Les Rafale M reviendront dans la Golfe à la fin de l’été

Ce nouveau déploiement de l’aviation embarquée française dans le Golfe était dans l’air du temps. L’attaque terroriste contre Nice ce jeudi 14 juillet 2016 au soir, et revendiquée par l’autoproclamé État Islamique, n’a certainement fait qu’accélérer la décision de l’Exécutif de renvoyer sur zone notre porte-avions. De ce fait dès le mois de septembre le Charles de Gaulle appareillera de Toulon pour rejoindre la zone de guerre avec ses avions de combat omnirôle Rafale M. Un déploiement qui permettra notamment d’alléger la charge de travail des pilotes de l’Armée de l’Air.

Mais surtout ce déploiement sera la première mission extérieure du Charles de Gaulle depuis le retrait du service du Super Étendard. Désormais les missions d’attaque au sol et d’appui aérien reviendront donc exclusivement aux Rafale M, qui assurent aussi les missions air-air au profit du porte-avions. L’absence des SEM sera sûrement remarqué sur le pont d’envol du bâtiment français où désormais les seuls biréacteurs réaliseront les missions offensives.

Cette nouvelle mission sera donc la troisième du Charles de Gaulle dans la région. Les pilotes des flottilles de l’aéronavale sont donc désormais coutumier du fait de frapper les positions de Daech en Irak et en Syrie. Mais surtout ce déploiement doit avoir pour point d’orgue la reprise par les forces terrestres irakiennes des principales villes tenues par les djihadistes. Ces fantassins pourront compter sur l’appui des pilotes de Rafale M.

Bien entendu nous aurons l’occasion de revenir plus amplement sur ce sujet dans les semaines et mois à venir.

Photo © Marine Nationale.

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ARTICLE ÉDITÉ PAR
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

17 réponses

  1. C’est bien beau d’utiliser jusqu’à la corde le matériel à disposition, mais quid des commandes de renouvellement de ces matériels ? Et c’est certainement pas dans la LPM que l’on voit ne serait-ce que les prémices de la construction de PA ou de quelque commande des dernières tranches de l’AC.
    Encore un point de gestion court-termiste.

    1. Si par renouvellement des matériels vous espérez celui des chasseurs embarqués je préfère être très clair : ce n’est pas à l’ordre du jour. Il faut savoir que si le ministère de la défense a été le seul (avec l’intérieur) à ne pas voir son budget baissé en 2015 et 2016, principalement suite à l’action terroriste contre notre pays, ça ne veut pas pour autant dire qu’il pourra engager des programmes aussi coûteux. Le gouvernement a été obligé de rogner sur d’autre budgets très importants (éducation nationale, culture, santé, et transport) pour maintenir à flot la défense. Les personnels de ces ministères à qui on exige qu’il se serrent la ceinture ne comprendraient pas que la France engage de nouvelles dépenses alors même que les matériels existent, même s’ils vieillissent très très vite. On s’oriente donc plus sur des chantiers de remise en état.
      Concernant le « deuxième porte-avions français », c’est un fantasme. La France n’a actuellement pas les moyens de mettre en production et encore moins de faire fonctionner un second porte-avions à propulsion nucléaire. Il faudrait peut être, à la limite, l’espérer dans le cadre d’une coopération européenne avec certains de nos alliés. En fait c’est la volonté dans les années 1980, voulue par François Mitterrand, de disposer d’une propulsion nucléaire qui a en parti tué la descendance du Charles de Gaulle. Lorsque ce dernier a été commandé en 1986 l’ennemi était encore le Pacte de Varsovie et ses supposées forces capables de fondre sur l’Europe occidentale. La fin de la guerre froide et l’immédiate diminution des crédits militaires a eu raison de lui.
      Alors certes nous savons que nos amis Britanniques sont capables de mettre en chantier plusieurs navires, mais ce sont des porte-aéronefs (destinés aux Lightning II ADAV) et non des porte-avions, et qui de surcroit demeurent à propulsion thermique et non nucléaire.
      En sommes si le Charles de Gaulle est le seul bâtiment de surface européen à propulsion nucléaire c’est aussi à cause du coût de ce type d’installation que la France ne peut pas lui donner un sister-ship. C’est tout à la fois intérêts et inconvénients de ce magnifique navire.

