Voilà un débat qui existe depuis longtemps dans le microcosme aéronautique francophone. Quand on aborde le cas du moteur d’avions son architecture est souvent la manière la plus facile de le reconnaitre. Il est généralement en ligne, en V, en W, ou bien… radial. Oui oui le moteur radial que vous connaissez sans doute plutôt comme moteur en étoile.
Mais alors pourquoi utiliser à la fois deux terme pour un même moteur ? Car qu’il soit radial ou en étoile c’est rigoureusement le même type de propulseur aéronautique. Et cela n’a rien à voir avec sa position dans l’aéronef. Car qu’il soit tractif ou propulsif, qu’il ait été monté sur un avion ou un hélicoptère le moteur peut tout à la fois être radial et en étoile.
Du coup pourquoi une telle variété sémantique ?
Donc le moteur radial et le moteur en étoile c’est la même chose, ça c’est acquis. En fait le terme moteur radial est la francisation du «radial engine» anglophone. Alors que le terme moteur en étoile est plutôt bien français puisque inventé par la société Gnome & Rhône à la fin des années 1910. Il est d’ailleurs intéressant de voir qu’en allemand on ne parle que du «sternmotor», donc de moteur en étoile.
C’est pourquoi dans un respect de la langue de Beaumarchais et Molière nous utilisons le plus possible le terme de moteur en étoile comme dans la fiche du Junkers Ju 388 Störtebeker allemand. Pour autant nous ne donnerons de leçon à personne puisque nous aussi à la rédaction du site avons déjà par le passé utilisé le terme de moteur radial. Ce fut le cas avec la fiche de l’Aichi E16A Zuiun ‘Paul’.
Grâce à ce petit pense-bête vous saurez désormais qu’en français il est préférable de dire et d’écrire moteur en étoile mais que l’expression moteur radial n’est pas fausse mais plutôt à éviter.
Photo © Wikimédia Commons.
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13 Responses
Intéressant comme réflexion.
Ont peut aussi pousser le débat vers les moteurs en éventail (REP par exemple), que l’ont pourrais aussi appeler radiaux.
Il y a aussi le moteur rotatif…
le nombre d' »étages » qu’il peut y avoir dans certains moteurs « radiaux » n’est il pas alors plus clairement exprimé quand on parle de double, triple ou quadruple étoile par exemple, en particulier quand on définit le moteur par son nombre de pistons et leur disposition?
par exemple, pour prendre le cas du F4U Corsair, selon les versions il a eu des moteurs 18 cylindres en double étoile et d’autres de 28 cylindres en quadruple étoile.
je sais que tout cela c’est des moteurs radiaux mais parfois la description technique est plus claire avec le terme « étoile », en particulier, comme je le disais en cas d’étages multiples.
après tout, au delà de 6 cylindres, les moteurs en ligne, pour éviter un trop grand encombrement en longueur, étaient disposés en V ou en double ligne, ou en X (RR Vulture) ou en H (Napier Sabre typiquement). D’une certaine manière ce type de disposition correspondrait aux différents « étages » d’un moteur radial
Le nom de moteur radial n’est il pas aussi donné à la technique du moteur à piston rotatif?
dans ce cas il y aurait une grosse distinction à faire avec le moteur dit « en étoile »
Le moteur radial et le moteur rotatif sont deux choses très différentes même si esthétiquement ils se ressemblent. Ce sont deux technologies. Sur le concept de double, triple, ou quadruple étoile la distinction existe aussi en anglais sur les moteurs radiaux.
Tout à fait, le moteur rotatif en théorie a un meilleur rendement car pas mouvement de translation et moins de frottements donc moins de pertes, juste un « petit » pb d’étanchéité qu’on a du mal à résoudre
je crois que les dénominations moteur rotatif et moteur à piston rotatif, on ne parle plus forcément de disposition en étoile ici, sont deux choses très différentes que vous confondez aussi,
peut-être par abus de langage.
le moteur en étoile peut être fixe ou rotatif.
dans ce dernier cas il est à ne pas confondre avec le moteur à piston rotatif, je pense.
En effet, que ne crois pas qu’un moteur rotatif (Ou Wankel, comme en fait le très bon motoriste et constructeur automobile Mazda) ait jamais été installé dans un quelconque avion (Ne serait-ce qu’à cause de son rapport poids/puissance.
Il y a encore une autre lettre. Les moteurs en H, comme le Napier Sabre II qui équipait le Hawker Typhoon et Tempest.
cette configuration (en H) avait été évoquée dès mon premier commentaire, avec également la configuration X (RR Vulture du Avro Manchester entre autres). par contre la configuration dite en W m’était inconnue.
Bonjour monsieur Troffigué, vous n’avez pas peur à la longue d’être totalement hors-sujet vis à vis de l’article que vous commentez. Pour mémoire vous n’êtes pas sur un forum mais sur un site ouvert aux commentaires !
Excusez moi mais il m’arrive parfois de commenter sans avoir lu les commentaires de tout le monde.
Les moteurs en H, en V, en W, en étoile, en ligne ont tous un point commun, des pistons qui vont et viennent dans des cylindres, tandis que le moteur à piston rotatif n’a que des pièces qui tournent, pas de bielle ni de manivelle.
Désolé Arnaud, c’est un peu hors sujet
Il me semble qu’il y a eu également des moteurs en étoile, où c’étaient les pistons et cylindres qui tournaient, autour d’un vilebrequin fixe , non ? Il est possible que le terme moteur rotatif s’emploie dans ce cas la, tout comme dans le cas du moteur Wankel, ce qui crée la confusion ?