Le Qatar veut le Dassault Aviation Rafale F4.

Ce qui est bien avec l’avion de combat clodoaldien c’est qu’en fait il va bientôt réussir à se remplacer lui-même, ou presque. L’émirat du Qatar a lancé des pourparlers avec la France afin d’acquérir un nouveau lot de Dassault Aviation Rafale, le troisième dans son cas. Grosse nouveauté ces avions, au nombre de vingt-quatre seront commandés au standard F4 avec un rétrofit à celui-ci des trente-six avions actuellement en dotation. Ce contrat annoncé pour la fin de l’année prochaine est un coup de massue pour le consortium Eurofighter qui comptait bien placer une seconde commande d’EF-2000 Typhoon au Qatar.

Pour mémoire le Qatar a acheté ses actuels Rafale EQ / DQ en deux lots de vingt-quatre premiers avions en avril 2015 puis de douze supplémentaires en décembre 2017. Cette deuxième acquisition n’était en fait que la transformation ferme d’une option émise lors de la signature du contrat initial deux ans et demi plus tôt. D’ailleurs quand en septembre 2017 le Qatar signa pour vingt-quatre Eurofighter EF-2000 Typhoon beaucoup, nous y compris, crurent que l’option avec Dassault Aviation allait tomber à l’eau. Le Père Noël nous rappela à quel point nous avions eu tort. Rafale et Typhoon sont d’ailleurs désormais en service actif au sein de la Qatar Emiri Air Force.

Et à l’usage donc les dirigeants qataris ont fait le choix de Dassault Aviation plutôt que du consortium Eurofighter. Les négociations actuellement menées entre Doha et Paris portent donc sur vingt-quatre Rafale F4 totalement nouveaux. Afin de ne pas creuser un gap inutile entre les trente-six premiers avions et ces nouvelles machines le Qatar souhaite que Dassault Aviation assure la remise à niveau des monoplaces Rafale EQ et des biplaces de transformation opérationnelle Rafale DQ aujourd’hui en dotation. La QEAF pourrait ainsi à l’horizon de 2030 posséder soixante Rafale F4, c’est à dire une flotte conséquente.

Contrairement à ce que certains médias anglophones peu regardant avec la véracité des faits ont pu écrire depuis quelques jours il n’est nullement question actuellement que ces vingt-quatre futurs Rafale F4 viennent remplacer les actuels EF-2000 Typhoon. Ils voleront ensemble, dans des unités distinctes. Il n’en est pas plus question pour les Boeing F-15QA Desert Eagle également en dotation en cet été 2023. Le Qatar n’a montré aucun signe allant en direction d’une flotte tout Rafale.

Les estimations actuelles donnent une signature du contrat entre l’automne 2024 et le tout début de l’année 2025. Une telle échéance peut permettre de laisser le temps à l’avionneur français pour ouvrir une nouvelle chaîne d’assemblage à Mérignac, un outil industriel qui ressemble de plus en plus à l’Arlésienne.

Photo © US Air Force

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ARTICLE ÉDITÉ PAR
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

10 réponses

  1. Ça remplacera les 12 Mirages 2000-5 EDA vendus à l’Indonésie même si ils n’étaient pas à 24 Rafales près car à l’horizon 2030 le Qatar possédera tout de même 120 avions de chasse pour un pays de 2.4 millions d’habitants à peine plus grand que la Gironde.

  2. Bonjour,
    si j’ai bonne mémoire, Dassault produit 2 Rafales par mois.
    Je crois que le processus pour passer à 3/mois est déjà lancé.

