1999 et 2010. Sur les chaînes d’assemblage de Montréal Mirabel il fut remplacé par le Bell 429 Global Ranger bien plus moderne.

En 2014 Bell crut pouvoir relancer son appareil quand Korean Aerospace Industries annonça lancer le double programme des Light Civil Helicopter et Light Armed Helicopter. L’industriel sud-coréen avait annoncé rechercher un hélicoptère civil comme base de travail. Le Bell 427 fut proposé et même baptisé Super Kiowa, en référence avec l’OH-58 Kiowa des années 1970. Malheureusement pour l’industriel américain c’est vers l’Airbus Helicopters H155 que se tourna KAI. L’idée d’une seconde vie, militaire, du Bell 427 tomba à l’eau. Une fois encore.

Conçu pour remplacer un hélicoptère sans succès le Bell 427 fut lui aussi un échec. Fort heureusement il déboucha sur un succès bien plus intéressant puisque le Bell 429 se vend bien dans le monde entier. Malheureusement pour lui le Bell 427 est arrivé sur un marché ultra compétitif sans apporter de véritables plus-values par rapport à ses concurrents européens. C’est ce qui explique sa production très faible.
Même les grands hélicoptéristes ont le droit d’échouer.

 

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Photos du Bell 427

Caractéristiques techniques

Modèle : Bell 427, en configuration d'évacuation sanitaire.
Envergure : 11.28 m diamètre du rotor principal
Longueur : 11.43 m
Hauteur : 3.20 m
Surface alaire : N.C.
Motorisation : 2 turbines Pratt & Whitney Canada PW207D
Puissance totale : 2 x 575 ch.
Armement : aucun
Charge utile : un blessé médicalisé et deux soignants
Poids en charge : 2972 kg
Vitesse max. : 255 km/h au niveau de la mer
Plafond pratique : 3000 m
Distance max. : 725 Km à masse maximale
Equipage : 2
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Profil couleur

Profil couleur du Bell 427

Plan 3 vues

Plan 3 vues du Bell 427
Fiche éditée par
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Vidéo du Bell 427

Atterrissage d'un Bell 427 civil croate