Mikoyan MiG-29K ‘Fulcrum-D’

Fiche d'identité

Appareil : Mikoyan MiG-29K ‘Fulcrum-D’
Constructeur : Mikoyan
Désignation : MiG-29K
Nom / Surnom :
Code allié / OTAN : Fulcrum-D
Variante : MiG-29KUB, MiG-29KR, MiG-29KUBR
Mise en service : 2009
Pays d'origine : Russie
Catégorie : Chasseurs modernes et actuels
Rôle et missions : Chasseur multi-rôle embarqué

Sommaire

“ Une navalisation peu réussie ”

Histoire de l'appareil

L’une des difficultés dans l’industrie aéronautique contemporaine réside souvent dans la capacité à produire des avions de combat pouvant opérer depuis des porte-avions. Aujourd’hui les pays ayant cette capacité se comptent sur les doigts d’une seule main : les États-Unis, la France, la Russie et dans une moindre mesure la Chine. Cette dernière en effet se contente en fait de copier plus ou moins sous licence des avions produits par l’avionneur russe Sukhoi. Face à ce dernier pourtant le légendaire constructeur Mikoyan est présent au travers d’un petit biréacteur vendu à l’export : le MiG-29K, alias Fulcrum-D selon la nomenclature de l’OTAN.

C’est au début des années 1980 que l’avionneur Mikoyan travailla sur le principe d’un chasseur embarqué capable de damer le pion des meilleurs avions occidentaux. Les responsables soviétiques avaient alors compris que leur Yakovlev Yak-38 Forger ne tiendrait pas la distance face à des machines, alors très modernes, comme le Dassault-Breguet Super Étendard français ou surtout le McDonnell-Douglas F/A-18A/B Hornet américain.
Plusieurs options s’ouvraient alors pour Mikoyan : développer une machine de zéro comme l’avaient fait les constructeurs américains et français ou bien adapter un avion déjà présent dans son catalogue. C’est cette seconde option qui fut retenu. Les ingénieurs durent alors plancher sur une version navalisée du biréacteur MiG-29, considéré en URSS comme un avion léger.
Deux prototypes furent commandés. À la même époque son principal concurrent, Sukhoi, travaillait sur un avion similaire dérivé lui du Su-27 beaucoup plus imposant. L’Union Soviétique comptait bien opposer les deux machines pour découvrir laquelle réussirait à battre l’autre.

Le nouvel avion reçut la désignation officielle de Mikoyan MiG-29K, K pour Kuznetsov du nom du porte-avions soviétique alors en chantier ! Plusieurs éléments provenaient de la version améliorée de l’avion, le MiG-29M, également en chantier à la même époque.
Les deux prototypes furent assez vite assemblé.
Outre la crosse d’appontage et le renforcement du train d’atterrissage le nouvel avion fut doté d’une voilure repliable aux extrémités afin de facilité son entreposage dans les hangars du porte-avions. C’est dans cette configuration que le prototype Izdeliye 9.41 réalisa son premier vol le 23 juillet 1988.
Quelques jours seulement après celui-ci l’avion fut identifié sur le tarmac de son centre d’essais par un satellite de surveillance de la CIA. L’OTAN attribua à l’avion la désignation de Fulcrum-D.

Alors que les essais en vol allaient bon train l’Union Soviétique subit un choc très fort : la perte de sa zone d’influence en Europe orientale. En novembre 1989 le mur de Berlin fut abattu et avec lui quelques semaines plus tard c’est la République Démocratique d’Allemagne qui se fissurait. Les jours du marxisme étaient comptés en Europe.
En 1990 l’Union Soviétique s’effondra, renaissant timidement sous la forme d’une Communauté des États Indépendants à l’économie en miettes. Les programmes militaires, notamment aéronautiques, furent gelés. Le Mikoyan MiG-29K Fulcrum-D n’y fit pas exception, pas plus d’ailleurs que son concurrent de chez Sukhoi.
Les deux avionneurs devaient désormais survivre !

Deux ans après la fin de l’Union Soviétique la jeune Russie décida de relever son programme de porte-avions et de chasseurs embarqués. Malheureusement pour Mikoyan son MiG-29K fut battu officiellement par le Sukhoi Su-27K. Ce dernier allait être produit sous la désignation de Su-33.
Contre toutes attentes Mikoyan, pourtant très fragile économiquement à cette époque ne ferrailla pas ses deux chasseurs embarqués. Ils furent remisés, faute de mieux, dans un hangar poussiéreux.

