L’OTAN aligne désormais sa pleine dotation en drones stratégiques RQ-4D Phoenix.

C’est en fin de semaine dernière que le cinquième et dernier avion sans pilote a traversé l’Atlantique nord pour rejoindre la base de Sigonella en Sicile. Désormais selon l’état-major de l’OTAN les cinq drones de reconnaissance stratégique Northrop-Grumman RQ-4D Phoenix commandés ont été livrés. Ces machines ultra-sophistiquées ont notamment pour mission de répondre aux attentes en matière de renseignement des quinze états membres de l’AGS qui ont financé leur achat. Pour mémoire des puissances atlantistes comme le Canada, la France, ou le Royaume-Uni n’auront pas accès à ces machines.

L’information a été donnée directement par le SHAPE, le Supreme Headquarters Allied Powers Europe, basé à Bruxelles. Il s’agit pour mémoire de la direction organique et stratégique de l’OTAN. Ironie de l’histoire la Belgique n’appartient pas à l’Alliance Ground Surveillance qui met en œuvre ces cinq Northrop-Grumman RQ-4D Phoenix.
Il est bon de rappeler que les quinze états membres de l’AGS sont les suivants : Allemagne, Bulgarie, Danemark, Estonie, États-Unis, Italie, Lettonie, Lituanie, Luxembourg, Norvège, Pologne, Roumanie, Slovaquie, Slovénie, et Tchéquie.

Les régions clairement définies pour les missions de ces cinq avions sans pilote sont plutôt à rechercher autour de la Mer Baltique et de la Mer Noire. Ce sont deux fortes zones d’influence et de présence des forces aériennes, navales, et terrestres russes. Il semble bien que la Mer de Barents dans laquelle Moscou déploie de plus en plus son aviation et sa marine soit elle-aussi sur les plans de vol des RQ-4D Phoenix.

En fait le rôle de ces cinq drones est de mutualiser les moyens de quatorze pays européens de l’alliance Atlantique. Les États-Unis sont présents au sein de l’AGS pour faire bonne mesure et rappeler qu’ils appartiennent toujours à l’OTAN comme puissance dominante. En fait à l’exception de ce dernier pays, de l’Allemagne, de l’Italie, ou encore de la Norvège tous les autres états membres de l’Alliance Ground Surveillance n’ont que des moyens dérisoires de reconnaissance stratégique et de renseignement aéroporté, voire aucun de ceux-ci. Les RQ-4D Phoenix permettent donc de pallier sensiblement cette grave carence pour ces pays européens. On comprend du coup mieux pourquoi Britanniques, Espagnols, ou encore Français n’ont pas daigné rejoindre l’AGS.

Atterrissage en Sicile du 5e drone RQ-4D Phoenix de l’alliance Atlantique.

Mais déjà des voix s’élèvent au sein des quinze états membres pour demander que trois exemplaires supplémentaires soient commandés. Outre la Russie un autre pays inquiète certains de ces états : la Turquie. Gros bémol cependant l’AGS ne peut pas espionner un état membre de l’alliance Atlantique. Ce serait évidemment compliqué que l’OTAN surveille une partie d’elle-même. Du côté de Moscou la propagande d’état n’en finit pas de pousser des cries d’orfraies autour de ces cinq drones parfaitement identifiables.

Photos © OTAN.

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Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

5 réponses

    1. Le laid comme le beau étant purement suggestif tout le monde ne partagera sans doute pas votre avis. Personnellement je trouve le Global Hawk et ses débouchés, comme ce Phoenix, esthétiquement assez réussis. Après ce sont des machines de guerre, la beauté n’est peut-être pas ce qu’on leur demande en premier. 😉

      1. Tu as tout a fait raison, ce sont des machines de guerre et leur but premier est d’être efficace et non joli. Bien sûr, mon commentaire était suggestif et je ne désire pas que les gens soient en accord avec mes goûts. Merci Arnaud d’avoir donné ton avis sur le Phoenix.

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