Les vieux soldats ne meurent jamais.

Lui on peut dire qu’il en aura usé des générations de pilotes. L’avion espion Lockheed U-2 est réellement un mythe volant. À l’ère des drones de reconnaissance il pourrait faire figure d’objet obsolète, mais pourtant non il est toujours là. Et même bien là. Pour preuves les clichés publiés récemment par les services officiels américains, et repris dans la presse spécialisée anglo-saxonne. On y a voit un de ces magnifiques monoréacteur en vol d’entraînement au-dessus du désert californien.

Il n’aura échappé à personne que le vénérable avion de reconnaissance stratégique refait surface au moment où Américains et Russes sont engagés dans une guerre des nerfs autour de la situation militaire et politique en Crimée. Faut dire que les cieux russes et ukrainiens lui sont familiers. Il les a tout de même bien sillonner durant toute la guerre froide, et même après l’entrée en service de son supposé remplaçant le Lockheed SR-71 Blackbird, un avion qui pour le coup a totalement été retiré du service américain.

Bon l’aventure du U-2 en Russie (à cette époque là on disait Union Soviétique) n’a pas toujours été de tout repos. Preuve en est la mésaventure de ce pauvre Francis Gary Powers, pilote de son état, qui se fit descendre par la DCA ennemie. Particularité de l’incident, il eut lieu le 1er mai 1960 en plein jour férié soviétique, alors même qu’une parade aérienne se déroulait dans le ciel moscovite. Powers en fut bon pour quelques longs mois dans les geôles du KGB avant d’être échangé contre un agent de cette même agence interpellés en 1957 par la police fédérale américaine. Le U-2 (ou plutôt ce qu’il en restait) ne fut bien évidemment jamais rendu par les Soviétiques.

Alors en effet les financiers du Pentagone annoncent depuis quelques temps que le U-2 sera retiré du service en 2015, au profit du Northrop-Grumman RQ-4A Global Hawk. On disait la même chose du Blackbird, et plus de vingt ans après la fin de la guerre froide le U-2 est encore là, lui. D’autant que les experts internationaux s’accordent sur un point très précis : le vieil avion espion est bien plus polyvalent que le drone géant. Un comble quand on sait que celui ci a été conçu pour pallier les défauts récurrents de l’avion.

Le Lockheed U-2S dans son élément naturel, c'est à dire au-dessus des nuages.
Le Lockheed U-2S dans son élément naturel, c’est à dire au-dessus des nuages.

Même si je ne suis pas du genre à parier, je me lancerais bien en proposant de voir si dans un an et des poussières le Lockheed U-2 sera vraiment retiré du service. Rappelons à toutes fins utiles que son prototype avait réalisé son vol inaugural à l’été 1955. Visiblement la retraite à soixante ans il n’y aura pas droit. Et franchement, là-dessus, on ne va pas s’en plaindre. Il a tout de même encore une sacrée gueule ce vieux briscard.

Photos (c) US Air Force.


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Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

5 Responses

  1. @manny la bosse du dessus est plus que probablement le logement pour l’antenne satellite pour une liaison en temps réel des caméras

  2. J’en ai vu au décollage d’une grande base aérienne du sud de la France. Très beau, très élégant.

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