Lorraine Hanriot LH-16

Fiche d'identité

Appareil : Lorraine Hanriot LH-16
Constructeur : Lorraine Hanriot
Désignation : LH-16
Nom / Surnom :
Code allié / OTAN :
Variante : LH-10, LH-11, LH-12, LH-13, LH-16-1
Mise en service : 1934
Pays d'origine : France
Catégorie : Avions de reconnaissance
Rôle et missions : Observation du champ de bataille, réglage des tirs d'artilleries, entraînement basique et intermédiaires, liaisons.

Sommaire

“ L'observateur de l'Armée de l'Air né d'une erreur industrielle ”

Histoire de l'appareil

L’entre-deux-guerres fut une période charnière pour les aviations de bombardement et de chasse. Les avions en question se développèrent et se modernisèrent en profondeur durant cette période de vingt ans. Parallèlement à cela d’autres segments stagnèrent à l’image de l’aviation d’entraînement ou encore de celle de lutte anti-sous-marine. Et enfin de très rares régressèrent même telle l’aviation d’observation qui peinait à produire des avions aussi réussis que durant la Première Guerre mondiale. Il fallut attendre le conflit suivant pour voir revenir des avions d’observation réellement réussis et marquants.
Parmi ceux nés durant cette entre-deux-guerres un avion français est particulièrement remarquable car finalement mal pensé et totalement inadapté à son temps : le Lorraine Hanriot LH-16.

Au cours de la seconde moitié des années 1920 le motoriste français Lorraine présenta son modèle 5P dont les versions allaient de 100 à 120 chevaux de puissance et permettait de propulser avant tout des avions d’entraînement et de tourisme. Ce moteur à cinq cylindres en étoile rencontra un tout petit succès avec quelques commandes liées aux constructeurs d’avions Caudron et Dyle & Bacalan mais vraiment de succès. En Italie Caproni proposa même une version francisé de son utilitaire monomoteur Ca.97 doté d’un Lorraine 5Pc de 120 chevaux mais finalement demeurée sans suite.
Associé à l’avionneur Hanriot le motoriste Lorraine proposa de ce fait le LH-10, un avion dédié aux écoles d’aviation civile qui commençaient à apparaître dans l’Hexagone mais aussi à l’intérieur des colonies françaises. Il s’agissait de sauver les investissements autour du moteur 5P.

Deux exemplaires de ce Lorraine Hanriot LH-10 seulement furent produits, ainsi que deux LH-11. La seule différence entre les deux avions résidait dans la motorisation : Lorraine 5Pa de 100 chevaux pour les premiers et Lorraine 5Pb de 110 chevaux pour les seconds.
Début 1931 l’Aéronautique Militaire demanda à l’avionneur de développer une version militaire de son avion dédiée à l’entraînement de base. Cependant les officiers français n’avaient aucune confiance dans les moteurs dont la cylindrée était inférieur à neuf cylindres. Et Lorraine ne produisant alors pas de tel moteur les ingénieurs décidèrent de greffer un Salmson 9 de 130 chevaux. Les essais ne furent pas concluants, l’Aéronautique Militaire laissant alors de côté ce petit LH-12.
En 1932 Lorraine Hanriot produisit cinq avions issus de celui-ci mais dédiés à une école de pilotage située dans les Alpes. L’avion reprenait le train renforcé du LH-12 mais revenait au moteur Lorraine 5Pb d’origine. Il fut désigné LH-13. Puis la production s’arrêta quelques mois. Beaucoup pensaient alors l’aventure industrielle de ce biplace terminée.

Fin 1932 l’Aéronautique Militaire revint vers Lorraine Hanriot. Elle envisageait d’acquérir soixante exemplaires d’une version mixte d’entraînement basique et d’observation du champ de bataille avec capacité secondaire de réglage des tirs d’artilleries. L’avionneur lança alors les travaux de celui qui allait devenir le LH-16. Bien sûr les militaires français étaient toujours aussi réticents vis à vis des moteurs qu’ils ne connaissaient pas et l’avionneur leur proposa alors le Renault 4Pdi à quatre cylindres en ligne d’une puissance de 120 chevaux. Il s’agissait d’une version légèrement bridée du moteur équipant alors les Caudron C.400 Phalène de liaisons. La première décision tournait autour de trente avions pour chaque mission.

