Le missile de croisière SCALP-EG est-il aussi fiable qu’on le prétend ?

La question mérite d’être posée après la récente annonce officielle du ministère de la défense. Récemment un missile de croisière SCALP-EG tiré depuis un de nos avion de combat a raté sa cible et s’est « autodétruit » hors de toute zone habitée, alors même que cette arme est sensée être le nec plus ultra dans l’arsenal aérien français. C’est durant le raid aérien du 1er février 2016 que l’incident de tir a eu lieu dans le nord de la Syrie.

Rien ne semble mettre en cause l’avion porteur du missile, un Dassault Rafale, pas plus d’ailleurs que son pilote. Alors la cause serait plutôt à rechercher du côté de l’arme elle-même ou de la planification de la mission. Quoiqu’il en soit cet échec pose de nombreuses questions sur la fiabilité de cette couteuse munition de précision.

D’après les quelques informations disponibles on apprend que le petit turboréacteur TRI-60-30 qui équipe le SCALP-EG n’aurait pas été totalement détruit dans l’écrasement du missile. Mais surtout l’inquiétude concerne les 400kg d’explosif à haute puissance que contient l’arme. Ils pourraient faire des ravages auprès des populations civiles syrienne ou irakiennes s’ils tombaient entre de mauvaises mains.

Ce n’est en fait pas la première fois que des incidents de tir impactent la carrière de ce missile franco-britannique (connu outre-Manche sous le nom de Storm Shadow) puisqu’un fait similaire semble avoir eu lieu durant la campagne aérienne de 2011 contre les forces libyennes du dictateur Khadafi.

Bien sûr tous les types de missiles connaissent des ratés, mais celui-ci met en lumière le fait que le SCALP-EG n’est peut être pas l’arme merveille que certains ont essayé de le faire croire depuis quelques années. Au passage on remarquera avec plaisir que la transparence n’est désormais plus un vain mot au ministère de la défense, le spectre de la « grande muette » s’éloigne de jour en jour chez les militaires français.

Photo © Armée de l’Air.


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Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

4 Responses

  1. Si ces salopards de Daesh récupèrent le missile on peux alors dire qu’il existe un risque qu’ils s’en servent pour l’étudier. Ne pourrait ils pas en tirer un drone rudimentaire ou même un missile?

    1. je suis beaucoup plus inquiet pour les populations qui pourraient tomber dessus
      je vous laisse imaginer le carnage que ca ferait sur des éleveurs et autres paysans (ou enfants ) qui y toucheraient
      en un seul coup ça ferait autant de mal que le mal qu on est censé y combattre
      Dieu les protége

  2. S’il s’est auto-détruit comme le stipule l’article il n’y a pas de risque, la charge et l’électronique auront été détruites. Quand à l’hypothètique survie du réacteur, il doit être quand même bien abîmé…
    De plus, ces armes en fin de vie devaient me semble-t-il être démantelées (à confirmer cependant). Les faire exploser sur DEASH pourrait donc constituer une économie substancielle même s’il y a quelques (rares) ratés.
    Sinon merci pour vos contributions, que je peux suivre grace à nos amis américains et leur NIPRnet depuis Bagdad.

  3. Oui enfin il faut pas exagérer non plus, mêmes les missiles nucléaires ont des ratés alors qu’ils sont les plus pointus et les plus surveiller. il me semble que chez les américains le taux de réussite attendu est de 7 sur 10. 9 sur 10 coté français (on en a aussi beaucoup moins) et 6 sur 10 coté russes. On parle bien de missiles stratégiques et non de missiles préstratégiques.
    Il est aussi tout à fait possible que l’arme est vue de possible dommage collatéraux et s’est autodétruit, qu’elle n’est pas reconnu son objectif.

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