Le BC Aviation Museum adopte un géant

Voilà une nouvelle susceptible de réjouir les amateurs d’hydravions ! Le British Columbia Aviation Museum s’apprête à recevoir l’un des deux derniers exemplaires existants du Martin JRM Mars surnommés respectivement Hawaii et Philippine. Coulson Aviation qui possède ces deux hydravions géants convertis en bombardiers d’eau a récemment fait don du Hawaii Mars au musée.

Ce colosse constituera la pièce maîtresse d’une exposition interactive sur la lutte aux feux de forêt. Il y rejoindra deux autres anciens bombardiers d’eau, soit un Douglas Invader et un Convair 580 convertis à cette fin. Déjà à l’étroit, le musée prévoit construire un troisième hangar pour abriter ces avions emblématiques pour les Britanno-Colombiens. La collection du BC Aviation Museum compte plus d’une vingtaine d’aéronefs significatifs dans l’histoire aéronautique de cette partie du Canada. Parmi ses avions militaires, notons un Bristol Bolingbroke, un CP-121 Tracker et un Victory Aircraft Lancaster MK.X en voie de restauration. Sa collection comprend également  des avions civils allant de l’avion de brousse légendaire Noorduyn Norseman au quadrimoteur Vickers Viscount.

Les préparatifs en vue du transfert du Hawaii Mars seront bientôt initiés. Déployé pour la dernière fois en 2015 pour éteindre des feux de forêt, l’Hawaii Mars a besoin d’être remis en état de vol. À cette fin, Coulson Aviation fera appel à une équipe de cinq anciens techniciens certifiés pour type d’avion particulier ainsi que quatre membres d’équipage familiers avec le maniement de ce goliath. On estime qu’il faudra environ 10 000 heures d’inspections, de travaux et d’essais en vol pour obtenir l’autorisation de transit requise auprès des autorités fédérales canadiennes. Le gouvernement de la Colombie-Britannique fournira un financement de 250 000 $ à cette fin.

Martin Hawaii Mars

Prévu à la fin de l’été, ou au début de l’automne 2024, l’ultime vol du Hawaii Mars sera relativement court. Le plan de vol sera largement diffusé afin que les personnes situées le long du parcours puissent admirer le colosse voler une dernière fois. Ayant besoin d’un plan d’eau pour décoller et se poser, l’Hawaii Mars quittera l’hydrobase de Coulson Aviation à Sproat Lake sur l’île de Vancouver pour amerrir tout près de la base de la Garde côtière canadienne de Patricia Bay. Cette ancienne hydrobase de l’Aviation royale canadienne est munie d’une rampe nécessaire pour installer l’hydravion sur une remorque afin de le sortir de l’eau. De là, il sera remorqué vers les pistes attenantes de l’Aéroport international de Victoria où est situé le BC Aviation Museum. Une opération délicate qui va sûrement attirer nombre de curieux !

Reste à décider du sort du Philippine Mars à la retraite depuis 2007. En 2015, le gouvernement du Canada s’était opposé au départ de cet appareil vers le National Naval Aviation Museum situé à Pensacola en Floride. Déjà repeint aux couleurs d’origine de l’US Naval Air Transport Service, les travaux de remise en état de vol de l’hydravion furent conséquemment suspendus. La conservation du Hawaii Mars sur le sol canadien étant maintenant assurée, le gouvernement fédéral n’a plus de raison valable de s’opposer au retour du Philippine Mars dans son pays d’origine.

Martin Philippine Mars

Ayant visité ce merveilleux musée de l’aéronavale américaine en 2018, je souhaite vivement que le Philippine Mars puisse y loger.  Ce vétéran y serait parfaitement à sa place. J’ose même espérer que le Canada prendra l’initiative honorable d’approcher les conservateurs de l’US Navy échaudés par la rebuffade de 2015 et d’en faire un projet conjoint. Le temps presse car les rares mécanos et les pilotes familiers avec cet appareil d’une autre époque prennent de l’âge eux aussi.

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ARTICLE ÉDITÉ PAR
Marcel
Marcel
Fils d’un aviateur militaire (il est tombé dedans quand il était petit…) et biologiste qui adore voler en avion de brousse, ce rédacteur du Québec apprécie partager sa passion de l'aéronautique avec la fraternité francophone d’Avions Légendaires.
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Commentaires

9 réponses

  1. Un hydravion à coque toujours aussi impressionnant. Dommage pour Coulson qui perd son porte-étendard mais fabuleux pour ce musée de Colombie Britannique. Bravo à nos amis canadiens.

  2. C’est intéressant qu’un Canadien anglophone écrive BC au lieu de Colombie Britannique. Pour l’Anglais francophone que je suis c’est vraiment surprenant. Mais bon comme vous dites en français c’est la différence entre le fond et la forme. Et je suis d’accord avec vous James les yankees peuvent maintenant recevoir leur Mars.

    1. Lorsque que le nom d’une institution est officiellement bilingue, j’utilise la forme française. Malheureusement, ce musée n’a pas cru bon de franciser son nom. Dommage pour les touristes et Britanno-Colombiens francophones.

  3. Très impressionnant. Il me rappelle un peu les hydravions anglais de 39/45 mais je ne me souviens plus de leurs noms. Quelqu’un saurait ?

  4. Très bonne nouvelle!!!
    Au moins ils ne seront pas détruits et sauvegardés dans des musées.
    J’adore ces gros hydravion à coque.
    Il me semble que le Short Sunderland est plus petit que le Mars.

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