Kamov Ka-52 Alligator ‘Hokum-B’

Fiche d'identité

Appareil : Kamov Ka-52 Alligator ‘Hokum-B’
Constructeur : Kamov N. I.
Désignation : Ka-52
Nom / Surnom : Alligator
Code allié / OTAN : Hokum-B
Variante : Ka-52K Katran
Mise en service : 2012
Pays d'origine : Russie
Catégorie : Hélicoptères
Rôle et missions : Hélicoptère de combat, hélicoptère de reconnaissance armée.

Sommaire

“ Une redoutable machine de guerre à la pointe de la technologie ”

Histoire de l'appareil

Durant une partie de la guerre froide l’hélicoptère de combat était une spécialité des États-Unis et de l’Union Soviétique grâce à des machines comme le Bell AH-1 Cobra ou le Mil Mi-24 Hind. Par la suite d’autres pays s’y sont mis à l’image de l’Afrique du sud, de l’Italie, ou encore de la Roumanie avec plus ou moins de succès. Après 1990 la Russie a su conserver le savoir-faire hérité de l’URSS, que ce soit chez Kamov autant que chez Mil. Et le premier de ces deux hélicoptéristes développa celui qui allait devenir un des meilleurs appareils du genre en ce premier quart de 21e siècle : le Kamov Ka-52 Alligator.

Au début des années 1990 alors que l’économie de la jeune Russie post-soviétique était pitoyable, gangrénée par la corruption et subissant une fuite des cerveaux vers l’ouest, l’industrie aéronautique était moribonde. Certains la disait même morte.
Pourtant l’hélicoptériste Kamov décida de changer tout cela en lançant le développement d’une version biplace côte à côte du Kamov Ka-50 Hokum. L’idée était alors de proposer un appareil plus commode d’utilisation, permettant un plus large panel de missions.
Il ne s’agissait plus de proposer un strict hélicoptère d’attaque et de lutte antichar, les doctrines de la guerre froide avaient disparu avec celle-ci. Le nouvel aéronef reçut la désignation de Ka-52. Il reprenait alors 85% des éléments du Ka-50.

Un premier prototype fut assemblé à partir de l’été 1996. Il réalisa son premier vol le 25 juin 1997. Et très rapidement les autorités russes le présentèrent comme une machine qui allait devenir leur hélicoptère de combat numéro 1, alors même que ce rôle était alors dévolu au Mil Mi-28 Havoc. Surtout les autorités moscovites jouaient alors la confusion avec le Ka-50 Hokum. Finalement début 1998 la situation fut clarifiée : le nouveau Ka-52 devait avant tout être un hélicoptère d’appui tactique, de reconnaissance armée, et de soutien aux opérations amphibies. À la même époque l’OTAN l’identifia comme Hokum-B tandis que son constructeur leur baptisait Alligator.
Pour la Russie le nouvel hélicoptère devait être une réponse au Boeing-Sikorsky RAH-66 Comanche américain.

Alors qu’un second prototype fut commandé l’hélicoptériste Kamov affronta une tempête financière qui faillit le faire disparaitre. Résultat ce deuxième Ka-52 Alligator ne fut pas assemblé avant novembre 2008, volant le mois suivant, un peu à la hâte. Immédiatement le ministère russe de la défense passa commande pour quatre hélicoptères de présérie.
Trois ans plus tard Moscou officialisait sa décision d’acquérir l’hélicoptère : cent quarante-deux machines étaient commandés, devant être livrées entre l’été 2017 et la fin 2020.

Extérieurement le Kamov Ka-52 Alligator n’est ni plus ni moins qu’une version biplace côte à côte du Ka-50 monoplace. Son cockpit et son nez ont donc été modifiés, donnant l’aspect d’un hélicoptère beaucoup plus gros. Comme lui il possède le fameux double rotor contrarotatif si cher au constructeur ainsi qu’un train d’atterrissage tricycle escamotable. L’armement est emporté sous des moignons de voilures à la manière de n’importe quel hélicoptère de combat. L’une des particularités notables de cet hélicoptère est le fait que les deux membres d’équipage sont installés à bord de sièges éjectables Zvesda K-37-800. Afin que ceux-ci puissent fonctionner en toute sécurité il faut d’abord que les deux rotors aient eux même été éjectés.

