Beaucoup se perdent en conjectures quand à la nécessité d’une telle annonce par John Bolton. Le puissant conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche a officiellement déclaré ce dimanche 5 mai 2019 au soir que le porte-avions USS Abraham Lincoln faisait désormais route vers une zone maritime à proximité immédiate de l’Iran. Son groupe aéronavale l’accompagne et plusieurs bombardiers de l’US Air Force devraient également rejoindre la région dans les heures qui viennent. Une escalade des menaces qui ferait suite aux nombreux tirs de roquettes sol-sol réalisés depuis la bande de Gaza à l’encontre d’Israël.
Pour mémoire ce sont déjà 90 avions et voilures tournantes qui se trouvent sur le pont et dans les hangars de cet énorme navire de guerre. Des Boeing F/A-18E/F Super Hornet et EA-18G Growler, ainsi que des Northrop-Grumman E-2C/D Hawkeye qui permettent à l’US Navy de mettre n’importe quel adversaire de l’Amérique sous pression. Sans compter les hélicoptères, y compris ceux que l’on trouve sur les navires du groupe aéronavale.
Mais au fait pourquoi Washington cherche aujourd’hui à mettre la pression de cette manière sur le régime de la république islamique ? Certains analystes et experts avancent qu’il s’agit d’une réponse aux nombreux tirs depuis quelques semaines des tristement célèbres roquettes entre Gaza et Israël. En effet si cette bande de terre de quelques kilomètres carrés est peuplée de Palestiniens ce sont bien des services iraniens qui tirent les ficelles en armant les habitants et en réalisant des frappes sol-sol contre l’état hébreu.
Dans le même temps l’administration Trump a récemment décidé de placer les Gardiens de la Révolution sur la liste des organisations terroristes, une manière sans doute de légitimer une action militaire.
Sauf qu’à l’instar du Venezuela l’Iran n’est pas l’Afghanistan des talibans ou le khalifat de Daech. Ce pays possède une des défenses les plus performantes du Moyen Orient et les forces américains pourraient s’y casser les dents si le Pentagone décidait de dépasser la simple mise sous pression du régime des mollahs. L’aviation iranienne pourrait bien causer quelques torts aux Américains, même si cela ne durerait objectivement que quelques heures. Rapidement l’US Air Force et l’US Navy obtiendraient la supériorité aérienne.
Mais alors quels bombardiers américains vont rejoindre la zone ? Boeing B-52H Stratofortress ou Rockwell B-1B Lancer ça c’est clair, les Northrop B-2A Spirit opérant en général depuis le territoire métropolitain des États-Unis. Après tout ce ne sont pas les bases américaines qui manquent à moins de 3500 kilomètres des côtes iraniennes.
Et d’ailleurs il est à remarquer que l’aviation américaine entretient déjà un vaste arsenal dans la région.
Alors coup de bluff de Donald Trump ou réelle volonté américaine de faire monter la pression encore plus sur Téhéran ? Seul l’avenir proche nous le dira. Espérons que la désescalade intervienne vite car des frappes aériennes américaines contre l’Iran pourrait bien mettre le feu aux poudres de la région.
Photos © US Department of Defense.
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3 Responses
Si vraiment operation militaire il y avait contre l’Iran, il y aurait plus qu’un groupe aéronaval en route et puis il y aurait un regain d’activité sur l’île de Diego Garcia là ou beaucoup de bombardements on été lancé que ce soit en Irak 1991 ou 2003.
Certes, Dimitri.
Je pense qu’à l’instar de la plupart des décisions / annonces fracassantes de Trump, il y a là beaucoup de communication et à mon avis peu de risques d’une action militaire concrète contre un état souverain qui n’exerce aucune menace digne de frappe préventive sur les intérêts ou les ressortissants américains. On se souviendra de l’épisode archi-tendu au large de la Corée du Nord qui s’était soldé par une volte-face magistrale et un sommet entre les 2 dirigeants quelques semaines plus tard.
Comme mentionné dans l’article, j’y vois là une manière très ostentatoire de montrer son soutien à Israël, tout en rappelant à l’Iran qu’après la défaite de Daesh, la région et les velléités des sphères d’influence locales restent étroitement surveillées par l’Oncle Sam.
Et une fois de plus, on remarquera l’emploi des deux principales armes de dissuasion conventionnelle US : le bombardier lourd et le groupe aéronaval. Pour l’instant, c’est du classique 😉 .