Six ans plus tard, en 1998, l’Indian Navy lance des pourparlers avec la Russie autour du rachat du porte-avions Amiral Gorshkov, un bâtiment ayant très peu navigué et datant de la fin de la guerre froide. Dans le même temps elle annonce rechercher un avion d’arme destiné à opérer dessus. L’Inde n’entretient alors pas d’assez bonnes relations avec les États-Unis pour espérer pouvoir lui acheter quoi que ce soit. La proposition française est bien trop onéreuse, il ne reste donc plus que la Russie.
Les amiraux indiens trouvent là encore le Sukhoi Su-33 beaucoup trop cher pour un avion qui finalement n’a jamais rien démontré. Mikoyan décide alors de proposer son MiG-29K, dans une version modernisée, désignée Izdeliye 9.51. L’avionique est modernisée, une perche amovible de ravitaillement en vol est installée dans le nez

À la demande expresse de l’Indian Navy des équipementiers français comme Sagem ou Thales sont intégrés dès 2001 au développement de ce nouveau MiG-29K. Finalement au tout début de l’année 2004 une commande officielle est passée pour seize avions : douze monoplaces et quatre biplaces de transformation opérationnelle. Ces derniers reçoivent la désignation de MiG-29KUB. S’ils ne possèdent pas une véritable capacité multi-rôle les biplaces peuvent cependant réaliser des missions de défense aérienne ou d’appui tactique.

Ces avions entrent en service au sein du Naval Air Squadron 300 en 2009-2010 puis au sein du Naval Air Squadron 303 en 2012. Par rapport aux BAe Sea Harrier FRS Mk-51 qu’ils remplacent alors les MiKoyan MiG-29K Fulcrum-D permettent de gagner en vitesse de croisière, en autonomie, et en emport d’armement. Pourtant les chasseurs russes ne mettent pas longtemps à décevoir les pilotes indiens. Il est délicat à piloter, et à plusieurs reprises les accidents sont évités de peu. Pour autant d’autres avions furent ensuite acquis, venant renforcer l’arsenal de l’aéronavale indienne.
Entre novembre 2019 et novembre 2020 trois MiG-29KUB indiens sont perdus, dont l’un occasionnant la mort du pilote instructeur. L’Indian Navy décide alors d’engager la succession de ces avions, ouvrant désormais le marché à des constructeurs comme Boeing et Dassault Aviation.
L’Inde n’est pas le seul pays à finalement avoir utilisé le MiG-29K.

En 2011 alors que les avions indiens commençaient à servir en unité l’AVMF-R, l’aéronavale russe, passa commande pour vingt-quatre avions. Pourtant quelques jours avant cette décision d’achat un MiG-29KUB de présérie fut perdu en essais, tuant sur le coup ses deux membres d’équipage.
Qu’à cela ne tienne donc le contrat était signé. Vingt d’entre eux étaient des monoplaces MiG-29KR et les quatre autres des biplaces MiG-29KUBR. S’ils conservaient les mêmes aspects que les avions de l’Indian Navy il ne possédaient qu’une avionique russe. Tous les éléments d’origine française furent déposés. Ces avions devaient en fait réaliser avant tout des missions d’assaut à la mer, d’appui tactique des opérations amphibies, et de lutte anti-navire. Ils laissaient ainsi au Su-33 Flanker-D les seules missions de défense aérienne.

Les Mikoyan MiG-29KR Fulcrum-D russes connurent le feu en 2015 au-dessus de la Syrie, apportant l’appui aux forces du dictateur Bachar El-Assad. L’année suivante un exemplaire fut perdu, sans doute suite à une collision aviaire. Le pilote réussit à s’éjecter et survécut à sa mission. À partir de 2020 ces avions ont progressivement remplacés les Sukhoi Su-33 pourtant encore officiellement en service. Pour autant les deux modèles de chasseurs opéraient depuis le sol, le porte-avions russe n’étant plus en condition de mettre en œuvre le moindre aéronef.
L’avenir de ces chasseurs est donc assez sombre.

Si l’Union Soviétique, puis actuellement la Russie, ont su concevoir quelques-uns des meilleurs chasseurs des soixante-dix dernières années le Mikoyan MiG-29K Fulcrum-D n’entre définitivement pas dans cette catégorie. La faute en revient en fait au manque cruel d’habitude des ingénieurs soviétiques puis russes dans le développement d’avions embarqués.

 

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Photos du Mikoyan MiG-29K ‘Fulcrum-D’

Caractéristiques techniques

Modèle : Mikoyan MiG-29KR Fulcrum-D
Envergure : 11.99 m
Longueur : 17.30 m
Hauteur : 4.40 m
Surface alaire : 43.00 m2
Motorisation : 2 turboréacteurs Klimov RD-33MK
Puissance totale : 2 x 5400 kgp. ou 8999kgp avec post-combustion
Armement : Un canon-mitrailleur GSh-30-1 de calibre 30mm. Charge externe de 4500kg : missiles air-air R-73 et R-77, anti-navires Kh-31 et Kh-35, bombes guidées KAB-500, et roquettes en paniers.
Charge utile : -
Poids en charge : 24500 kg
Vitesse max. : 2200 km/h à 10900 m
Plafond pratique : 17450 m
Distance max. : 850 Km avec charge de combat de 2500kg
Equipage : 1
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Profil couleur

Profil couleur du Mikoyan MiG-29K ‘Fulcrum-D’

Plan 3 vues

Plan 3 vues du Mikoyan MiG-29K ‘Fulcrum-D’
Fiche éditée par
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Vidéo du Mikoyan MiG-29K ‘Fulcrum-D’

Reportage de la télé russe sur les MiG-29K indiens