      1. Bonjour ,s’il est clair que le CDG n’aura pas de sister-ship, son ou ses remplacents seront à propulsion classique ; la question c’est : le futur de la chasse embarqué veut être conservé ou la France y renoncera faut d’argent. Une faute commise à l’époque est d’avoir vendu le Foch au Brésil croyant que l’on construirait un deuxième CDG

        1. La vente en seconde main du Foch était compréhensible. De toutes manières il ne convenait plus aux marins français. Il faut se souvenir du surnom que lui avait refilé les matelots toulonnais : la poumpo à l’oli du nom de ce dessert typiquement provençal qu’on déguste à Noël et qui suinte l’huile d’olive de partout. Sauf que l’huile du vieux porte-avions n’avait rien d’extra vierge et ne possédait pas la moindre AOP. Pour le reste y avait de ça. 😉

      2. il faut arrêter le CdG aura couté 7,7 milliards d’euros sur toute sa vie, à comparer avec 450 milliards de la sécu ou les 13 milliards à l’UE ou 13 milliards de subvention aux associations dont on sait tous ce qu’elles font. 33% des dépenses de la france sont pour du social au sens large contre 3% pour la défense au sense large.
        le cout du projet britannique (R&d et construction) 2,5 milliards contre 2,2 pour le CdG et ne parlons pas du prix des avions qu’il faudra mettre dessus…

    2. De toute façon usons ce matériel car il faudra très vite plus de portes avions et de plus gros.
      La France a la deuxième ZEE il faudra la protégé, seule la marine pourra le faire.
      Il est trop tard pour faire un 2ème porte avions le CdG est à la moitié de sa vie et il est trop petit.
      Donc utilisons autant que possible mais surtout il faut commencer à penser la suite.
      Pour ce qui est des rafales M, je me fais pas trop de soucis dans le sens ou la chaine de production est toujours active on a donc l’opportunité si la nécessité se présente.

  2. Alors là je voi tout a fait l’image de la pompe à huile étant natif de Marseille et petit fils de boulanger, je la fait moi même à tout les Noëls :-))

  3. Bravo pour les commentaires très pertinents de Arnaud qui orientent bien les débats sur ce site! Votre marine se comporte pour le retrait du service actif de ses navires comme la marine américaine pour ses CVN. Les navires de guerre comme les avions ne sont pas éternels et après 40 d’années d’existence ceux-ci sont bons pour la ferraille malgré un entretien rigoureux. Les forces armées de nos pays démocratiques doivent être gérées selon les grands principes des sciences de l’administration publique et tenir compte des impondérables de la politique, de la bureaucratie gouvernementale et de l’opinion du citoyen-payeur de taxes. Votre Marine Nationale cède souvent ses vieux navires qui ont encore un certain potentiel à d’autres marines étrangères; cela est fort bien. Il faut à tout prix éviter de se retrouver dans la situation très honteuse de la Marine royale canadienne qui en plein exercice avec la marine U.S. s’est retrouvée du jour au lendemain sans navire de ravitaillement d’escadre le Navire canadien de Sa Majesté (NCSM) Protecteur (AOR 509) http://www.45enord.ca/2015/05/le-ncsm-protecteur-decommissione-apres-46-ans-de-loyaux-services
    Et dans la saga du remplacement de nos CCF-118, nos décideurs politiques et militaires désirent à tout prix éviter dans une situation ubuesque similaire au cas du NCSM Protecteur. Et passez un bel été à tous les lecteurs du Vieux Continent 🙂

    1. La surface qu’occupe un CV en opérations aériennes plus ses navires d’accompagnement est grande. Ce coin de Méditerranée sera très embouteillé! Et attention aux accidents. Ce n’est pas le temps de jouer au cowboy ou au cosaque lors de ces opérations! Faudra-il confectionner un insigne du même style que le Tonkin Gulf Yacht Club? Par contre, les services de renseignement occidentaux doivent se frotter les mains de plaisirs en dans la perspective d’observer les manoeuvres du PA russe Amiral Kuznetsov !

      1. En effet, mettre autant de groupes embarqués (PA + escorte, incluant des sous-marins d’attaque !) sur si peu de place est déjà un problème.

        En ajoutant par-dessus les chasseurs de la base russe de Lattaquié, les cieux vont être vraiment encombrés. Si, comme vous le remarquez, les services de renseignement vont certainement s’en donner à coeur joie de s’observer les uns les autres, le risque d’accident en vol me parait vraiment élevé. Je croise les doigts pour que rien de fâcheux n’arrive !

    2. C’est le moment de faire un bon coup de propagande vis à vis du monde entier et de nos ennemis :
      une photo du Charles de Gaulle voguant de conserve avec l’USS Dwight Eisenhower et l’Amiral Kuznetsov et leurs escortes respectives…
      Une Armada contre DAECH !

      1. Ouais pas sûr que la marine russe soit très chaude pour une telle opération de com’. Parce que des photos entre le CdG et un porte-avions américains, je crois qu’il y en a déjà eu.

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