Incident mortel à bord d’un bombardier Tu-22M3 Backfire-C russe.

Ce type d’incident est fort heureusement très rare dans le monde de nos jours. Ce mardi 23 mars 2021 en après-midi l’équipage d’un bombardier stratégique russe Tupolev Tu-22M3 Backfire-C a été malencontreusement éjecté alors que l’avion était encore au sol. Trois des quatre militaires ont été tués sur le coup, le dernier a été pris en charge par les secours dans un état grave. Pour l’instant Moscou n’a pas annoncé d’immobilisation temporaire de la flotte de ces appareils.

S’il n’est pas un avion d’arme de toute dernière jeunesse, étant entré en service en 1983, le Tupolev Tu-22M3 Backfire-C est une des versions les plus couramment utilisés par l’aviation russe de ce bombardier à géométrie variable. Les avions stationnés sur la base aérienne de Shaykovka dans l’ouest russe sont avant tout destiné à l’entraînement avancé et à la transformation opérationnelle. Pour autant ils peuvent assurer des missions opérationnels, comme cela fut le cas en 2018 en Syrie.

Ce que l’on sait désormais avec certitude sur l’incident c’est qu’il a eu lieu alors que le Tu-22M3 Backfire-C était encore au sol. C’est lorsque les réacteurs ont été allumés que pour une raison encore inconnue les sièges éjectables se sont actionnés. Les quatre membres d’équipage ont donc été projetés en l’air. Quand ils sont retombés au sol, trois d’entre eux étaient décédés. Ils n’ont pas pu être réanimé par les secouristes.
Le quatrième a été héliporté vers l’hôpital de la ville de Kirov à une vingtaine de kilomètres de là. Il est dans un état jugé très grave par les médecins.

Officiellement tous les Tupolev Tu-22M Backfire actuellement en dotation dans les rangs russes sont équipés de sièges éjectables zéro-zéro, c’est à dire utilisable au sol et lorsque l’avion est immobile. Pour autant de nombreuses rumeurs existent encore sur la pertinence de ces informations. Les bombardiers à géométrie variable auraient reçu un tel équipement dans les années 1990, alors même que la Russie étaient en état de banqueroute totale.
Les sièges ont t-ils donc correctement fonctionné ? Etaient t-ils réellement adaptés aux opérations depuis le sol ? Ou est-ce une autre cause à l’origine de l’incident. Une chose est sûre : aux vues du culte du secret qui existe encore en Russie on n’est pas près de le savoir ! Toujours est t-il que trois militaires ont été tués dans cet accident pour le moins mystérieux.

Il faut savoir que les déclenchements intempestifs de sièges éjectables étaient assez fréquents dans les années 1950-1960 mais ont peu à peu disparu avec l’apparition de sécurités redondantes dans les années 1970. C’est pourquoi en voir un de nos jours surprend autant.

Photo © ministère russe de la défense.

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ARTICLE ÉDITÉ PAR
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

5 réponses

  1. Même un siège éjectable zéro-zéro possède un parachute. Les pilotes n’étaient pas correctement brêlés ?
    C’est une triste histoire la mort de ces pilotes surtout que l’avion lui après quelques réparations pourra revoler.

    1. À priori les autorités russes commencent à parler d’une erreur humaine. C’est fréquent dans ce pays de mettre les accident sur le dos des équipages pour éviter ainsi d’avoir à approfondir les enquêtes d’experts.

    2. J’ai compris que les victimes avaient leur parachute mais étant donné que les sièges n’étaient pas zéro-zéro, ils n’étaient pas montés assez haut pour que les parachutes aient le temps de les freiner suffisamment.

  2. D’après le site TheAviationist (qu’on ne peut taxer de manque de sérieux), les sièges n’étaient pas des zéro-zéro (article en anglais ici : https://theaviationist.com/2021/03/23/ejection-seats-activation-during-preflight-operations-on-russian-tu-22m3-bomber-kills-three-crew-members/). Les parachutes étant conçus pour se déployer à 130-140 km/h, ils ne sont pas sortis et les pauvres bougres ont rencontré l’asphalte à pleine vitesse 🙁

    Toujours d’après le site, 3 sièges sont partis automatiquement, celui du commandant de la mission étant actionné manuellement et séparément par ce dernier, il n’a pas été déclenché – il s’agit du 4e membre d’équipage, le seul qui a survécu, bien que gravement blessé également. Encore un argument en faveur du siège zéro-zéro, si d’aventure on en manquait ! 🙁

    1. Il faut savoir qu’officiellement le ministère russe de la défense continue de clamer que tous ses Backfire disposent de sièges zéro-zéro. Après effectivement les conclusions de David Cenciotti semblent les plus logiques.

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