Pierre-Marie BOURNIQUE

Le pionnier lorrain

Pierre-Marie Bournique nait le 4 mars 1888 à Abreschviller (Moselle) alors en territoire annexé par l’Allemagne suite à la guerre de 1870. Ses parents sont exploitants forestiers et assez logiquement le jeune homme s’oriente dans cette voie après l’obtention de son certificat d’études primaires. En parallèle de l’aide qu’il fournit à ses parents il obtient une bourse d’études afin d’intégrer un lycée à Strasbourg puis à Nancy. Il y obtient son baccalauréat. Grâce à ses très bon résultats il intègre à 19 ans, à la rentrée 1907 le prestigieux collège Magdalen d’Oxford en Angleterre où il suit un cursus d’études supérieures en sylviculture. Au cours d’un stage de perfectionnement au Canada, plus particulièrement à Vancouver, Bournique découvre l’aviation balbutiante.

Dans un journal canadien il suit les exploits des frères Wright. De retour en France il se décide à fréquenter l’aérodrome de Champagne (devenu ensuite la Base Aérienne 112 de Reims) durant ses jours de repos. Très vite Pierre-Marie Bournique fait son choix : il sera aviateur. À 21 ans, âge de la majorité à l’époque, il débute ses cours de pilotage sur le terrain d’aviation de Buc non loin de Versailles. Il découvre en même temps la vie parisienne, nettement moins corsetée que celle des territoires alors encore sous occupation allemande.
Le 19 juillet 1910 il obtient de l’Aéro-Club de France son brevet de pilote.

Pierre-Marie Bournique est alors recruté par l’aviateur et homme d’affaire Robert Esnault-Pelterie comme pilote maison. Il doit essayer les avions développés et assure notamment le premier vol d’essais du REP Type D. En janvier 1911 Bournique est recruté par l’avionneur Deperdussin. Un mois plus tard, le 13 février exactement, il décollage à bord d’un Deperdussin Modèle 1910 modifié en biplace avec un moteur de 100 chevaux, un passager à son bord. L’aviateur français établit alors le record du 100 kilomètres passager jusque là détenu par son ancien employeur. Bournique entre dans l’Histoire de l’aviation.

Dans son village natal d’Abreschviller ses parents en sont avisé par la presse. Il devient une gloire locale. Le presse nationale française et internationale le réduisent à «Pierre Marie», sans comprendre qu’il s’agit là de son prénom composé. Qu’à cela ne tienne le jeune aviateur est réputé pour son sang-froid et sa parfaite maîtrise de l’avion.

Au départ de l’aérodrome de Champagne le 18 mai 1911 Pierre-Marie Bournique embarque Paul Dupuis, jeune officier saint-cyrien. Ils doivent rejoindre le camp militaire de Châlons où l’armée française stationne au plus près des positions allemandes. Le temps est mauvais, le plafond très bas, et des rafales se font sentir. Malgré sa prudence légendaire Bournique choisit de décoller. Quelques minutes plus tard le vent rabat son monoplan qui chute de près de 80 mètres avant de heurter le sol. L’avion s’embrase. Les témoins ont juste le temps de sortir l’aviateur, grièvement brûlé, que son passager meurt calciné. Bournique décède quelques heures plus tard à l’hôpital de Reims, des suites de ses blessures. Il avait 23 ans.

Dans la petite communauté aéronautique de ces années 1910 la mort de Pierre-Marie Bournique fut ressentie comme un drame effroyable. Trois ans avant son décès il était devenu oncle, via sa sœur ainée, d’un petit Henri Karcher, futur héros de la Libération de Paris en août 1944. Bon sang ne saurait mentir.


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Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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