Il y a déjà une dizaine de jours, l’Aviation royale canadienne (ARC) a réalisé son premier sauvetage opérationnel par parachutage avec un appareil Airbus CC-295 Kingfisher. Cela n’a pas fait la première page des grands quotidiens, mais cet évènement marque le véritable début de carrière du plus récent aéronef de recherche et sauvetage (SAR) de l’ARC. Enfin s’exclameront tous ceux impliqués dans le processus d’entrée en service de ce nouvel avion au sein de l’ARC.
En 2016, lors de l’annonce de la sélection de l’Airbus C-295 par le Canada afin de succéder aux CC-115 Buffalo et CC-130H Hercules affectés aux missions SAR, le calendrier de livraison prévoyait que le premier des seize appareils commandés soit livré en 2019 et le dernier en 2022. Une certaine pandémie mondiale est toutefois venue chambouler les échéanciers de mise en service du nouvel avion qui sera baptisé Kingfisher. Alors que l’ARC envisageait qu’un premier escadron de cinq CC-295 atteigne sa pleine capacité opérationnelle avant 2022, cet objectif ne sera atteint que le 1 mai 2025, soit un retard de plus de trois ans.
En fait, l’entrée en service du CC-295 Kingfisher fut un véritable parcours du combattant. Dès les essais d’acceptation des premiers CC-295 livrés en 2019, des signes avant-coureurs indiquaient que ce calendrier initial ne tiendrait pas la route. Bien plus qu’un C-295 lambda, Airbus a apporté une trentaine de modifications à cette plateforme afin de répondre aux exigences canadiennes. Mentionnons une trappe de toit de cockpit permettant à l’équipage d’évacuer rapidement l’appareil en cas d’amerrissage forcé, ainsi qu’un train d’atterrissage principal remanié qui ont nécessité un processus de certification plus long que prévu. Lors des essais de l’avionique, des problèmes furent décelés et les anomalies durent être corrigées par Airbus. Les équipes européennes et canadiennes ont toutefois travaillé d’arrache pied pour s’assurer de la conformité des CC-295 afin qu’ils puissent pleinement remplir leur mission.
Revenant à ce premier sauvetage peu médiatisé, un CC-295 Kingfisher fut dépêché le 21 mai dernier pour secourir un pilote dont l’avion de tourisme s’était écrasé sur les pentes du mont Kinney en Colombie-Britannique. Un hélicoptère de la Gendarmerie royale canadienne (GRC) fut le premier arrivé sur les lieux, mais constatant la gravité des blessures de la victime, son équipage fit appel aux Anges jaunes. Décollant de la Base des forces canadiennes (BFC) Comox, le CC-295 a franchi environ 600 kilomètres pour rejoindre le lieu de l’accident. Malgré une météo peu clémente, deux para-secouristes sautèrent du CC-295 afin de stabiliser l’état du malheureux en vue de son évacuation. C’est alors qu’un hélicoptère CH-149 Cormorant se posa non loin pour évacuer le pilote blessé vers un hôpital. N’eût été de l’intervention rapide des secouristes du CC-295, le pilote aurait sans doute succombé à ses blessures. Une première mission réussie qui augure bien pour la suite de la carrière du Kingfisher au sein de l’ARC !
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Une réponse
Cet article a pour moi été l’occasion de relire ton très intéressant autour des « Anges Jaunes ». Je trouve que ce CC-295 Kingfisher a une sacrée gueule, et il me fait un peu penser au HC-144 Ocean Sentry en service aux USA et basé lui sur le CN-235. Dans les deux cas l’aéronautique européenne a su s’adapter aux exigences nord-américaines.