Le programme du Falcon 5X prend deux années de retard

C’est un très vilain coup pour l’avionneur clodoaldien. Le programme du tout nouveau biréacteur d’affaire long-courrier Dassault Falcon 5X va subir un retard de mise en service de l’ordre de deux ans environ, en raison de difficultés technologiques de la part de son motoriste Safran. Ce dernier semble à la peine dans le développement industriel de la nouvelle version de son turboréacteur Silvercrest.

Initialement le Dassault Falcon 5X aurait dû réaliser son premier vol en novembre ou décembre 2015. On sait qu’il n’eut pas lieu et qu’il ne se fera même pas cette année. Les prévisions les plus optimistes donnent ce vol inaugural pour le courant de l’année 2017. Un retard qui forcément va impacter l’avenir commercial de cet avion.

Car on sait d’ores et déjà que le Falcon 5X a été pensé par Dassault comme un futur grand succès de l’avionneur. Successeur désigné du biréacteur Falcon 2000 et du triréacteur Falcon 900 (un des best-sellers du constructeur français) ce nouveau biréacteur devrait être capable de franchir 9600 kilomètres à masse maximale. Destiné à concurrencer directement le Bombardier Global 5000 canadien autant que le Gulfstream G.450 américain le Falcon 5X préfigure l’aviation d’affaire des vingt prochaines années : un avion techniquement irréprochable (comme tous les jets civils Dassault en fait) allié à un confort très haut-de-gamme, et une consommation en carburant raisonnée.
Forcément l’impact environnemental a été réduit au maximum.

C’est là justement que Safran et son Silvercrest entrent en jeu. Sur le papier ce turboréacteur à double flux (ou turbofan) est ce qui se fait de mieux dans le domaine de l’aviation d’affaire. Moins gourmand que ses concurrents américains et canadiens, il est théoriquement aussi beaucoup plus pointu en matière de rejet de gaz à effet de serre. Seulement voilà sa conception et son usinage ont pris un retard tel que celui-ci se répercute sur l’avion lui-même.
Ce qui joue en faveur du motoriste français c’est qu’en fait Dassault ne le reniera pas pour aller vers un de ses concurrents, les modifications à apporter au programme retarderaient encore plus le programme. Dassault et Safran sont donc pieds et poings liés.

Nous autres passionnés d’aviation devront donc patienter encore au moins douze à quinze mois avant de voir voler le dernier né de chez Dassault, pour le plus grand plaisir de ses concurrents.
Fort heureusement pendant ce temps là le Falcon 7X se vend bien, et lui, vole très très bien.

Illustration © Dassault Aviation.

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ARTICLE ÉDITÉ PAR
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

5 réponses

  1. « nouvelle version de son turboréacteur Silvercrest. »
    Ce n’est pas une nouvelle version mais c’est la 1ère version du Silvercrest
    Effectivement le Falcon 7X paraît bien se vendre et il y a aussi la version dérivée 8X en plein phase de certification qui semble avoir un bel avenir

    1. Si pour vous c’est la première version, que faites-vous de celle initialement destinée au Citation Hemisphere américain ?

      1. Cépafo dans l’absolu :0)
        Mais comme Cessna a renoncé à ce moteur on peut considérer que le Falcon 5X bénéficiera de la 1ère version opérationnelle de ce moteur

        1. On est d’accord, première version opérationnelle. Ce dernier mot a toute son importance dans le cas présent. 😉

  2. Heureusement pour Safran que Dassault ne peut plus se retourner vers un autre moteur…
    Le Silvercrest est le 1er moteur civil entièrement développé par Safran. Autant dire que l’échec n’est pas envisageable !
    Ce serait mauvais en terme d’image et du retard pris dans la quête du groupe pour faire jeu égal avec Rolls-Royce, GE ou Pratt&Whitney.

    Le cahier des charges du moteur est très ambitieux à la base comme vous le dites dans l’article Arnaud. Pour y répondre SNECMA a voulu (du?) introduire beaucoup de nouvelles technologies sur ce moteur. Le problème de ces nouvelles technologies c’est que ca demande du temps pour être maitrisé… Mais on peut faire confiance aux ingénieurs pour relever ce défi et produire le moteur promis à Dassault.

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