Pourtant à l’automne 1933 le ministère de l’Air revit à la baisse sa commande. Désormais il n’était plus question que de quarante-cinq machines : quinze d’entraînement basique et intermédiaire non armée et trente d’observation et de réglage des tirs d’artillerie disposant d’un armement défensif. Les premiers Lorraine Hanriot LH-16 de série à entrer en service furent les avions écoles. Ils arrivèrent en dotation en janvier 1934.
À l’été 1935 les quarante-cinq avions avaient été fabriqués et livrés. Toutefois l’aviation française n’utilisa que vingt-neuf exemplaires d’observation, l’un d’entre eux s’étant écrasé durant son vol de livraison.

Extérieurement seule la mitrailleuse défensive arrière Vickers de calibre 7.7 millimètres permettait de distinguer les LH-16 d’entraînement des LH-16-1 d’observation et de réglage des tirs d’artilleries. Pour le reste les avions étaient identiques. Ils se présentaient sous la forme de monoplans à ailes haute parasol elliptique disposant d’un train d’atterrissage classique fixe largement haubané. La structure de l’avion était de construction mixte en métal, bois, et contreplaqué. Le moteur Renault 4Pdi entraînait une hélice bipale en bois.
Les deux membres d’équipage prenaient place dans un poste de pilotage en tandem à l’air libre. De ce fait les Lorraine Hanriot furent parmi les premiers avions de la jeune Armée de l’Air.

En unités les Lorraine Hanriot LH-16-1 ne démontrèrent jamais de véritables qualités opérationnels. Leur lenteur aurait pu faire d’eux des postes d’observation fiables malheureusement pour les équipages ces avions étaient trop instables et tenaient mal le vol horizontal. Surtout leur fragilité interdisait aux LH-16-1 d’être déployés en Afrique et en Asie, c’est à dire là où la France possédait ses colonies. Les LH-16-1 furent donc employés principalement dans le nord et l’est de la France, notamment le long des frontières avec l’Allemagne.
Début 1939 les vingt-six LH-16-1 encore en dotation furent remplacés en première ligne par des ANF-Les Mureaux 117 bien plus modernes et surtout adaptés à leurs missions. De ce fait ils furent désarmés et affectés à une école de pilotage de l’Armée de l’Air aux côtés des LH-16 de première série. Ils servirent ainsi pour l’écolage jusqu’à la bataille de France. Quelques-uns furent employés durant les opérations pour des vols de liaisons et de vaguemestres. Après l’Armistice ils furent retirés du service et la plus part fut ferraillée.

Ainsi se terminait la carrière d’un avion mal conçu, issu d’un avion civil construit à seulement neuf exemplaires de série en trois versions. En fait la version principale fut bien le Lorraine Hanriot LH-16 militaire. Ce monoplan parasol ne laissa pas un souvenir impérissable aux militaires français.
Aucun n’est parvenu jusqu’à nous.

 

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Photos du Lorraine Hanriot LH-16

Caractéristiques techniques

Modèle : Lorraine Hanriot LH-16-1
Envergure : 11.90 m
Longueur : 8.22 m
Hauteur : 2.62 m
Surface alaire : 22.00 m2
Motorisation : 1 moteur en ligne Renault 4Pdi
Puissance totale : 1 x 120 ch.
Armement : Une mitrailleuse Vickers de 7.7mm sur affût mobile arrière.
Charge utile : -
Poids en charge : 945 kg
Vitesse max. : 155 km/h au niveau de la mer
Plafond pratique : 4225 m
Distance max. : 375 Km à masse maximale
Equipage : 2
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Profil couleur

Profil couleur du Lorraine Hanriot LH-16

Plan 3 vues

Plan 3 vues du Lorraine Hanriot LH-16
Fiche éditée par
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Vidéo du Lorraine Hanriot LH-16

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