La France invitée d’honneur au salon ILA 2018 de Berlin

L’industrie aéronautique allemande soigne son historique partenaire français. Cette édition 2018 du salon ILA de Berlin est placée sous le signe de l’Hexagone, avec pas moins d’une quarantaine de nos entreprises invitées dont bien évidemment la principale : Dassault Aviation. Pour autant la concurrence avec les autres pays présent promet d’être rude jusqu’à dimanche 29 avril inclus.

Alors certains pourront regretter la légèreté avec laquelle les autorités françaises ont traité l’inauguration de cet ILA 2018. En effet ni le Président de la République Emmanuel Macron ni le Premier-Ministre Édouard Philippe n’ont daigné faire le déplacement jusqu’à l’aéroport Willy Brandt de Berlin en marge duquel se tient le salon. Seuls l’ambassadeur de France et la ministre des armées, madame Florence Parly, se trouvaient aux côtés de la chancelière Angela Merkel.
Un peu maigre pour un pays invité d’honneur !

Les organisateurs allemands du BDLI (pour Bundesverband der Deutschen Luft- und Raumfahrtindustrie, l’équivalent de notre GIFAS) ne se sont pas limités à inviter des constructeurs et sous-traitants français. L’Armée de l’Air est elle aussi présente au travers de deux avions de combat omnirôles Dassault Aviation Rafale mais aussi de son tout nouvel avion de transport tactique Lockheed-Martin C-130J-30 Super Hercules. Un quadrimoteur à turbopropulsion autour duquel s’articulera dans les prochains mois l’escadron de transport aérien franco-allemand installé sur la Base Aérienne 123 d’Orléans.

Lockheed-Martin d’ailleurs n’est pas venu à Berlin pour y faire de la figuration face à son concurrent Dassault Aviation. L’avionneur américain est venu avec trois F-35 Lightning II, dont l’un aux couleurs italiennes. Mais surtout le constructeur a apporter à bord d’un avion-cargo de l’US Air Force son tout nouvel hélicoptère militaire : le Sikorsky CH-53K King Stallion.

D’ores et déjà cette édition 2018 de l’ILA restera dans beaucoup de mémoires. Elle aura vu la naissance du programme SCAF visant à donner à l’Allemagne et à la France une machine commune de combat pour l’horizon 2040. Un nouveau départ pour l’Europe de la défense, et une concurrence évidente pour l’Amérique et pourquoi pas les nations aéronautiques émergentes.

Comme souvent avec les grands salons aéronautiques internationales l’absence des constructeurs russes a été largement remarquée, comme si ces derniers avaient perdu tout espoir de s’implanter durablement sur les marchés face aux avionneurs américains et européens. Triste en tous cas pour les visiteurs de ne pas pouvoir admirer les magnifiques chasseurs de salons de chez Sukhoi !

Photo © Reuters.

 

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ARTICLE ÉDITÉ PAR
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

7 réponses

  1. La règle veut que soit le président de la république ou le premier ministre soit de manière permanente sur le territoire national. Le président Macron étant en visite d’état aux USA, pas le choix, Édouard Philippe devait rester à la maison. Ils avaient notre ministre des armées tout de même.

      1. Non je pense mauvais tyming ,pour en revenir à l’aviation vous n’avez pas peur de l’exemple malheureu de l’A400M et du tyfoon ? J’ai peur que par fierté les allemands vont empêcher Dassault être maître d’œuvre alors que le bon sens l’exige .Ils vont se contenter de piller le savoir-faire tout en étant arrogant et condescendant… ( Je suis sévère mais bon c’est mérité)

        1. En fait je pense justement tout le contraire. Pour travailler assez fréquemment avec eux je peux dire que les Allemands sont des gens beaucoup plus pragmatiques que nous autres Français qui réagissons trop souvent à l’instinct plutôt qu’avec notre matière grise. Si le Bundeswehr se rend compte que les ingénieurs de chez Dassault sont plus en pointe que ceux de chez Airbus ils leur feront confiance. Maintenant il faut aussi que les Français acceptent de faire profil bas et pas d’arriver avec leurs grosses bottes en se disant : « nous on sait faire et on va vous le montrer » parce que ça ne passera auquel cas pas du tout. Ça sera à mon sens toute la difficulté du programme franco-allemand.
          Sachant qu’un second se profile actuellement et fera l’objet très bientôt d’un nouveau sujet sur le site. 🙂

  2. Tellement pragmatiques qu’ ils ont pillé la technologie d’ Alstom au profit de Siemens . Tellement pragmatiques que depuis le rapprochement entre Nexter et KMW , c’ est toujours les produits allemand qui remportent la mise , et ce même quant le blindé de Nexter avait la préférence du client . Les allemands mettant leur véto à la vente d’ élément du blindé fabriqués chez-eux . ils feront pareils avec Dassault.

    1. Oui vous avez posté votre commentaire au moment où je peaufinais l’article à ce sujet. Très fort Vincent, moi je dis monsieur !

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