Blériot-SPAD S.20

Fiche d'identité

Appareil : Blériot-SPAD S.20
Constructeur : Blériot-SPAD Aéronautique
Désignation : S.20
Nom / Surnom :
Code allié / OTAN :
Variante : S.XVIII, S.XX
Mise en service : 1920
Pays d'origine : France
Catégorie : Chasseurs de l'entre-deux-guerres
Rôle et missions : Chasseur biplace

Sommaire

“ Le chasseur monoplace devenu biplace ”

Histoire de l'appareil

À l’automne 1918 l’Armistice signé entre l’Allemagne d’un côté et la France et la Grande Bretagne de l’autre mit fin à une des pires boucheries que le monde ait alors connu. La fin de la «Grande Guerre» fut aussi synonyme de baisse drastique des budgets militaires, les décideurs politiques croyant alors que la guerre de 14/18 serait la «Der des Ders». L’industrie aéronautique naissante ne fut pas épargnée par cette chute des financements. De nombreux programmes d’avions et d’hydravions ne survécurent pas à la fin des hostilités, notamment en France. D’autres furent lourdement réduits, de manière à ce que les commandes initiales ne passent de plusieurs centaines voire de milliers à quelques dizaines seulement. L’un des exemples dans ce domaine fut le chasseur Blériot-SPAD S.20.

Fin 1917 l’ingénieur Louis Béchereau laissa la direction des bureaux d’études de SPAD à son collègue André Herbemont. C’est ainsi que ce dernier lança le développement d’un nouveau chasseur monoplace baptisé S.XVIII articulé autour d’un puissant canon synchronisé de calibre 37 millimètres. Celui-ci était installé dans le V du moteur Hispano-Suiza 8F qui animait l’avion. Du fait même de cet armement le S.XVIII était beaucoup plus gros que tous les autres chasseurs de l’avionneur. Pourtant rien ne se passa comme prévu et Herbemont fut obligé au printemps 1918 de changer son fusil d’épaule. Le canon de 37 millimètres vibrait bien trop avec le moteur, mettant la structure même du biplan en danger.
La direction de SPAD lui demanda de revoir sa copie.

Il conserva l’intégralité du S.XVIII mais y installa un poste de pilotage biplace en tandem et abandonna le gros canon de calibre 37 millimètres. De chasseur monoplace il passait à chasseur biplace. De SPAD S.XVIII il devint SPAD S.XX.

Hormis le percement de la seconde place et le changement d’armement c’était pourtant le même avion. Deux mitrailleuses Vickers de calibre 7.7 millimètres furent installées dans le nez de l’avion, sur les flancs du moteur Hispano-Suiza 8F tandis qu’une arme similaire fabriquée par Lewis était installée sur affût mobile arrière et servie par le copilote mitrailleur. Extérieurement le SPAD S.XX ne pouvait nier sa filiation avec les autres avions du constructeurs. En cela Herbemont n’avait pas trahi Béchereau et sa conception.
Le S.XX se présentait sous la forme d’un biplan construit en bois et toile autour d’un moteur en V Hispano-Suiza 8Fb de 300 chevaux actionnant une hélice bipale en bois. Biplan doté d’une aile supérieure en flèche et d’une inférieure droite il possédait un train d’atterrissage classique fixe se terminant par un patin de queue. Contrairement aux chasseurs SPAD précédents le S.XX possédait un empennage de petite taille particulièrement aérodynamique. En fait son concepteur avait intégré plusieurs nouveauté sur ce biplace comme des mâts d’interplan en « i » à corde large ou encore des amortisseurs renforcés sur les roues avant.

Le prototype réalisa son premier vol en août 1918. Très rapidement l’Aéronautique Militaire Française se révéla particulièrement intéressée par l’avion. Elle passa commande pour un premier lot de 800 avions qui devaient être livrés à coups de 200 exemplaires par mois à partir du mois de novembre 1918. Le SPAD S.XX fut également proposé aux Britanniques et aux Italiens qui étudièrent son acquisition. Malheureusement pour l’avion la fin de la guerre arriva trop vite. Onze S.XX de série seulement avaient été produits au 11 novembre 1918.
Pire la société SPAD commençait à montrer des signes de faillite. Elle fusionna alors avec l’entreprise de Louis Blériot, devant Blériot-SPAD.

Cette nouvelle entité choisit d’en finir avec les nombres romains. Le SPAD S.XX devint alors Blériot-SPAD S.20. Outre les onze premiers avions, douze supplémentaires furent livrés sous la désignation d’origine. Croyant en une paix durable les militaires réduisirent considérablement la commande de chasseurs biplaces. Aux vingt-trois déjà construits avant la fusion de Blériot et de SPAD s’ajoutèrent soixante-dix avions acquis. La production du S.20 ne devrait donc pas dépasser les quatre-vingt-treize avions pour le compte de l’Aéronautique Militaire Française. Il était essentiel que l’avion se vende à l’export.
À l’instar des Français les Britanniques et les Italiens avaient réduit leurs dépenses militaires. Ce chasseur ne les intéressait plus. Finalement c’est en Bolivie, au Japon, et au Paraguay que quelques exemplaires furent vendus, jamais plus de six à chaque fois. Dans ces pays là aussi on croyait que le monde en avait fini avec les guerres.

Entré en service dans l’Aéronautique Militaire Française à l’automne 1920 seulement le Blériot-SPAD S.20 n’était pas l’avion le plus moderne de son temps. Il était cependant bien plus évolué que la majorité des autres chasseurs biplaces de l’époque. Les innovations pensées par André Herbemont en avaient fait un avion agréable à piloter, pardonnant beaucoup les erreurs, et capable de virer très sec même en combat aérien… simulé. Finalement sa carrière fut courte puisqu’à l’été 1924 le dernier exemplaire quittait le service actif. À l’étranger c’est le Paraguay qui le conserva le plus longtemps, jusqu’en 1932. L’avion était alors totalement dépassé.

Moins prestigieux que les SPAD S.VII et S.XIII de la Première Guerre mondiale le Blériot-SPAD S.20 posa cependant les bases de ce qui allait faire la marque de son constructeur : des biplans incorporant des ailes en flèches sur des ailes droites. Cela allait se retrouver jusqu’au remarquable S.510. Il ne reste de nos jours plus aucun exemplaire de ce chasseur du début de l’entre-deux-guerres.


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Photos du Blériot-SPAD S.20

Caractéristiques techniques

Modèle : Blériot-SPAD S.20
Envergure : 9.80 m
Longueur : 7.34 m
Hauteur : 2.87 m
Surface alaire : 29.00 m2
Motorisation : 1 moteur en V Hispano-Suiza 8Fb
Puissance totale : 1 x 300 ch.
Armement : Trois mitrailleuses de calibre 7.7mm, deux synchronisées en position de chasse et une sur affût mobile arrière.
Charge utile : -
Poids en charge : 1106 kg
Vitesse max. : 225 km/h à 2000 m
Plafond pratique : 6500 m
Distance max. : 400 Km à masse maximale
Equipage : 2
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Profil couleur

Profil couleur du Blériot-SPAD S.20

Plan 3 vues

Plan 3 vues du Blériot-SPAD S.20
Fiche éditée par
Image de Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Vidéo du Blériot-SPAD S.20

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