Les forces de l’OTAN interceptent un avion-espion russe

Une vague impression de guerre froide dans l’air ? Ce mardi 22 octobre 2014, un avion russe de reconnaissance stratégique Ilyushin Il-20 Coot-B similaire à celui ci-dessus a été intercepté par des chasseurs de l’OTAN aux abords de l’espace aérien danois. Officiellement, l’avion réalisait une mission de liaisons entre l’enclave de Kaliningrad d’où il avait décollé et le territoire métropolitain russe. L’avion a « aimablement » été raccompagné dans l’espace aérien international.

Il a fallu mettre en l’air quatre chasseurs monoréacteurs General Dynamics F-16 pour identifier et escorter l’avion hostile. Deux appartenaient aux forces néerlandaises et deux aux forces portugaises. Dans le même temps les McDonnell Douglas CF-18 déployés dans les pays baltes ont été mis en alerte.

Pour mémoire l’Il-20 est un quadriturbopropulseur de recueil du renseignement et d’écoute des communications. Hérité de la flotte soviétique, cet avion est directement dérivé de l’avion de ligne Il-18. par conséquent il possède une certaine parenté avec le patrouilleur maritime Il-38 May. La majorité des Il-20 sont actuellement utilisés par la Russie pour des missions en Ukraine et aux frontières du pays. Depuis quelques années ils ont abandonné la livrée civile de l’Aeroflot pour des couleurs plus militaires.

Par la suite l’avion a été pris en charge par la Suède. Bien que ce pays n’appartienne pas à l’OTAN, il avait été avisé des faits et avait fait prendre les airs à deux de ces chasseurs Saab JAS-39. Ceux-ci ont accompagné l’avion-espion jusqu’aux frontières de la Russie, lui faisant « gentiment » éviter l’espace aérien des états baltes.

Encore une fois la Russie joue avec les nerfs de l’OTAN. L’organisation, mais aussi son allié non-aligné suédois, ont démontré leur très grand professionnalisme, sans jamais se montrer menaçant vis-à-vis de cet avion espion.

Photo © US Department of Defense.

 

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ARTICLE ÉDITÉ PAR
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

11 réponses

  1. Ce serait pas plutôt l’OTAN qui joue avec les nerfs de la Russie ? agrandir l’alliance pour inclure les anciens pays de la sphère soviétique et se rapprocher des ses frontières , comment on peut qualifier ça ? c’est l’OTAN qui joue à un jeux très dangereux de mon point de vue. Sans parler du bouclier antimissiles en Pologne .

    1. Mais cela reste votre point de vue Azzouz. Vous ne trouverez aucune étude stratégique sérieuse et vérifiable pour étayer vos dires. Pendant plusieurs années l’entrée des nations jadis placées sous le joug soviétique était un premier pas avant l’entrée au sein de l’UE. Une Union Européenne que Moscou et ses alliés considèrent tout autant comme dangereux pour eux que l’OTAN. Donc oui des pays comme la Pologne, la Slovaquie, la Roumanie, ou encore les états baltes ont certainement bien faits de rejoindre l’OTAN, puisque ensuite ils l’ont fait avec l’UE.
      Quand au batteries antimissiles occidentales en Pologne il s’agit seulement d’une réponse de l’OTAN au déploiement de missile sol-sol conventionnels (jusqu’à preuve du contraire) russes dans l’enclave de Kaliningrad, un territoire russe en plein milieu de l’UE et de l’OTAN. Certains pourraient considérer cette enclave comme un cheval de Troie pour Moscou.

  2. juste une question !! pourquoi on ne parle pas des missions d’espionnage de l’OTAN ?? je suis pas un expert militaire mais je suppose que sa marche dans les deux sens donc rien d’anormal

    1. Parce que jusqu’à preuve du contraire toutes les missions de surveillance aérienne de la Russie par les forces occidentales se font sans aucune violation de l’espace aérien russe. A la différence de ces derniers qui eux n’hésitent plus à violer l’espace aérien de l’OTAN.

  3. « aux abords de l’espace aérien danois » ça veut dire qu’il était dans l’espace aérien international?

      1. Pourriez-vous préciser ? Parce qu’a priori, soit un avion vole dans l’espace aérien international, soit il vole dans un espace aérien national ?
        Sans tenir compte des ‘en direction de’.

        1. Si un avion à réaction se dirige vers une zone réglementée, il semble logique que les avions en alerte décollent pour l’intercepter avant que celui n’est franchi la démarcation et pas attendre sagement qu’il est violé réellement l’espace aérien protégé . Non ?

        2. Ok merci.
          Donc dans l’espace aérien international, mais ‘en direction de », « cap vers » ou « en route », je ne me souviens plus du terme juridique.
          Donc interception réglementaire. Merci.

  4. Des fois je regrette le temps de la guerre froide,le monde paraissait plus simple : les gentils d’un coté,les méchants de l’autre … Bon évidament c’est plus complexe que ça mais bon … comme tout les nostalgique je rève d’une époque que je n’est pas connue et que je tourne a mon avantage ^^ .

  5. Pour info, les Suédois ont toute une collection de photos des Caravelle, Noratlas, et autres Transall Gabriel français ‘égarés’ dans l’espace aérien suédois… 😉 !
    Sans parler des avions (ou navires, ou sous-marins…) des pays de l’Otan et de l’ex-Pacte de Varsovie…
    C’est fou ce que c’est attirant la Suède, c’est pourtant pas pour le climat… ? 😉 !

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