La version embarquée du chasseur indien Tejas est désormais une réalité.

Ce samedi 11 janvier 2020 restera comme une date historique pour l’industrie aéronautique indienne. Depuis ce jour la société HAL est entrée dans le club très fermé des avionneurs capables de construire un chasseur pouvant apponter et décoller d’un porte-avions. Pour autant rien ne dit que son Tejas N dépassera le stade expérimental, étant considéré en Inde comme parfois trop léger vis à vis de ses concurrents. Son rôle est rappelons-le de remplacer à terme les Mikoyan MiG-29K de facture russe.

C’est donc depuis l’INS Vikramaditya que cette historique série d’appontages et de décollages a eu lieu. Pour cela le prototype du HAL Tejas N était évidemment bardé de capteurs tandis que des caméras et appareils photos avaient été placés à plusieurs endroits du pont d’envol du porte-avions indien.
Par chance la mer était calme, le ciel dégagé. Autant dire que les conditions météos étaient idéales. Et l’avion a réussi son premier appontage sans problème. Sa crosse a accroché les brins d’arrêt dès le premier passage, au plus grand soulagement des ingénieurs et officiers présents à bord du porte-avions. La majorité des essais s’est déroulé en configuration lisse, seul un décollage-appontage a eu lieu avec deux maquettes de missiles Derby. Dans ce dernier cas il s’agissait plus de plaire à la presse que de démontrer quoi que ce soit.

Pour autant ces premiers essais à la mer ne signifient en rien que le Tejas N soit le futur chasseur embarqué de l’Indian Navy. Car HAL va toujours devoir batailler avec la concurrence, et en l’occurrence deux constructeurs qui eux n’en sont pas à leur premier chasseur embarqué : Boeing avec son F/A-18E/F Super Hornet et Dassault Aviation avec évidemment le Rafale M. Particularité notable : tous deux sont combat proven. Ce que le Tejas N est loin d’être, même pas en version terrestre.

Alors oui HAL rejoint ce club très fermé, aux côtés donc de Boeing et Dassault Aviation, mais également les industriels russes Mikoyan et Sukhoi, ou encore l’Américain Lockheed-Martin. Dans le cas du Chinois Shenyang c’est différent puisque ses chasseurs navals sont des copies d’avions russes. Il ne reste donc plus à HAL qu’à transformer l’essai, et donc à prouver que son chasseur léger à toute sa place dans l’aéronavale indienne.
Pas sûr que les autres lui laissent beaucoup de chances. Car sur le papier, face aux Rafale M et Super Hornet on peut largement pensé que c’est perdu d’avance. Mais c’est compté sans les politiques, toujours très puissants dans la démocratie indienne.

L’instant historique de l’appontage, crosse sortie.

En tous cas cette série d’appontages et de décollages reste très importante, pour l’Inde autant que pour l’aviation elle-même. Et rien que ça, c’est juste énorme !

Photos © Hindustan Aircraft Limited.

 

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ARTICLE ÉDITÉ PAR
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

7 réponses

  1. Bravo aux Indiens! Cela reste une performance
    Apparemment, ils ne compte pas en restés là avec le Tejas, ils travaillent aussi sur une version bi-réacteurs navalisée (Tejas Mk2)

  2. Les capacités d’emport du Tejas N ridicule pour cette version afin de lui permettre de décoller d’un porte-avion mettent en cause son utilité opérationnelle.

    1. Ce qui est bien avec vous VoltaireFR c’est que vous savez tout mieux que tout le monde, surtout quand il s’agit de jouer les haters de base. Je me demande pourquoi les ingénieurs indiens se sont cassés la nénette à concevoir ce Tejas N, ils auraient mieux fait de venir vous consulter directement.

  3. Je pense que le gouvernement indien privilégiera le make india , c’est leur politique et ils ont raison, nos pays européens devraient faire de même.
    Une version bimoteur de cet avion résoudra en partie le problème de masse au décollage dans une configuration suffisamment armée pour être pertinente dans un futur proche. Je doute que la France vende encore des avions à l’Inde alors qu’il font tellement pour développer leurs propres forces aériennes et donc leur autonomie stratégique. Même si le tejas navalisé ou pas sera nettement inférieure au rafale.

  4. Sait-on ce qu’est la vitesse d’approche du Tejas N?
    J’ai toujours entendu que les ailes delta ont une vitesse d’approche élevées ce qui est exactement le contraire de ce qui est souhaité pour attérirr sur un PA.

    1. Non pour l’instant, et de manière assez logique, ce genre d’information est encore classifié par les Indiens.

  5. N’est il pas préférable pour l’Inde d’acheter le Tejas, au moins en petit nombre, pour soutenir et faire progresser son industrie aéronautique?

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