Premier vol en Russie du bombardier Tupolev Tu-22M3M

C’est depuis le centre d’essais de l’avionneur à Kazan dans l’ouest de la Russie que ce premier vol a été réalisé. Ce vendredi 28 décembre 2018 le prototype du bombardier supersonique Tupolev Tu-22M3M a réalisé son vol inaugural. Même s’il n’a duré que 37 minutes ce vol s’est déroulé sans encombre. À terme ce sont environ trente avions de série qui doivent être modifiés à ce standard.

Ce premier vol aura au moins permis de valider les procédures de décollage et d’atterrissage de Tupolev Tu-22M3M et de vérifier le bonne fonction des nouveaux réacteurs Kuznetsov NK-32-02, les mêmes que sur le Tu-160M2. Il s’agit en fait des deux modernisations en cours dans les forces stratégiques russes.

Outre cette nouvelle motorisation les futurs Tu-22M3M disposeront d’une avionique largement revue et corrigée : nouveau poste de pilotage tout-écran, nouveau radar météorologie et cartographique, système de guidage, système de navigation, contre-mesures de nouvelle génération, et équipement de communications encryptées.
En outre l’armement de ces bombardiers a été revu et corrigé. Le bombardier est annoncé pouvoir tirer trois missiles de croisière Kh-32 dans sa version la plus récente ainsi que le nouveau Kh-47M2. En outre des bombes guidées au laser pourraient venir compléter cet arsenal.

Les Tupolev Tu-22M3M seront transformés à partir des Tu-22M3 actuellement en dotation dans les forces aériennes russes. Pour autant sur les soixante avions annoncés en service seule une trentaine sera modernisée dans ce sens. Les autres demeureront dans l’ancienne version. Le chantier doit s’échelonner de 2019 à 2023.
La dizaine de Tupolev Tu-22M3R de guerre électronique n’est nullement concerné par ce programme.

Le standard Tu-22M3M est annoncé par la Russie comme devant permettre de maintenir la flotte en service au moins encore vingt-cinq à trente-cinq ans. Il faut savoir que leur remplacement n’est actuellement pas à l’ordre du jour, le programme de bombardier furtif PAK DA ne concernant que la succession du Tu-160.

Photo © Agence France Presse.

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Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

Une réponse

  1. Autant pour les appareils relativement classiques et lents que sont le B52 ou le TU95/142 et qui croisent pépère à haute altitude pour délivrer leurs armements de précision, une telle longévité affichée ne me choque pas le moins du monde (et ils le prouvent depuis la fin des années 50, enfin plutôt 70 pour les cellules volant actuellement).
    Autant pour un appareil plus complexe (géométrie variable) à hautes performances (mach 2+) comme le Backfire mis lui aussi en service au début des années 70, 25 à 35 ans de plus pour la « bonne » moitié (upgradée) de la flotte, cela me semble tout de même un tantinet optimiste. Et soit dit en passant, dans quel état se trouvera la seconde moitié de la flotte à cette échéance ? Il m’est avis -ce serait logique vu l’âge des cellules- qu’elle sera progressivement retirée et mise en cocon afin de servir de stock de pièces aux appareils modernisés, à l’instar de ce qui se fait sur la base-sanctuaire de Davis-Monthan aux USA.

    Ceci dit, cette volonté de moderniser pour prolonger les matériels existants n’est pas exempte de pragmatisme.
    Même s’ils ne jouent pas dans la même cour niveau emport et rayon d’action, Backfire & Blackjack sont les seuls bombardiers stratégiques à hautes performances de leur inventaire à ne pas être déclassés (en plus d’être esthétiquement très réussis mais là c’est purement subjectif ^^), et les modernisations à venir (notamment sur l’armement) auront tendance à normaliser leurs rôles, qui jusque-là étaient bien distincts.
    Quand on constate que le prototype du PAK-DA qui devait voler en 2019 d’après les prévisions pointe encore aux abonnés absents, ces chantiers de modernisation simultanés (on pense aussi aux A50 d’un article récent) permettront -à moindre frais- à ces vétérans de continuer à inquiéter l’OTAN pour bien des années encore, tout en laissant des crédits libres pour les programmes majeurs en cours portant sur des appareils neufs (SU34 / 35 / 57 notamment).

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