A t-on retrouvé le Lockheed Electra d’Amelia Earhart ?

Est-ce la fin du mystère qui entoure la mort de Lady Lindy ? Un peu plus de 86 ans après que son Lockheed Model 10 Electra ait été officiellement perdu au-dessus du Pacifique l’entreprise américaine Deep Sea Vision spécialisée dans l’exploration des grands fonds annonce avoir localisé l’épave de l’avion. Et pour étayer ses dires elle présente une image sonar issue d’un de ses ROV, un drone sous-marin. Reste à savoir si Amelia Earhart repose dans les restes de son bimoteur, devenus ainsi son sanctuaire.

Pour nombre de passionnés d’aviation, moi y compris, Amelia Earhart c’est un souffle de jeunesse et de folie dans cette aéronautique des années d’entre-deux-guerres quand tout était encore possible et que tout était encore à défricher et à inventer. Gamin j’ai lu et relu les histoires de ses vols autant que celles de son dernier vol, de ce dernier décollage de Nouvelle-Guinée. Ado je me suis intéressé aux théories autour de sa disparition, des plus sérieuses aux plus farfelues. Adulte je me suis mis à rêver qu’elle avait atteint un but et que malgré la mort elle avait trouvé ce qu’elle était venue chercher. Amelia Earhart était bien plus qu’une aviatrice de génie c’était aussi un peu de la philosophie même de ces pionniers de l’aviation.

Alors quand il y a quelques jours cette image sonar est apparu je dois confesser que je n’y ai pas cru. D’abord parce que le Pacifique c’est gigantesque, c’est l’océan de tous les superlatifs. Et puis j’ai fait ce que je fais pour tous les articles que vous lisez ici : je me suis documenté. J’ai découvert que Tony Romeo, le patron de Deep Sea Vision, n’est pas vraiment un débutant. Lui et ses équipes ont une vraie expérience dans la recherche d’épaves en grande profondeur. Ils ont une image de marque à faire respecter, une réputation internationale à tenir. Ils ne peuvent pas dire ou faire n’importe quoi, surtout pas autour d’un monument comme Amelia Earhart. Après tout les gens qui font ce job ne le font jamais à la légère. Car outre le fait d’avoir localiser l’épave Tony Romeo a fait des recherches historiographiques très poussées autour du dernier vol d’Amelia Earhart en juillet 1937. Il a su ainsi comparer les archives des accidents aériens de bimoteurs dans la région. Aucune disparition de Lockheed Model 10 Electra n’y a été recensé, pas plus que de Model 12 Electra Junior ou de Model 14 Super Electra. Le seul reconnu c’est celui de l’aviatrice et exploratrice.

Factuellement la zone de détection de l’épave se trouve à 160 kilomètres environ de l’île Howland, un des fameux territoires non organisés et non incorporés appartenant aux États-Unis. Selon les déclarations de Tony Romeo l’avion reposerait à environ 5000 mètres de profondeur. Par comparaison le paquebot Titanic gît par 3800 mètres de profondeur en Atlantique nord. Autant dire qu’accéder au Lockheed Electra sera tout sauf une partie de plaisir.
À ce jour la recherche de cette mythique épave d’avion a englouti un peu plus de 11 millions de dollars US pour Deep Sea Vision.

Alors non ce n’est pas l’image pixélisée d’un feu de cheminée mais bien celle prise au sonar du Lockheed Electra d’Amelia Earhart à cinq kilomètres sous la surface du Pacifique.

Alors oui je choisis d’y croire, je choisis de me dire que le ROV de Deep Sea Vision a bien trouvé l’avion d’Amelia Earhart. Je choisis d’accepter que l’héroïne de mes lectures d’enfance et d’adolescence ne soit plus totalement portée disparue. Je choisis surtout d’espérer que si elle est encore à bord personne n’ait la sordide et triste idée de vouloir renflouer son Model 10 Electra.

Photos © Deep Sea Vision et NASA.

