L’OTAN reçoit son premier drone espion RQ-4D Global Hawk.

L’avion sans pilote n’a pas eu le droit de survoler les espaces aériens espagnols et français lors de son vol de livraison. Il y a une semaine, le jeudi 21 novembre 2019 le premier Northrop Grumman RQ-4D Global Hawk destiné à l’OTAN s’est posé sur la base aérienne italienne de Sigonella. Quatre autres drones similaires doivent le rejoindre d’ici 2023. Il s’agit de la pierre angulaire du programme atlantiste AGS, pour Alliance Ground Surveillance.

Vingt-deux heures ont donc été nécessaire à ce nouveau drone pour réaliser le vol de transit entre les ateliers de Northrop-Grumman à Palmdale dans le sud de la Californie et la base de l’OTAN de Sigonella dans l’est de la Sicile. Un vol qui permet d’entrapercevoir les capacités réelles de ce système de surveillance terrestre hors du commun. Mais un vol qui ne s’est pas déroulé de la meilleure des manières. En effet trois états membres de l’organisation atlantiste, et pas des moindres, ont refusé que l’avion sans pilote emprunte leur espace aérien : le Royaume-Uni, la France, et l’Espagne.

Et cela réside dans une raison très claire : aucun d’entre-eux ne participe au programme Alliance Ground Surveillance. Ces trois pays n’ont donc nullement subventionné l’achat de ces cinq Northrop Grumman RQ-4 Global Hawk. Ce qui n’est pas le cas de leur quinze partenaires suivants : Allemagne, Bulgarie, Danemark, Estonie, États-Unis, Italie, Lettonie, Lituanie, Luxembourg, Norvège, Pologne, Roumanie, Slovaquie, Slovénie, Tchéquie. Chacun de ces pays pourra parfaitement recevoir sur son territoire un ou plusieurs de ces engins suivant ses besoins de surveillance et de renseignement.

Enfin pas tout de suite en réalité puisque l’OTAN annonce que ce premier exemplaire ne sera pas opérationnel avant le printemps 2020. Mais déjà des voix s’élèvent du côté de la fédération de Russie pour indiquer que ces drones de reconnaissance seront une nouvelle provocation contre Moscou. Il est clair que le fait que les trois états baltes, la Pologne, ou encore la Roumanie qui voient leurs espaces aériens régulièrement violés par des avions immatriculés en Russie ont toutes les raisons de vouloir savoir ce que leur puissant voisin fait.
Mais surtout depuis l’invasion militaire et l’annexion illégale de la région ukrainienne de Crimée par les forces moscovites l’alliance atlantique surveille grandement les volontés expansionnistes de ce pays.

Pour mémoire le RQ-4D est la version la plus récente du Global Hawk, un drone stratégique en service régulier aux États-Unis depuis une grosse quinzaine d’années. Il est plus spécialement conçu pour répondre aux attentes de l’OTAN, notamment en matière de surveillance.
Il est intéressant de voir que parmi les quinze partenaires du programme AGS on retrouve l’Allemagne qui avait un temps envisagé d’acquérir l’EuroHawk, une version pensée spécialement pour elle par Northrop Grumman. Finalement Berlin s’était rétracté.

Photos © OTAN.

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ARTICLE ÉDITÉ PAR
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

8 réponses

  1. « En effet trois états membres de l’organisation atlantiste, et pas des moindres, ont refusé que l’avion sans pilote emprunte leur espace aérien : le Royaume-Uni, la France, et l’Espagne.
    Et cela réside dans une raison très claire : aucun d’entre-eux ne participe au programme Alliance Ground Surveillance.  »
    Je ne comprends pas la logique. Même si ces 3 pays ne participent pas au programme, autoriser un survol n’est qu’une question politique.

  2. Oui, surtout que nous faisons aussi parti de l’Otan. Je trouve cela surprenant de la part de 3 membres de l’alliance. … On sera peut être bien content qu’un jour, si les avions russes s’approchent d’un peu trop près des côtes de ces 3 pays, d’avoir recours à ces drônes. Surtout dans le cadre de missions ELINT menées par les Russes. Ou autres……

  3. Ben, c’est à dire, nous avons nos propres capacités ELINT a priori, donc pas étonnant que nous ne participions pas au pool.

  4. peut on m’expliquer mais le drone est à l’OTAN?
    l’OTAN c’est une organisation pas un pays avec une armée, donc qui commande le drone? qui le dirige? des soldats forcement mais de quel pays?
    Attendez je suppose que ce sont les ….. USA donc c’est un drone americain. pas étonnant que certains pays refuse.
    non mais de façon sérieuse, pourquoi l’OTAN a des drone? ne devrait ce pas être ceux des états membre?
    Je ne connais pas le detail de l’organisation et des moyens, si qqu’un si connaît je suis prenneur

    1. L’OTAN dispose aussi d’avions pilotés plus classique comme ses AWACS et ce sont des personnels de pays membres qui volent à bord. Ce sera la même chose avec ces Global Hawk. Il y a 15 pays partenaires du programme AGS, ça laisse pas mal de possibilité pour les nationalités des télépilotes, même s’il y a de fortes chances qu’ils finissent par être américains, allemands, ou italiens.

    2. L’OTAN un commandement militaire (américain) et une direction politique ( secrétariat international,l européen), le siège est à Bruxelles

  5. L’appareil a dut faire un sacrés détour pour arriver en Italie, l’Allemagne a tenté d’acheter ces appareils il y a une dizaine d’années mais la mise au point pour le vol dans le ciel chargé du Mitteleuropa a fait capoter la commande. Les voilà partenaires via l’OTAN, espérons que ça marchera mieux cette fois-ci.

    1. Niveau détour oui, l’avion sans pilote est passé par le détroit de Gibraltar. Et une fois en Méditerranée occidentale il a rejoint la Sicile.

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