SET Model 7

Aujourd’hui quasiment retombée dans l’oubli la Societatea Exploatări Technic, ou SET, fut un des principaux constructeurs d’aéronefs en Roumanie durant l’entre-deux-guerres. Spécialisée dans l’assemblage et la construction sous licence d’avions d’entraînement étrangers, comme le Fleet Model 10 Finch canadien ou le Nardi FN.305 italien la SET produisit pourtant également ses propres machines. La plus part pourtant ne dépassa pas le stade expérimental, à l’exception notable d’un biplan pensé pour l’entraînement intermédiaire et avancé avant d’être finalement utilisé en temps de guerre pour de la reconnaissance armée : le SET Model 7.

Avec l’expérience acquise à la fin des années 1920 grâce à son biplan d’instruction basique Model 3 la Societatea Exploatări Technic se lança en 1930 dans le développement d’un nouvel avion dédié à l’entraînement plus perfectionné. Désigné Model 7 il était mû par un moteur à 14 cylindres en étoile Armstrong Siddeley Jaguar Mk-IIIA de facture britannique d’une puissance de 380 chevaux. Non armé ce biplan d’envergure égale possédait un poste de pilotage biplace en tandem et un train d’atterrissage classique fixe. L’avion était assemblé en tubes de métal recouverts de feuilles d’alliages légers et de panneaux de contreplaqué. La voilure de son côté était en bois. Le SET Model 7 était à cette époque un biplan particulièrement académique. L’Aeronautica Regală Romana passa commande pour cinquante exemplaires après que le prototype ait volé en mars 1931.

Ces avions entrèrent en service à l’été 1932 et l’aviation royale roumaine posséda sa pleine dotation début 1934. Au sein de l’école de pilotage de Roumanie le SET Model 7 avait plutôt bonne réputation même si son moteur britannique Jaguar Mk-IIIA posa quelques problèmes de surchauffe dans les premiers mois d’exploitation. Malgré cela élèves et instructeurs appréciaient cet avion qui demeura en service scolaire jusqu’en 1942, étant alors remplacé par le monoplan IAR-27 également de conception et de production roumaine.

En 1934 la SET lança l’étude d’une version améliorée du Model 7 axée sur le moteur français à sept cylindres en étoile Gnome-Rhône 7K. Le recours à ce dernier fut justifié par le fait qu’il était d’une architecture moins complexe pour une puissance plus importante et une robustesse à l’époque sans équivalence ou presque. Désormais il n’était plus question d’un avion d’entraînement mais de reconnaissance armée qui reçut la désignation de Model 7K. Utilisant comme base l’avion d’entraînement un armement défensif fut installé sous la forme de trois mitrailleuses américaines Lewis de calibre 7.7 millimètres. L’une était synchronisée en position de chasse tandis que les deux autres étaient jumelées sur un affût mobile en poste arrière. En outre un appareillage photo fut installé dans une baie sous le fuselage ainsi qu’une radio dans le poste de l’observateur mitrailleur. Vingt exemplaires n furent commandés. Ils entrèrent en service à l’été 1936.

À l’usage le Model 7K se révéla tellement efficace, notamment pour des missions de surveillance frontalière et de patrouille côtière que l’Aeronautica Regală Romana passa commande au début de l’année 1937 pour quarante exemplaires supplémentaires. Les vingt premiers étaient des Model 7KB dotés d’une charge de bombes de 300 kilogrammes et les vingt seconds des Model 7KD désarmés de liaisons et de soutien d’état-major. Ils furent tous livrés en fin 1937 et fin 1938.

Sous l’impulsion du dictateur Ion Antonescu la Roumanie rejoignit l’Axe, devenant un des soutiens militaires les plus importants de l’Allemagne hitlérienne. De ce fait les avions de ce pays participèrent à de nombreux combats contre les forces alliées, et notamment soviétiques. Plusieurs SET Model 7K/7KB participèrent aux actions offensives contre l’URSS. À cette occasion ces avions menèrent des raids d’attaque au sol, notamment dans le nord de la Roumanie et dans l’actuelle Ukraine. Cependant ces biplans ne tenaient pas longtemps les airs face à la chasse et la DCA soviétiques. Aux regards d’un fort taux de perte l’état major roumain décida de les retirer du service en janvier 1944. La version d’entraînement Model 7 leur survécu quelques mois, quittant les rangs de l’Aeronautica Regală Romana en novembre de la même année. Ainsi se terminait l’aventure du plus abouti des avions conçus par la Societatea Exploatări Technic.

En 1936 une version hydravion d’entraînement et d’observation fut construite à huit exemplaires pour le compte de la Forțele Navale Romane sans que l’on sache exactement ce qu’il advint de ces SET Model 7H, notamment durant la Seconde Guerre mondiale. Malgré des touches avec la Bulgarie et avec la Yougoslavie jamais le Model 7 ne fut exporté, ni en version terrestre ni en version à flotteurs. Il n’existe aujourd’hui plus aucun exemplaire de ce biplan monomoteur.