« Raw dogging » ou quand le voyage en avion devient contemplatif.

Entre crashs, disparitions mystérieuses, et simple peur rationnelle du vol, le voyage en avions de ligne est pour nombre de passagers une épreuve parfois très difficile à surmonter. L’une des solutions à la mode pourrait être le «raw dogging» qui fait fureur depuis quelques mois maintenant sur les réseaux sociaux. Une déconnection complète à bord de l’avion afin de se couper de tout stimulus extérieur et de vivre le moment présent. Une pratique qui ne déjà voit des formes extrêmes apparaitre et qui est prise très au sérieux par les compagnies aériennes.

Même si elle existe en fait depuis l’apparition du transport aérien commercial la pratique du «raw dogging» a connu des hauts et des bas. Très à la mode entre le milieu des années 1980 et celui des années 1990 dans une logique de recherche de zénitude elle est ensuite tombée en désuétude par la généralisation des loisirs à bord des avions de ligne, et plus uniquement en classe affaire. Elle revient en force depuis la fin de la pandémie de Covid-19, et en fait plus particulièrement depuis quelques mois. OK les modes sont des phénomènes cycliques mais comment expliquer que celle-ci fasse son grand retour ?

La réponse tient en deux marques déposées, l’une américaine et l’autre chinoise : Instagram et Tik-Tok.  Les deux réseaux sociaux ont réellement démocratisé le «raw dogging» jusque là cantonné à quelques rares initiés. Mais au fait en quoi consiste t-il ? Il s’agit pour le passager de se couper de toute sollicitation de l’extérieure afin de se concentrer sur l’instant présent et de vivre pleinement son vol. Ses adeptes par exemple ne regardent ni film ni série télé à bord, ne se servent pas de leurs tablettes et smartphones (en mode avion évidemment) ou encore ne lisent pas.  Mais alors que font-ils ? En fait rien. Ils sont là et profitent du moment présent.

Des formes marginales sont même apparues depuis l’an dernier, là encore en lien avec les réseaux sociaux. Certains adeptes déclarent avoir refuser les plateaux repas ou encore les collations toujours nombreuses lors des vols moyens et longs courriers. D’autres excluent le recours à des masques de sommeil ou encore à des écouteurs, même si l’usage de bruits blancs est parfois recommandé dans le «raw dogging». La marginalité pousse parfois à l’extrémisme, et ça les compagnies aériennes du monde entier y sont très sensibles.

Car contempler durant deux, trois, six, huit, ou même douze treize heures de vol le reste de l’avion ou le hublot n’a rien de dérangeant pas plus que de jeûner durant ce même vol. Cela devient autre chose quand l’adepte du «raw dogging» entend l’imposer aux autres passagers et notamment aux enfants qu’il ou elle juge trop bruyants ou justes trop remuants. On parle aussi là de passagers réclamant que les voisins de sièges éteignent l’écran individuel de leur siège afin de ne pas polluer leur champ visuel. Heureusement il s’agit là de cas rares mais bien réels, relevés aussi bien en Amérique du Nord qu’en Europe, ou encore en Asie. Car le phénomène du «raw dogging» est planétaire. Merci les réseaux sociaux.

La médiatisation faites par ces mêmes canaux de communication a permis au «raw dogging» aérien de faire des petits vers le transport commercial ferroviaire et routier. Là encore la très très grande majorité des adeptes sont des gens parfaitement respectueux de celles et ceux qui les entourent. Et là encore une petite frange d’excités de la contemplation entendent l’imposer au plus grand nombre. À titre personnel vous ne me verrez sans doute jamais y participer. Que je voyage en avion ou en train je grignote et je bouquine, j’ai d’ailleurs systématiquement un roman ou un essai sur moi. Il m’est même arrivé un jour durant quatre heures et demi de TGV de rédiger une fiche pour le site. C’est vous dire.

Pour autant quand il est pratiquement avec sérénité et bienveillance le «raw dogging» a tous les aspects d’une pratique hyper positive. À condition de ne pas se mettre en danger, notamment en oubliant de manger sur un vol long ou très long courrier. Reste à savoir si le phénomène sera pérenne ou bien s’il retombera rapidement dans l’anonymat. L’avenir nous le dira.

Photo © Delta Airlines.


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Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

4 Responses

  1. Je ne connaissait pas ce phénomène. Autant j’adore voler en hélicoptère et dans de petits avions, autant je déteste que l’on soit cordés comme des sardines lors de longs vols commerciaux. Pourtant je suis de nature plutôt zen… Faudrait que j’économise des sous pour éventuellement m’acheter un jet privé… ou pratiquer la méditation profonde !

  2. C’est tellement parisien d’écrire en anglais. Mais on est français on en a marre de l’anglais. Traduisez ce row dogging ou abstenez vous d’écrire des topics aussi pauvres de sens.

  3. Deux choses en lisant cet article : D’abord Alain F. est un pou inutile qui troll bêtement. Et ensuite je suis d’accord avec vous Arnaud rien ne vaut un bon bouquin en avion ou en train. Je me souviens avoir lu Da Vinci code il y a une vingtaine d’années pendant un Paris-Los Angeles. Bravo pour vos articles.

  4. C’est rigolo car une jeune femme de 20/25 assise sur la même rangée que moi à l’aller de mes vacances avait l’air d’être dans le vague durant tout le vol. Je lui ai demandé si elle avait un problème, elle m’a répondu que non et l’hôtesse m’a dit que c’était une nouvelle mode. C’était donc ça. Bon après les trucs bizarres sur les vols El Al il y en a tous le temps. Je vous raconte pas les orthodoxes qui chougnent pour pas que les hôtesses les touchent en apportant les plateaux parce que nous les femmes nous sommes je cite « impures ». Même sur un vol Paris Jérusalem on en trouve des comme ça. Ils me font honte, voilà l’image qu’il donne du judaïsme et d’israël. On dirait des talibans ou la manif pour tous.

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