C’est un véritable camouflet pour Vladimir Poutine et une catastrophe économique pour le conglomérat UAC, propriétaire entre autres des constructeurs Mikoyan, Sukhoi, ou encore Tupolev. Ce vendredi 23 juin 2023 au soir les autorités russes ont annoncé avoir fait le choix d’annuler le salon aéronautique MAKS qui devait se tenir à Moscou le mois prochain. La fédération de Russie subit ici de plein fouet les sanctions votées par les Alliés suite à l’invasion de l’Ukraine. La plus part des entreprises russes des secteurs de l’aéronautique et de la défense avaient misé beaucoup sur cette édition 2023.
Depuis son apparition au début des années 1990 le MAKS (pour Mezhdunarodnyj Aviatsionno-Kosmicheskij Salon) se veut le pendant russe des grands-messes du Bourget et de Farnborough. Malgré un intérêt certain de la plus part des grands acteurs internationaux du secteur le salon moscovite n’a jamais réussi à égalé ses concurrents parisiens et londoniens. En fait il s’est même peu à peu mué en exposition russo-russe depuis que Moscou n’a plus eu l’occasion d’envoyer ses aéronefs en France et en Grande Bretagne. Pour les avionneurs et hélicoptéristes de Russie le MAKS est donc bien souvent la seule possibilité de présenter en grande envergure leurs productions.
C’est dire donc si la décision gouvernementale moscovite a dû faire des déçus. Car en parallèle tout le monde désormais sait que Le Bourget 2023 a été une réussite sur le plan professionnel, avec des succès commerciaux aussi bien au niveau civil que militaire. La pilule est de ce fait sans doute encore plus difficile à avaler.
Le MAKS 2023 devait permettre aux avionneurs et hélicoptéristes russes de concrétiser des contrats avec des partenaires comme l’Algérie, la Syrie, ou encore le Venezuela. Les pays d’Afrique sub-saharienne désormais passés sous la coupe poutinienne étaient également annoncés.
Outre les sanctions votées par le Canada, les États-Unis, le Japon, ou encore l’Union Européenne ce sont aussi les déboires de la guerre en Ukraine qui ont forcément convaincu les autorités locales à annuler leur salon. En effet comment présenter un Kamov Ka-52 Hokum-B ou un Sukhoi Su-35 Flanker-E quand on sait que ces appareils n’ont pas réussi à prouver leur efficacité en Ukraine ? C’est délicat, même pour les propagandistes moscovites.
Et que dire des Sukhoi Su-57 Felon et Su-75 prétendument furtifs qui brillent surtout pour le premier par son absence et pour le second par les incertitudes de son développement ? Ils étaient pourtant jusque là annoncés comme les grandes vedettes du MAKS.
L’annulation du MAKS 2023 est donc avant tout une nouvelle dramatique pour l’industrie aéronautique russe. C’est aussi une claque adressée à sa diplomatie et à ses forces aériennes seize mois après le déclenchement de «l’opération spéciale» visant la «dénazification» de l’Ukraine par les forces russes et leurs supplétifs tchétchènes.
Photos © Keypublishing
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6 Responses
Combien de contrats ont été signé l’année dernière pour le salon MAKS? EAU renonce au développement du programme Su-75, le Mig -35 attendent des commandes, un SU-57 en essai permanent et n’entrera en service dans un futur lointain, des super Su-35s et des Ka-52 un peu cher pour une utilisation d’avion/hélicoptère cible, des armes de très précision complétement aveugles. Ce salon n’a plus la raison d’exister, merci au maître du Kremlin qui a tout détruit sur son passage, l’économie de son pays, le développement industriel, la vie de son peuple en chair à canon, même le frankenstein qu’il avait fabriqué lui mord la main. Pour un gérant d’un pays on n’a pas pu trouvé pire comme traitre et loser dans l’histoire.
CQFD
Je me demande ce qu’attend Macron pour déclarer que l’on envoie des M2000 aux ukrainiens pour montrer à quel point l’aviation poutiniène est à la ramasse…
Parce qu’on a déjà trop peu d’avions pour notre propre armée. Nos pilotes ont moins d’heures de vol chaque années, si en plus on commence à supprimer des appareils…
On pourrait à la rigueur leur filer les plus vieux 2000-C, mais ils ne pourraient rien en faire, ils ne font pas de BVR, ne tirent pas de Fox3 il me semble. Bref, pas la meilleure option, et on a encore trop besoin de nos 2000-5 et de nos 2000-D.
Les F-16 feront très bien le taf, sans non plus être l’Alpha et l’Omega des champs de bataille. Et gare aux Mig-31 qui tirent des Fox3 à grande distance.
La seule armée qui se bat réellement et qui manque d’avion concrètement à l’heure actuelle, c’est celle de l’Ukraine. À mon avis, il faut arrêter de se réfugier dans de fausses excuses sur les heures de vol de nos pilotes ou bien sur les capacités de nos avions. En France on a la chance de vivre, en Ukraine c’est la guerre pour tout un peuple injustement agressé. À quoi servent nos valeurs de liberté si on tergiverse à la moindre difficulté ? Combien de morts ukrainiens avant que l’on envoie réellement les armes qui sont nécessaires? Si la situation était inversée, on serait bien content de recevoir de suite l’aide adéquate.
Entièrement d’accord, vu que les A-10c vont se retirer du service, est ce que les américains vont finalement fournir les appareils d’appui au sol ? plutôt que les avions et les pilotes formés et plus on réduira le nombre de morts des deux camps.
J’avais commencé une réponse, mais ca partait dans un débat politique et ca n’est pas le lieu. Chacun voit donc midi à sa porte. Aider un pays ami qui se fait agresser, oui évidemment, mais attention à ne pas nous mettre en danger par cette occasion. Ce conflit aura fait ressortir nos difficultés à produire un effort de guerre moderne, et le manque évident de matériel tactique qu’on inflige à nos armées. Le canon Caesar, fleuron de notre artillerie, nous en avons donc aujourd’hui, 58. Des avions de chasse ? Moins de 200, et à ça il faut ajouter les taux de disponibilité des machines. Deux exemples qui montrent à quel point notre armée est déjà à flux tendus.
Les Rafales F4 qui sortiront des usines de Dassault seront distribués à l’Armée de l’Air et de l’Espace à dose homéopathique du fait de la multiplication des nouveaux clients.