SNCAC NC.1080

Fiche d'identité

Appareil : SNCAC NC.1080
Constructeur : Société Nationale de Constructions Aéronautiques du Centre
Désignation : NC.1080
Nom / Surnom :
Code allié / OTAN :
Variante :
Mise en service : 1949
Pays d'origine : France
Catégorie : Avions expérimentaux
Rôle et missions : Prototype de chasseur embarqué

Sommaire

“ Un prototype de chasseur à la fin mystérieuse ”

Histoire de l'appareil

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale la France comptait bien retrouver la place qui était la sienne depuis les premières années de l’aviation. Des programmes furent lancés tous azimuts, aussi bien dans le domaine civil que militaire. Il fallait impérativement montrer que malgré les années d’occupation allemande les industriels avaient toujours le savoir-faire pour tenir la dragée haute à ses concurrents américains et britanniques. Parmi les programmes les plus intéressants de la seconde moitié des années 1940 il y avait celui destiné à fournir à la Marine Nationale son premier chasseur embarqué à réaction. L’un des trois prétendants était le SNCAC NC.1080.

Le premier vol le 11 novembre 1946 du Sud-Ouest SO.6000 Triton ouvrit bien des perspectives aux avionneurs français. Désormais ils pouvaient investir totalement dans l’étude et le développement d’avions à réactions. C’est la raison pour laquelle à Paris l’état-major de la Marine Nationale lança quelques semaines plus tard, en janvier 1947, programme visant à se doter d’un avion de chasse embarqué mû par un réacteur. L’idée était alors de disposer d’un avion équivalent à ce qui se faisait aux États-Unis et au Royaume-Uni pour respectivement l’US Navy et la Royal Navy. Trois avionneurs y répondirent.

Si Arsenal proposait le très original VG.90 les SNCAC et SNCAN proposaient de leur côté des avions plus académiques sous la forme de respectivement les NC.1080 et N.2200.
La Société Nationale de Construction Aéronautique du Centre proposa alors la direction des opérations à l’ingénieur en chef Germain Pillon. Celui-ci n’était pas un inconnu en France puisqu’il avait conçu avant-guerre le bombardier en piqué Loire-Nieuport LN.401 construit en petite série.

Pillon avait choisi comme moteur principal le Rolls-Royce Nene Mk-102 développant 2268 kilogrammes de poussée. Ce turboréacteur britannique était alors l’un des plus évolués sur le marché. Le SNCAC NC.1080 se présentait extérieurement sous la forme d’un monoplan à aile basse doté d’une flèche de 22 degrés au quart de la corde. Il possédait un empennage de petite taille ainsi qu’un train d’atterrissage tricycle escamotable. Le pilote prenait place dans un cockpit monoplace doté d’un siège éjectable également de conception britannique. C’est sous l’immatriculation civile provisoire F-WFKZ que l’avion vola pour la première fois le 29 juillet 1949 entre les mains du pilote d’essais Fernand Lasne. L’avion était en configuration lisse, sans armement. Les trois canons internes de calibre 30 millimètres ne furent en fait jamais installés.

Dès le retour sur le plancher des vaches les ingénieurs français durent reprendre en profondeur le NC.1080. Lasne fit parts de vibrations au niveau de l’empennage et de difficultés à tenir l’avion droit lors des phases de vol horizontal. Le prototype de chasseur embarqué fut renvoyé en usines. À la même époque le gouvernement français décida de regrouper les constructeurs nationalisés en 1936 autour de nouveaux poles. La SNCAC fut ainsi absorbée par la SNCAN… qui concevait alors l’un des concurrents au NC.1080. On put croire alors que cela allait tuer l’avion mais pas du tout. En fait la Marine Nationale avait déjà fait savoir que le N.2200 n’était pas au niveau des attentes des amiraux français. La compétition semblait donc désormais se jouer entre l’Arsenal VG.90 et le SNCAN NC.1080.
On renvoya le prototype en ateliers. Germain Pillon et ses équipes choisirent d’agrandir l’empennage et d’ajouter des spoilers. Les essais en vol purent ainsi reprendre.

C’est le 31 mars 1950 que sous l’égide du Centre d’Essais en Vol le SNCAN NC.1080 put reprendre ses essais en vol Fernand Lasne confirma alors que l’avion était toujours aussi difficile à prendre en main, mais moins qu’avant cependant. Les pilotes d’essais Jean Sarrail et Pierre Gallay avaient rejoint le programme pour le compte du CEV. C’est ce dernier qui était aux commandes le 7 avril 1950 lorsqu’au bout d’un quart d’heure de vol il partit en chandelle et en vrille avant de s’écraser dans un terrain de la ville de Ballancourt-sur-Essonne à une grosse dizaine de kilomètres de Brétigny-sur-Orge. Le prototype fut détruit et le pilote d’essais tué sur le coup. L’enregistreur de vol ayant été endommagé ses données se révélèrent inexploitables par les enquêteurs. On ne sut jamais donc les réelles causes de l’accident et de la perte du NC.1080.

Tout comme l’Arsenal VG.90 et le SNCAN N.2200 le SNCAC NC.1080 ne déboucha sur rien de concret. Surtout la Marine Nationale était dans l’impasse et dut faire appel à un avion étranger, le De Havilland D.H.116 Sea Venom britannique construit sous licence locale comme Sud-Est SE.201 Aquilon. Il faudra attendre le début des années 1960 et le Dassault Étendard IVM pour qu’enfin la Royale vole sur un avion de conception et de construction françaises. Il ne reste évidemment plus rien de nos jours du NC.1080, les rares pièces détachées ayant été envoyées à la ferraille après la fin de l’enquête en 1951.

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Photos du SNCAC NC.1080

Caractéristiques techniques

Modèle :
Envergure : 12.00 m
Longueur : 12.87 m
Hauteur : 4.70 m
Surface alaire : 28.40 m2
Motorisation : 1 réacteur Rolls-Royce Nene Mk-102
Puissance totale : 1 x 2268 kgp. sans post-combustion
Armement : aucun
Charge utile : -
Poids en charge : 7700 kg
Vitesse max. : 975 km/h à 5000 m
Plafond pratique : 12700 m
Distance max. : 2 Heure(s)
Equipage : 1
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Profil couleur

Profil couleur du SNCAC NC.1080

Plan 3 vues

Plan 3 vues du SNCAC NC.1080
Fiche éditée par
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Vidéo du SNCAC NC.1080

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