L’Argentine devra finalement se satisfaire de ses (vieux) A-4AR Fightinghawk.

Il y a quelques semaines la Fuerza Aérea Argentina refusait de s’engager auprès de Mikoyan et de son MiG-35 Fulcrum-F devenu trop sulfureux suite à l’invasion russe de l’Ukraine. On croyait alors que la compétition visant à lui trouver un nouveau chasseur se poursuivrait, malgré les difficultés consécutives aux restrictions britanniques. C’était compter sans les réalités économiques du pays qui viennent d’obliger le président argentin de stopper la compétition. De ce fait le LMAASA A-4AR Fightinghawk demeure l’avion de combat de ce pays sud-américain.

Pourtant la succession de ces chasseurs légers dérivés du vénérable avion d’attaque Douglas A-4 Skyhawk était jusque là considérée comme urgente. Visiblement toutes les urgences ne se valent pas aux yeux de la présidence argentine. Et c’est par la voie des réseaux sociaux, Instagram et Twitter pour ne pas les nommer, que le président Alberto Ángel Fernández a choisi d’annoncer la mauvaise nouvelle.

La Fuerza Aérea Argentina n’aura donc aucun nouveau chasseur dans les années à venir. La raison officiellement mise en avant par la présidence argentine fait sourire. Selon elle l’Amérique du sud est aujourd’hui assez stable diplomatiquement et politiquement pour que l’Argentine puisse se passer d’une telle commande et reposer sa défense aérienne sur ses actuels A-4AR Fightinghawk. Donc soit le président Fernández donne dans l’angélisme le plus absolu mêlé à une grave méconnaissance des risques liés aux évolutions du futur soit il a décidé de jouer la carte de la langue de bois. J’opterais plutôt pour cette seconde option.
La réalité est totalement différente : son pays n’a pas les moyens de ses ambitions. L’économie argentine est en miettes et les banques internationales refusent de lui prêter le moindre cent.

On n’est donc pas prêt de voir voler des JF-17 Block III Thunder sino-pakistanais dans cette partie de l’Amérique du sud. Et pourtant ce chasseur multi-rôle «rustique» était jusque là donné grand favori dans la compétition argentine.
Le souci autour de l’A-4AR Fightinghawk c’est que malgré ce qu’en dit Lockheed-Martin qui a supervisé le chantier de transformation des A-4 Skyhawk ce n’est rien d’autre qu’un chasseur léger et surtout pas un chasseur multi-rôle. Sa seule capacité air-air réside dans le missile courte portée AIM-9 Sidewinder, une munition ne permettant pas à ce jour à la Fuerza Aérea Argentina d’assurer efficacement la protection de son espace aérien face à d’hypothétiques menaces contemporaines. En outre le radar Northrop-Grumman ARG-1 dont il est équipé n’est qu’une évolution à peine modernisée du Westinghouse AN/APG-66(V)2 conçu pour les besoins du General Dynamics F-16A/B Fighting Falcon au standard Block 15. Officiellement vingt-deux exemplaires sont aujourd’hui en service, officieusement il se dit qu’un bon tiers n’est pas en activité, faute de pièces détachées.

Photo © Wikimédia Commons.


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Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

8 Responses

  1. ben c’est dommage, ca ferai un beau client pour le rafale …
    Ma fois, serait il envisageable, si la coopération avec l’Inde se concrétise (je doute que les indiens restent dépendant des anglais ou américains pour leurs sièges éjectables), que des rafales soient équipés de sièges indiens ??

    ca débloquerai l’exportation vers l’argentine voir d’autres pays ? non ?

    1. Des Dassault Aviation Rafale en Argentine ? Aucune chance. D’abord l’avion français est bien trop onéreux pour l’économie argentine ensuite jamais nos alliés et partenaires britanniques ne nous pardonneraient d’armer ainsi un état qu’ils continuent de considérer comme un ennemi potentiel.
      Il faut être réaliste.

      1. Certes, l’ancien regime argentin etait l’ennemi de l’angleterre, le nouveau l’est il toujours ?

        Sachant que l’angleterre se positionne pour vendre des eurofigthers à la Turquie, ne serait-ce pas un contre poids ?

        1. Un contrepoids à quoi? Le Royaume-Uni, la France et la Turquie sont membres de l’OTAN, sont alliés. L’Argentine a agressé et tenté d’annexer une partie du territoire du Royaume-Uni. Dans ses actions à Chypre, la Turquie s’est bien gardée de s’en prendre aux territoires britanniques sur l’île, comme Akrotiri. En outre, il est rare qu’on soit ennemi d’un régime, on l’est d’un Etat. L’Argentine d’aujourd’hui n’a pas réellement renoncé aux Malouines. Imaginez si l’Afrique du Sud ou Madagascar décidait de s’emparer de la Réunion : pensez-vous qu’un seul Etat de l’UE ou de l’OTAN irait vendre ne serait-ce qu’un bouton de guêtre à ces pays?

    2. Les sièges éjectables du Rafale sont des Martin Baker, et les britanniques en interdisent l’exportation en Argentine.

        1. Les infos autour des SEM argentins sont extrêmement contradictoires, il se pourrait qu’ils revolent en missions de défense aérienne un de ces jours. Nous vous tiendrons au courant.

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