L’Armée de l’Air participe aux frappes contre la dictature syrienne

On aurait pu les penser seulement navales, les frappes aériennes furent également le fait d’avions de combat. Ce samedi 14 avril en tout début de nuit des avions de combat Rafale B ont participé aux côtés d’avions britanniques à des frappes contre des positions militaires officielles syrienne dans la région de Homs. Il s’est agi du tir de missiles de croisière SCALP-EG tirés à distance de sécurité.

Au final les six Dassault Aviation Rafale B qui ont participé à ces raids ont décollé ce vendredi 13 avril 2018 au soir depuis la Base Aérienne 113 de Saint-Dizier en Haute-Marne. Chacun des chasseurs omnirôles français emportait deux missiles de croisière ainsi que deux missiles air-air Mica permettant leur autodéfense.
Durant la nuit ils ont pris la direction de la Syrie, accompagnés par quatre chasseurs Dassault Aviation Mirage 2000-5F chargés de leur protection. Pour permettre aux dix avions français de rejoindre l’espace aérien syrien ils étaient accompagnés d’un nombre actuellement non divulgué de ravitailleurs en vol Boeing C-135FR.

Selon nos informations les Rafale B français ont frappé, à bonne distance, deux cibles différentes aux alentours de la ville syrienne de Homs : un centre de fabrication et de stockage d’armes chimiques appartenant au régime syrien et une base aérienne toute proche sur laquelle sont basés des avions de combat Sukhoi Su-22 et Su-24 susceptibles de bombarder avec des armes chimiques.
En outre cette base accueille des hélicoptères Aérospatiale SA.342 Gazelle et Mil Mi-24 armés.

Il est à noter que les Rafale B de l’Armée de l’Air n’étaient pas les seuls à cibler ces objectifs, ils étaient accompagnés de Panavia Tornado GR Mk-4 appartenant à la Royal Air Force. Eux aussi étaient accompagnés de chasseurs d’escorte, mais avaient décollé depuis la base britannique de RAF Akrotiri sur l’île de Chypre.
Il faut enfin signaler que la majorité des installations chimiques et militaires visées par la coalition internationale le furent par des navires de l’US Navy, de la Royal Navy, et de la Marine Nationale. Ils ont tiré des missiles de croisière principalement contre des objectifs sis à Damas et dans sa banlieue.

Contrairement à ce qu’à déclarer la propagande de la dictature syrienne les frappes alliées n’ont jamais ciblé des objectifs civils comme les écoles et les hôpitaux. Aucun avion allié n’a été perdu notamment parce que la chasse syrienne n’a pas eu le temps de décoller et que les responsables militaires iraniens et russes ont décidé de ne pas s’opposer physiquement aux machines américaines, britanniques, et françaises.
À priori cette série de frappes devrait être sans suite, sauf bien sûr si Bachar El-Assad avait de nouveau dans l’idée de bombarder ses populations civiles avec des armes chimiques et/ou bactériologiques. Il est désormais prévenu : la réaction internationale sera immédiate. Mais gageons que ses alliés iraniens et russes sauront faire pression sur lui.

On remarquera surtout au passage que désormais l’Armée de l’Air est capable de frapper n’importe quel point en Afrique sub-saharienne ou en Méditerranée orientale depuis ses installations métropolitaines, et plus uniquement depuis la Base Aérienne 126 de Solenzara. Un plus apporté bien sûr par la total opérabilité des Rafale dans notre aviation.

Photo © ministère des armées.

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ARTICLE ÉDITÉ PAR
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

19 réponses

  1. Tout ça sans attendre le résultat des « experts » sur les faits et preuves de l’utilisation d’armes chimiques.
    Ont frappes puis on discute et si on a eu tort ben ça partait d’une bonne intention parce qu’on le soupçonne d’avoir fait un truc mais on est pas sûr.

    Le seul point positif c’est que les MDCN sont maintenant combat proven et permet de d’avoir un bonus d’expérience au combat en cas d’export. Même si on a pas encore eu le résultat concret des frappes. Entre l’un qui dit on a tout touché et l’autre qui dit que un bon nombre de missile de croisière à été intercepté.. le temps nous en dira plus.

    Sachant qu’un missile de croisière n’est pas si difficile que ça à détruire, seul les missiles de croisière supersonique le sont, mais là c’est du tomahawk et du scalp et scalp naval subsonique allant plus ou moins à la même allure qu’un avion de ligne.

    1. @Revan
      « subsonique allant plus ou moins à la même allure qu’un avion de ligne »
      Sauf qu’un liner croise à 10.000m tandis que ces missiles à l’approche de l’objectif évoluent à 30 pieds, pas si facile que ça à intercepter

      1. Pour un system AA de courte portée (OSA AK, Tor M1/2) ça reste très compliqué mais pour les derniers systèmes de la même catégorie que le SAMP/T, S300/400 et certain Patriot c’est à dire de moyenne et longue portée c’est bien plus facile de les détruites même si vous avez raison à propos de l’altitude lié à la vitesse des Liners qui fait qu’un missile de croisière est compliqué à détruire mais pas comme il y a une trentaine d’année, Aujourd’hui les derniers modèles de missile et radar ce spécialise dans cette tache et les russes en Syrie possède de tel technologie.