En 2018 la Russie a passé commande pour cent quatorze hélicoptères supplémentaires, faisant du Kamov Ka-52 Alligator non seulement le descendant mais aussi le successeur à moyen terme du Ka-50. Le retrait du service de ce dernier est annoncé pour 2028 quand la dotation en Ka-52 sera totalement effective. Parmi les rôles apparus pour les hélicoptères biplaces on compte également la lutte anti-hélicoptères ou encore l’appui destruction à la manière des Eurocopter Tigre HAD en service en France.

Une version de soutien aux opérations amphibie a été développée sous la désignation de Ka-52K Katran. Dotée d’un armement réduit et gagnant une meilleure autoprotection ces machines ont été commandées à quarante exemplaires par la marine russe.
L’hélicoptériste Kamov a développé une version export du Ka-52K destinée à l’Égypte et localement désignée Ka-52 Nile Crocodile. Quarante-six exemplaires ont été acheté par la force aérienne égyptienne. Ils servent aux côtés des Kaman SH-2G Super Seasprite et McDonnell-Douglas AH-64D Apache de facture américaine à bord des navires de projection de force Gamal Abdel Nasser et Anouar El Saddat produits en France.

Au sein des forces russes le Kamov Ka-52 Alligator a connu le feu en Syrie, assurant des missions de contre-terrorisme au profit de la dictature de Bachar El-Assad. À cette occasion l’un des hélicoptères est rentré à sa base criblé d’impact de fusils d’assaut mais encore en état de vol. Selon les médias russes l’appareil avait reçu plus de cent vingt tirs ennemis, prouvant ainsi la robustesse de cette machine.

Malgré un coût d’achat relativement élevé pour un hélicoptère développé en Russie le Kamov Ka-52 Alligator intéresse de nos jours plusieurs pays. En 2021 l’Algérie, la Biélorussie, le Brésil, ou encore le Soudan et le Venezuela se sont déclarés comme des clients potentiels de cette machine ultramoderne. En fait bien plus que l’Apache américain ou le Tigre européen le principal concurrent du Ka-52 Alligator est le Mil Mi-28… lui aussi russe.
Il est à remarquer que l’Alligator a survécu au Comanche, demeuré lui sans suite.
Par contre il est important de ne pas confondre le Ka-52 du Ka-50-2 qui est une version biplace en tandem du monoplace proposée à l’origine à la Turquie.

 

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Photos du Kamov Ka-52 Alligator ‘Hokum-B’

Caractéristiques techniques

Modèle : Kamov Ka-52 Alligator
Envergure : 14.00 m diamètre de chaque rotor
Longueur : 15.60 m
Hauteur : 4.95 m
Surface alaire : N.C.
Motorisation : 2 turbines Isotov TV3-117VMA
Puissance totale : 2 x 2200 ch.
Armement : 1 canon-mitrailleur de calibre 30mm, roquettes non guidées de 80 et 120mm en paniers, missiles antichars 9M120 Ataka, air-sol Kh-25M et air-air R-73. Possibilité d'emporter deux nacelles canons de calibre 23m sur Ka-52K.
Charge utile : -
Poids en charge : 10800 kg
Vitesse max. : 300km km/h au niveau de la mer
Plafond pratique : 5500 m
Distance max. : 600 Km à charge maximale
Equipage : 2
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Profil couleur

Profil couleur du Kamov Ka-52 Alligator ‘Hokum-B’

Plan 3 vues

Plan 3 vues du Kamov Ka-52 Alligator ‘Hokum-B’
Fiche éditée par
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Vidéo du Kamov Ka-52 Alligator ‘Hokum-B’

Démonstration du Ka-52 Alligator au Bourget en 2013.