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ARTICLE ÉDITÉ PAR
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

13 réponses

  1. Il faut quand même une bonne dose d’imagination pour voir, dans ce cliché, une ressemblance avec l’avion de cette célèbre aviatrice.
    Cette région du Pacifique fut théâtre d’opération lors de WW2 et bien d’autres épaves d’avions doivent y tapisser le fond marin.
    Je suis toujours un peu perplexe sur l’utilité de telles expéditions qui frôlent, intellectuellement, la violation de sépulture.
    Quel intérêt d’engloutir des sommes sans doute astronomiques pour finalement ne mettre que des coordonnées géographiques précises dans le dossier d’un accident aérien tout à fait banal, s’il ne touchait une célébrité mondialement reconnue?
    Parce que j’ose espérer qu’ils n’enverront pas un robot sous marin bricoler cette épave célèbre, histoire de remonter des reliques transformables en espèces bien sonnantes et trébuchantes, et qu’il faut bien un retour sur investissement, hein!

    1. Pas tout à fait d accord. Comme dit dans votre propre commentaire, l intérêt d épaves coulées pendant la seconde guerre mondiale vu la quantité n a pas souvent de valeur historique tant elles peuvent être commune et leur découverte peuvent être de vrai gouffre financier. Seulement c est la tout le problème. C est que bien que l accident soit tragique, la victime non. Et banaliser Amelia Earhart, c est banaliser une femme qui vivait à une époque où le sexisme et la stigmatisation l aurait cantonner à la figure très stéréotypée de ménagère américaine. Sauf que son histoire est l inverse, elle est à mettre au crédit de Berling, Saint Exupery et tous les autres pionniers et pionnières de l aviation. D ailleurs Arnaud. Un article sur les pionnières de l aviation serait top. Il y en a beaucoup et parce que femme moins médiatique que les hommes, mais pas moins valeureuse. Donc non, son histoire est historique et retrouver sa trace, c est mettre un terme à son voyage et permettre à ceux et surtout celles qui se revendique de sa mémoire et de son courage d avoir un lieu de recueillement. Mais ce n est que moins point de vue.

  2. Il faut savoir que Amy Earhart a été et est encore une icône de la communauté LGBTQI+. Son combat pour le reconnaissance des droits lesbiens aux USA dans les années 1930 reste un modèle du genre. Par contre je ne sais pas pourquoi Arnaud vous l’appelez Lady Lindy ?

    1. Bonjour,
      La réponse est simple : elle a été la première femme à traverser l’océan Atlantique en solo en 1932, cinq ans après Charles Lindbergh. C’est ainsi qu’elle devint Lady Lindy. Auparavant elle avait été également la première femme à traverser l’Atlantique en passager.

      1. Comme vous débutez dans les com’ sur notre site je vais tolérer le vôtre. Par contre sur AvionsLégendaires nous ne sommes pas opposés à la communauté LGBTQI donc merci de vous en souvenir, sous peine que nous vous le rappelions !
        Cordialement.

        1. Jaloux ?
          Non mais plus sérieusement je ne vois pas bien le rapport entre cette aviatrice et la communauté pré-citée, ne cachant ma méconnaissance du sujet.
          Après si vous auriez l’aimabilité d’éclairer ma lanterne, je vous en serais très reconnaissant.

      2. Complotiste et adepte des gens affirmant que le monde est dirigé en souterrain par les reptiliens.
        Rien à voir avec l’aviation et encore moins avec cette aviatrice américaine disparue dans le pacifique pas plus qu’avec les LGBT+.

  3. On est sur un site Aero ici où sur un site de propagande LGBT? On sans fou que Earhart est été lesbienne ou bi c’est son problème pas le notre. Arrêté de parler de ces gens là ils n’intéresse pas les Français. Parler nous des aviateurs français. Et puis cesser de féminiser les mots Earhart était un aviateur pas une aviatrice. Ras le *** de ces **** de wokistes qui veulent nous dire comment pensé !

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