    2. « Tout ça sans attendre le résultat des « experts » sur les faits et preuves de l’utilisation d’armes chimiques »

      *Petite coquille, l’enquête sur les armes chimiques utilisé par le président Bachar El-Assad n’as même pas encore commencer. D’ailleurs aucune preuve formel n’est encore apparu, sauf si les paroles sont considérées comme preuve.

        1. On peut faire dire aux gens ce qu’on mais aux faits, c’est bien difficile. Il fallait attendre les enquêtes (si elles mêmes sont sérieuses). Votre parti pris édulcore la pertinence de vos analyses

        2. Pas trop difficile Franck de jouer les « y-a-qu’à-faut-qu’on » quand des milliers de vies civiles et notamment de vies d’enfants sont mis en danger par la dictature syrienne et son allié russe ? Humainement vous le vivez bien ?

  2. Sur le raid USA/UK/ France qui a tiré au total 103 missiles de croisière la France en a tiré 12.
    En mer était mobilisé un groupe naval composé de 3 FREMM Aquitaine, une frégate antiaérienne, une frégate antisous-marine, un pétrolier ravitailleur et peut-être un SNA. Une de ces FREMM a tiré 3 mdcn.
    Le raid aérien français est parti de France vers 22h pour frapper vers 3h et a mobilisé 5 rafales de St-Dizier, 4 mirage 2000-5F de Luxeuil, 6 C-135fr et 2 E-3F partis d’avord. Les rafales ont largués 9 scalp. 5 ravitaillement en vol ont été nécessaire pour chaque chasseur.
    Côté UK, 4 tornado GR-4 ont largués 7 storm shadow (version UK du scalp) accompagné de 4 Typhoon et 1 ou 2 A330 mrtt depuis Chypre.
    Les 84 missiles restant ont été tirés par les USA depuis 3 navires en mer méditerranée, mer rouge et golfe arabo-persique et un sous-marin, mais aussi de 2 B1 lancer escorté de F-15, F-16 et accompagné de KC-10 et KC-135.

  3. On sent bien que le scénario d’une riposte de l’aviation (russe) était plausible dans les esprits . Car autant de chasseurs pures pour escorter les porteurs de missiles de croisière, d’autant que les rafales avaient chacun deux micas pour l’autoproduction : ce n’est pas rien !

    1. Il ne fallait pas non plus sous estimé l’aviation syrienne, qui d’ailleurs n’a pas pris les airs.

      1. Quels avions le régime de Damas possède qui auraient représenté une menace pour les chasseurs occidentaux ?
        Je pensais qu’ils ne leur restaient plus que des avions d’atack et non des chasseurs.

        1. Fondamentalement aucun avion syrien ne pouvait représenter de menace, dans l’absolu la poignée de MiG-29 oui. Je prépare pour mai ou juin un article dans la série des forces aériennes sur celle de Syrie. Mais les sources vérifiables (en fait non russes) sont rares !

  4. Damas possède aussi des MIG-25 et 23 qui, même s’ils sont indéniablement inférieurs aux avions occidentaux, représentent une menace. A peine décollés, ils auraient été traqués par les avions de guet aérien (AWACS) et la chasse alliée se serait chargé d’eux. C’est là que le missile meteor se montre intéressant avec sa portée de plus de 150 km. La vraie menace pour les alliés dans cette opération était les missiles de défense antiaérienne composé des SA-17, SA-22 et surtout les redoutables S-300. Dans une opération ou la coalition aurait eu les mains totalement libre, elle aurait détruit ces sites de lancement au préalable avant de frapper les cibles de l’opération comme pendant la guerre du golfe.

    1. Les MiG-23 syriens sont en fait des versions proches du MiG-27 et destinées à l’appui aérien tactique. Quant aux MiG-25, au mieux El-Assad en possède encore deux ou trois en état de vol et on ne sait pas si ce sont des versions de chasse ou de reconnaissance.

  5. Est-ce qu’on sait si les missiles de croisière de la marine coûtent plus chers que ceux de l’armée de l’air ?

  6. dictature syrienne ? il a été élu ne vous en déplaise ! et on l’a meme reçu un 14 juillet avec tous les fastes !!!!!

    1. Ne vous en déplaise domi la Syrie baasiste est une dictature, et même si un président français l’a reçu en 2008 pour la fête nationale (le même d’ailleurs qui avait permis à Khadafi de planter sa tente dans les jardins de l’Élysée) ça reste un dictateur et même un des plus sanguinaire actuellement !

  7. Et humainement comme vous vivez la situation yéménite ? 11 000 morts depuis 3 ans mais là sa n’a pas l’air de déranger l’occident. Il ne faudrait pas froisser le riche ami saoudien.

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