Fermeture du trafic aérien de la province chinoise du Hubei.

La décision chinoise est historique, mais pour beaucoup d’experts en aéronautique et en santé publique totalement démesurée. Depuis ce mercredi 22 janvier 2020 au matin la totalité du trafic aérien autour de l’aéroport de Wuhan a été suspendu, tandis que le lendemain la décision était élargie à l’ensemble de la province du Hubei. Il s’agit pour Pékin d’éviter au maximum la propagation internationale du coronavirus découvert dans la ville en décembre dernier. Et du coup ce sont plusieurs dizaines d’avions de ligne et d’affaire qui sont cloués au sol, parfois assez loin de chez eux.

Le responsable de cette pagaille s’appelle 2019-nCoV. C’est un coronavirus ressemblant fortement à une grosse pneumonie. Son origine est aujourd’hui placée par la santé publique chinoise et l’Organisation Mondiale de la Santé sur le marché aux poissons de Wuhan. Et en date de ce vendredi 24 janvier 2020 il a causé la mort de 25 personnes, toutes en Chine. Soit sur un total annoncé de 870 cas décelés un taux de mortalité de 2.87%. Donc à peu près le taux de morbidité en Europe de l’influenza, c’est à dire la grippe saisonnière.

Or c’est cela que souligne aujourd’hui de nombreux médecins épidémiologistes mais également des spécialistes de l’aviation civile : la décision chinoise de clore le trafic aérien de la province du Hubei est disproportionnée. Déjà la cessation des activités de transport en commun (et pas qu’aérien) à Wuhan l’était. Pour mémoire cette ville compte environ 11 millions d’habitants, soit l’équivalent du Grand Paris, et 19 millions avec son aire urbaine. C’est la huitième ville chinoise. Wuhan n’a donc rien d’un village isolé.
Ces mêmes experts pointent du doigt le fait que cette décision ressemble bien plus à de la communication millimétrée de la part des Chinois qu’à une réelle volonté d’empêcher le virus de sortir du Hubei. Après tout les routes ne sont pas fermées. Mais surtout le mal est fait, des cas sont annoncés en dehors de la Chine. Et fort heureusement jamais mortels. Les États-Unis, le Japon, la Thaïlande, ou encore le Vietnam seraient impactés à de très très faibles niveaux. Entre un et quatre patients suivant les pays.

Mais alors et l’aéroport de Wuhan dans tout ça ? Bah il est fermé, en état comateux certains diraient. Une quarantaine d’avions de ligne attend patiemment que la crise soit passée. Ce sont principalement des Airbus A320, A330, A350 des Boeing 737NG, 777, 787 Dreamliner, et des McDonnell-Douglas MD-83. Sans compter les avions régionaux et les jets d’affaire.
Si la majorité est immatriculée en Chine quelques avions présents le sont au Japon et en Thaïlande.
Fort heureusement aucun avion français n’est sur la liste. Ce qui aurait pu arriver puisque Air France réalise les vols réguliers AF138 entre Paris et Wuhan.

Désormais donc chacun est suspendu aux décisions chinoises dans ce dossier tandis que l’OMS se veut rassurante. Elle n’a d’ailleurs déclenché aucune alerte internationale. La fin du monde n’est donc pas pour la semaine prochaine. Seules les compagnies aériennes chinoises risquent d’avoir une fin janvier compliquée.

Photo © Wikimédia Commons.

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ARTICLE ÉDITÉ PAR
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

2 réponses

    1. Exactement de la même manière que pour désinfecter n’importe quel autre type de véhicule : à coup de produits sanitaires et d’huile de coude.

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