    1. On parle de 4 par mois à l’horizon 2025… Mais je n’ai aucune information autre que des bruits de forum.
      Jamais je n’aurais imaginé un tel succès possible. C’est complètement dingue.
      Chapeau à tous ceux qui y ont cru! A chaque commande de Rafales, je ressent une fierté comparable à celle vécue lors de la victoire des bleus en 1998. Il y a une sorte de magie qui ne s’éteint pas.
      Notre pays sait faire des avions et des bons. C’est dans son ADN, son histoire, son présent et son avenir. Il me semble qu’il n’y a pas d’industrie qui définisse autant la France que l’aviation et l’aviation de combat en est le sommet absolu. J’espère que l’on continuera encore longtemps à montrer un tel génie pour ce milieu.
      Ma seule crainte est que la prochaine génération soit si coûteuse qu’elle ne nous mette en situation de dépendance en tant que vendeur, dans une posture similaire à celle de Saab, ce qui est mortel pour un vendeur. Mais pour le moment, je savoure mon pays retrouvé, grâce à la confiance que les clients lui accordent.

      1. Belle réponse que je partage, mais je ne crois guère au SCAF (enfin si, nous l’aurons sous la forme du Rafale F5 et + donc pas trop ruineux non plus). Le Mirage 4000, j’en étais amoureux, mais notre Rafale c’est le « state of the art » de l’avion de combat: une synthèse inouïe de subtils compromis d’une rare justesse (en terme d’efficacité militaire), une formule aérodynamique qui confine au génie, et le chant du cygne des machines pilotées par un être humain puisque cet appareil est presque plus fort que son pilote (on peut « tirer 9G toute la journée » tant l’avion est solide, faire des missions de plus de 10 heures ou enchaîner x (jusqu’à 3?) sorties quotidiennes de jour comme de nuit par tout temps etc etc etc).
        Enfin bref pour un avion polyvalent de la classe 10 tonnes, je pense (à tort? Mais je ne suis pas le seul) que le Rafale est insurpassable. Et quand on lit ce qui se prépare pour la version F5, c’est une dinguerie…
        Un avion qui volera probablement près d’un siècle en partant de 1986… Mythique!

        Mais personne n’est obligé de me croire.

        SL

        PS: notre pays a aussi un socle de savoir-faire d’excellence dans d’autres domaines: construction navale, ferroviaire. génie civil, spatial, gastronomie, luxe, médecine… Le seul en dehors des USA capable de construire totalement seul un porte-avions à propulsion nucléaire…

        1. Merci d’éviter de trop dériver sur le SCAF, je vous rappelle que vous n’êtes pas sur un forum mais sur un site ouvrant ses articles à commentaires après modération.

  3. Eh bien, c’est une très bonne nouvelle. Cela va permettre à Dassault de prolonger la chaîne de production Rafales, jusqu’en 2032, 2033. Voir plus pour le Rafale F 5.
    C’est rassurant pour de futurs acheteurs. Succès commercial, avion encore en production pour un bon moment. Donc assurance d’avoir des pièces détachées.
    Le seul hic, c’est de trouver assez de titane pour les fabriquer. Hors, j’ai cru comprendre, en lisant certains articles, que cela devenait une denrée rare. Apparemment, nous avions de gros contrats avec la Russie pour nous fournir ce fameux titane.
    Qu’en est-il exactement ?
    On s’est fait avoir sur toute la ligne, en pactisant avec le Diable Poutine. Pétrole, gaz, uranium retraité en Sibérie, titane etc etc…

    1. Pas simple de vous répondre. Les informations sont parcimonieuses. Au dernières nouvelles, on a pas de pénuries pour le moment.

  4. Oui toutes ces ventes renforce Dassault, et je crois au rafale f5 avec des grosses modifications comme se fut le cas du F18 super hornet qui avait tellement changé par rapport au F18 hornet. Je pense au M88 à 9 tonnes, avec réservoir interne plus grand, soute à munitions interne comme pour le F15 EX, qui améliore la furtivité de l’ensemble, la manœuvrabilité, et la vitesse qui ne seront pas dégradé à cause de tout ce qui doit porter sous les ailes. Bien sûr des drones pour l’accompagner et de l’IA pour aider le pilote à gérer TOUT ce système d’armes et réduire sa surcharge de travail. Le rafale F5 devra être un nouvel avion plus qu’un nouveau standard. Cette solution sera économiquement acceptable car s’appuyant en grande partie sur une base connue et maîtrisée par Dassault.
    C’est moin ambitieux qu’un F35 mais c’est à la porté de nos finances publiques.

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