L’Argentine va fournir ses deux Mil Mi-171 Hip-K à l’Ukraine.

Le changement de régime en Argentine, d’un gouvernement de centre gauche à un d’extrême droite, a comme effet premier de voir ce pays s’éloigner des BRICS et se rapprocher des États-Unis. Le ministère argentin de la défense a annoncé que les deux hélicoptères d’opérations polaires Mil Mi-171 Hip-K seront prochainement convoyés jusqu’en Ukraine. Dans le même temps l’administration Biden a confirmé que les négociations autour du rachat d’appareils de seconde main avait pris le bon chemin, sans spécialement préciser s’il s’agissait là des Boeing Vertol CH-46 Sea Knight en négociations depuis septembre. L’Argentine pourrait donc bien ressortir largement gagnante de cette fourniture de deux hélicos qu’elle ne fait plus voler.

La désormais célèbre «opération militaire spéciale» russe de «dénazification» de l’Ukraine a donc offert à cette dernière un nouvel allié : l’Argentine. Pourtant à la différence de pays comme la Belgique, le Canada, les États-Unis, la France, ou encore la Roumanie ce pays sud-américain n’apporte aucune valeur humaniste ou de solidarité à son soutien à l’Ukraine agressée. Sa démarche est purement pragmatique, presque calculée. Le nouveau leader argentin, Javier Milei, sait qu’il a besoin de Washington DC. Et même s’il s’est toujours déclaré plus proche de Donald Trump que de Joe Biden il sait également que c’est ce dernier qui détient actuellement les clefs de ses ambitions, notamment en matière militaire. L’Argentine ne peut rien acheter de neuf, ou quasiment rien, et surtout pas des hélicoptères. Or les deux Mi-171 Hip-K de facture russe sont immobilisés depuis août 2023 sans espoir de les voir revoler de si tôt. La faute en vient à la société Kosmotechnopromexport, branche du géant russe Rostec, qui n’assure plus leur entretien. Pourtant il s’agit là d’hélicoptères ayant encore un fort potentiel, n’ayant à peine que onze ans de service depuis leur sortie d’usine.

Dans une partie de billard à trois bandes entre l’Argentine, les États-Unis, et l’Ukraine il a donc été décidé que Washington DC faciliterait l’expédition par bateau des deux hélicos jusqu’en Europe. Dans le même temps l’administration fédérale américaine s’est engagée à faciliter le rachat par l’Argentine d’hélicoptères de seconde main. On pense forcément aux birotors en tandem Boeing Vertol CH-46 Sea Knight. Et pourtant pas forcément. Car plusieurs infos nous sont arrivées selon lesquelles les militaires argentins s’intéressent également à des Bell 412EP/HP et même à des Sikorsky UH-60A Blackhawk. La diplomatie étant, outre Atlantique, le domaine réservé de la Maison Blanche, c’est donc encore Joe Biden qui a les clefs en main et non le Congrès sur les questions liées à la fourniture de matériels de seconde main à l’Ukraine.

Affaire à suivre.

Photo © Fuerza Aérea Argentina.