Les forces aéronavales américaines se renforcent dans les Caraïbes.

C’était jusque là plutôt la chasse gardée de l’US Coast Guard mais désormais l’US Navy s’y aventure de plus en plus, et pas uniquement pour traquer les narcotrafiquants. Au moins deux navires de guerre américains, embarquant tous au minimum un hélicoptère de combat maritime sont actuellement déployés dans la zone Antilles-Caraïbes. De plus des avions de surveillance P-8A Poseidon y font de fréquentes incursions. Le Venezuela, principal allié de la Russie dans la région, dénonce cette présence aéronavale.

L’USS Detroit.

À ce jour donc l’US Navy aligne dans la zone un destroyer de classe Arleigh Burke, l’USS Nitze. Il accueille à son bord deux hélicoptères de combat maritime Sikorsky MH-60R Seahawk. Un second bâtiment type LCS (pour Littoral Combat Ship) navigue également sur les eaux caribéennes. C’est l’USS Detroit qui lui embarque également un MH-60R Seahawk mais aussi un drone à voilure tournante Northrop-Grumman MQ-8B Fire Scout.

Alors oui cet arsenal naval est un peu disproportionné pour une simple guerre contre des narcotrafiquants, même pour l’Amérique de Donald Trump ! Et d’ailleurs l’US Navy ne cache pas une partie de la mission de ces navires : enquiquiner au maximum les forces vénézuéliennes en leur rappelant qu’elles sont dans le collimateur du Pentagone. Ces dernières d’ailleurs se sont plaintes auprès de l’ONU que la marine américaine demeurait trop près de leurs eaux territoriales. Pourtant à aucun moment des navires de guerre américains n’ont violé la souveraineté vénézuélienne, pas plus que leurs hélicos embarqués ne sont sortis de l’espace aérien internationale. Le Venezuela ne possédant pas d’ADIZ (c’est à dire de zone d’identification de défense aérienne) l’aviation de ce pays n’a aucune légitimité pour envoyer ses chasseurs aux trousses des Seahawk de l’US Navy.

En fait depuis pas mal de temps les autorités américaines soupçonnent le régime vénézuélien d’une certaine complaisance vis à vis des narcotrafiquants. Elles pensent que Maduro autorise les marchands de mort à utiliser son territoire comme base arrière pour le départ de leurs vedettes go-fast vers les eaux territoriales américaines, françaises, et néerlandaises.
Donc même en maintenant une pression diplomatique et militaire l’US Navy en profite pour intercepter des exportations de cocaïne.

En pleine mission caribéenne un visiteur inhabituel sur l’USS Detroit : un UH-60L Blackhawk de l’US Army.

Deux autres destroyers américains de la même classe que l’USS Nitze se tiennent à bonne distance des Caraïbes : les USS Faragut et USS Preble. Eux-aussi ont une capacité aéronavale non négligeable avec leurs deux MH-60R Seahawk respectifs. Pour mémoire les destroyers de classe Arleigh Burke peuvent également tirer si nécessaire des missiles de croisières BGM-109 Tomahawk. Pour l’instant ils semblent cependant faire des ronds dans l’eau entre l’Atlantique nord et le Golfe du Mexique.

En outre la zone Antilles-Caraïbes est désormais sur les plans de vol des avions de patrouille maritime Boeing P-8A Poseidon. Là aussi ils ne cherchent pas forcément les trafiquants de drogue mais assurent une mission de police des mers. Ces biréacteurs représentent un danger non négligeable pour les deux sous-marins Type 209 et pour les quatre frégates de la marine vénézuélienne. C’est notamment l’escadron VP-26 Tridents qui a pour spécialité les patrouilles aériennes dans la région.

Préparation de mission pour ce MQ-8B Fire Scout embarqué sur l’USS Detroit.

Même si cette mission dans les Caraïbes n’a pas la force de ce qui exista encore très récemment face à l’Iran il est indéniable que la présence de l’US Navy dérange le pouvoir vénézuélien. Et surtout ce qui semble être de petits arrangements avec des gens peu fréquentables. Une fois encore il est prouvé ici que les hélicoptères de combat naval sont des armes autant tactiques que diplomatiques.

Photos © US Navy.

PARTAGER
ARTICLE ÉDITÉ PAR
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
articles sur les mêmes thématiques
Commentaires

3 réponses

  1. Bonjour, qu’est ce qui détermine qu’un pays ait ou non une ADIZ ?

    Pourquoi les japonais en ont une, et sont allés intercepter l’avion espion chinois, alors que le Venezuela n’en a pas ?

    Merci

    1. Bonjour, c’est chaque état ou entité qui décide s’il veut disposer d’une ADIZ. Il a un temps été question que l’UE en possède une mais pour l’instant ce projet est au point mort.

      1. Du coup, j’imagine que si un Etat le « veut », il le déclare auprès de l’OACI, et ceci devient validé par le droit?

Sondage

Lequel de ces avions symbolise le mieux pour vous le 90ème anniversaire de l'Armée de l'Air et de l'Espace ?

Voir les résultats

Chargement ... Chargement ...
Dernier appareil publié

Sikorsky XHJS

Pour bien des passionnés d’aviation autant que pour nombre d’historiens le jet fut la grande révolution technologique de la Seconde Guerre mondiale. C’est vrai et

Lire la suite...