Des hélicos pour exterminer des chevaux sauvages en Australie !

Les écolos pointent souvent du doigt le monde aéronautique comme étant responsable de bien des maux sur l’état de l’environnement et de la biodiversité ; sur ce coup-là il se pourrait bien qu’ils aient raison ! En Australie les autorités de Nouvelle-Galles du Sud ont autorisé les pilotes d’hélicoptères à traquer et abattre jusqu’à 16000 chevaux sauvages d’ici 2027. Le «brumby» est endémique à l’île-continent, apparu par phénomène de féralisation, et aujourd’hui accusé de tous les maux par les agriculteurs et certains décideurs institutionnels. Le recours à des hélicoptères pour effrayer et ensuite tuer des animaux sauvages est clairement condamné par la majorité des associations animalistes et plus largement écologistes partout sur la planète ; on les comprends.

Comble de l’ironie dans cette affaire c’est la ministre de l’environnement de l’état de Nouvelle-Galles du Sud qui a officiellement donné son aval à la pratique consistant à débusquer et traquer avec des hélicoptères des chevaux sauvages avant de les abattre. Drôle de conception de la protection de l’environnement. Pis encore c’est à l’intérieur des 6735 km² du Kosciuszko National Park que cette extermination de masse est organisée. La raison même d’exister d’un parc national n’est pas de servir de stand de tir pour chasseurs en mal de proies faciles mais la préservation et la protection de la faune et de la flore.

La décision gouvernementale de l’état de Nouvelle-Galles du Sud concerne tous les types d’hélicoptères civils privés, sans restriction de taille, de masse, ou encore d’empreinte carbone. Des très légers Bell 47 et Robinson R44 Raven aux beaucoup plus lourds Bell 412 et Eurocopter EC.155 tous les modèles pourront d’ici au 1er novembre 2027 participer à l’opération. Une situation dénoncée évidemment par les associations écologistes australiennes. Ce n’est pas là leur seul motif de grogne. En effet elles remettent en question les expertises formulées autour de la dangerosité supposée du «brumby» pour la flore et les sols du parc national. Elles soulignent aussi que la dernière fois qu’une campagne d’abattage avec appui hélicoptère avait été réalisée, en 2000, plus de 600 chevaux, juments, et poulains sauvages avaient été tués en à peine 72 heures. Les chasseurs australiens s’en donnaient à cœur joie allant jusqu’à tirer de nuit, ce qui dans ce pays est rigoureusement interdit. Ces mêmes associations écologistes rappellent qu’à l’occasion de cette campagne d’abattage sur trois jours la CASA, la Civil Aviation Safety Authority, avait relevé plusieurs infractions flagrantes à l’emploi des hélicoptères. Rappelons que la CASA assure le contrôle de l’aviation civile australienne, c’est un organisme fédéral de renom.

Les associations écologistes australiennes rappellent que les gardes-chasses et agents forestiers assurent déjà de grosses prises sur les populations de chevaux sauvages. Au grand dam des élus locaux et des agriculteurs ils ne tuent pas ces animaux mais les endorment et les emmènent plus loin.

Inconnu sous nos latitudes le «brumby» est un des animaux symboles de l’Australie. Issu d’espèces domestiques il est retourné à la vie sauvage par le principe de féralisation. C’est un cheval sauvage réputé craintif de l’homme mais très sociable avec ses congénères. Il est protégé par de nombreuses associations locales qui craignent qu’à terme il ne disparaisse. Il est souvent pris pour cible par les chasseurs australiens alors même que sa viande n’est pas consommée sur place et que son cuir n’a aucune valeur. Sa population actuelle dans Kosciuszko National Park est estimée à 19000 individus, dont environ 20% de poulains et de pouliches. D’ici quatre ans il n’en restera que 3000 !

On connaissait les safaris photos par hélicos, déjà assez limites en terme de frayeurs pour les animaux autant que d’empreinte carbone. Les exterminations de masses avec voilures tournantes viennent rajouter un peu plus dans l’horreur et la bêtise humaine.

Photo © John Edmond

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ARTICLE ÉDITÉ PAR
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

3 réponses

  1. Un choix politique horrible et ridicule.

    Je rajoute que ce second abattage est voulu par les autorités depuis 2019. Des associations, en s’opposant à l’époque au projet, avaient alors proposer plusieurs solutions comme entre autres un contrôle accru des naissances ou la possibilité pour les personnes qui en ont les moyens d’accueillir des chevaux sur leurs propriétés.
    La première n’a pas été mise en place, la seconde est incapable de traiter toutes les demandes à cause d’un manque de moyen.

    Depuis il y a 5000 chevaux de plus.

  2. Ils sont coutumier du fait avec les espèces « invasives ». C’est la bas qu’à eu lieu la guerre des émeus en 1932. L’Australie veut aussi éradiquer 6 millions de chats sauvages d’ici 2027 qui pullulent dans le pays et qui mettent en danger des espèces animales endémique.

  3. Les conservateurs Australiens ne brillent pas leur gestion à long terme des ressources et ni par leur compréhension du fonctionnement d’un biotope. Dans les années 80, un de ces génies avait proposer de faire sauter à la dynamite des parties de la Grande Barrière de Corail pour créer des passes pour faciliter la navigation commerciale.
    Les « brumby » sont là depuis 200 ou 300 ans, ils sont donc devenu un élément à part entière du paysage, surtout qu’il n’ y a plus d’apports significatifs, par des chevaux domestiques, à leurs effectifs depuis longtemps.
    Ce qui est des chats et des chiens sauvages, hors dingos, en effet, ceux-ci sont une vraie plaie pour la faune, tout comme les lapins pour la flore.

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